Le Conseil du travail et du dialogue social (Ctds) de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a adopté le mercredi 04 octobre 2023 à l’occasion de sa quatorzième Assemblée générale qui a eu lieu à Ouagadougou au Burkina Faso, le décret N°17/2023 portant prévention des conflits de travail. Ce décret constitue un facteur de productivité et de résilience dans les Etats membres de l’Uemoa. Ceci concerne principalement la commission de cette Union, ses pays membres et partenaires sociaux.
En se basant sur la modification du traité de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) et d’autres raisons connexes, le Conseil du travail et du dialogue social (Ctds) a fait des propositions sous forme d’avis à la commission de cette instance monétaire en invitant au prime abord ses Etats membres à inscrire dans leur agenda l’organisation des séminaires gouvernementaux ou des initiatives similaires en vue de sensibiliser les autorités sur le dialogue social et la prévention des conflits sociaux. Ces États membres devront consolider les Cadres nationaux de dialogue social (Cnds) qui représentent des structures dont le rôle fondamental est la promotion du dialogue social et la négociation mais aussi la consolidation de la paix sociale dans l’Union. Le Conseil recommande à chaque pays de l’Uemoa le renforcement des moyens pour qu’il soit dans les meilleures dispositions lui permettant de promouvoir le dialogue social et la négociation collective dans l’Union par l’appui qu’il apporte aux Etats dans la résolution des conflits de travail. De là, la commission de l’Uemoa est invitée à organiser une concertation de haut niveau avec les Ministres en charge du travail des États membres sur la problématique des conflits de travail et du dialogue social dans l’Union. Ensuite selon cet avis du Ctds aux gouvernements, il s’agira entre autres, d’initier des actions de renforcement des capacités des partenaires sociaux sur les thèmes relatifs aux finances publiques, c’est-à-dire les budgets, dépenses, dette publique, concurrence puis l’investissement, à l’économie, particulièrement sur le suivi des indicateurs de niveau de vie ( pouvoir d’achat, inflation, panier de la ménagère) et sur les préoccupations actuelles comme les emplois verts, la transition numérique et écologique afin que ces derniers soient mieux informés sur les mécanismes de fonctionnement des États ; inscrire dans les curricula de formation des écoles de formation professionnelle des thématiques sur le dialogue social, les techniques de prévention et de gestion des conflits de travail ; encourager les cadres nationaux de dialogue social à mettre l’accent sur la prévention et le règlement des conflits sociaux en leur donnant la place qui est la leur dans les processus nationaux de gestion des conflits de travail puis mettre en place des mécanismes appropriés pour promouvoir le dialogue social et la négociation collective dans l’économie informelle, et encourager la mesure de la représentativité des organisations syndicales pour instaurer un dialogue social efficace et efficient.
De même, concernant les organisations d’employeurs, elles devront mettre en place une bonne politique de prévention des conflits de travail basée sur une cartographie fiable des crises sociales et renforcer les compétences en management des organisations professionnelles et un bon système d’écoute et de veille qui permet de gérer la situation sociale dans l’entreprise. Aussi ces organisation pourront-elles installer un bon système de négociation collective inclusif et assorti d’un mécanisme de gestion post-conflit essentiel à la mise en œuvre des accords hormis les mécanismes de suivi des accords basés sur des tableaux de bord actualisés pour soutenir leur application essentielle au maintien de la dynamique de collaboration dans l’entreprise et notamment inscrire le dialogue social dans leurs activités et renforcer la collaboration entre eux à travers la mise en place d’un cadre permanent de concertation et de partage de bonnes pratiques en matière sociale. Quant aux organisations de travailleurs, il leurs incombe de renforcer les compétences des travailleurs sur les textes qui encadrent les marchés du travail, la dynamique de la production et le fonctionnement de l’entreprise et sur les finances publiques (budget, dépense, dette publique, investissement) et à l’économie notamment sur le suivi des indicateurs de niveau de vie (pouvoir d’achat, inflation, panier de la ménagère) afin qu’ils soient mieux informés sur les mécanismes de fonctionnement des États. Dans le même dynamisme elles vont aussi renforcer les capacités des travailleurs en matière de négociation collective et de gestion des conflits en vue d’améliorer la gestion du climat social ; renforcer leurs capacités également sur les préoccupations actuelles comme les emplois verts, la transition numérique et écologique qui sont devenus des centres d’intérêt qui, en raison de leurs conséquences, nécessitent l’implication et la mobilisation de tous et pour finir, encourager la création, dans les États membres de l’Union, de l’Unité d’Action Syndicale (Uas) qui est une des formes de regroupement d’organisations de travailleurs nécessaire au renforcement de la qualité du dialogue social, de la négociation collective et du partenariat. Pour finir, le Ctds précise que le bureau international du travail (Bit) doit pouvoir élaborer, à l’endroit des employeurs, un module de formation sur la gestion du temps nécessaire à l’amélioration de la gouvernance des entreprises, et renforcer leurs capacités sur leurs droits et obligations et sur l’importance de bâtir un système de dialogue social inclusif et consensuel basé sur la compréhension et la confiance réciproques, favorable à la fois à l’efficacité de l’entreprise et aux aspirations des travailleurs à s’impliquer dans le plaidoyer pour la pérennisation des Cadres Nationaux de Dialogue Social dans les États pour renforcer le dialogue social et consolider la paix sociale.
- 7 octobre 2024
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