La variole du singe est à nos portes. Si aucun cas n’est encore annoncé sur le territoire national, l’épidémie s’est déjà signalée dans certains pays limitrophes. Des cas sont enregistrés au Niger, voisin du Nord-Est et au Nigéria à l’Est des frontières béninoises. C’est dire que le danger est imminent et les populations des zones frontalières sont très exposées. En effet, il s’agit d’une maladie dont la contagion est très facile. Selon les explications de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), elle peut être contractée en cas de contact étroit avec un malade. La propagation de l’épidémie peut se faire en un temps record en raison de la mobilité entre les frontières. Les populations entre les différents pays sont en permanence en contact pour diverses activités. De plus, les aéroports sont également des ouvertures pour d’éventuels cas même si les contrôles sont plus stricts à ce niveau. En réalité, l’épidémie a déjà envahi plusieurs pays africains dont notamment la Côte d’Ivoire qui a annoncé 28 cas dont un décès le 20 août dernier. Or, les peuples ivoirien et béninois bien que n’étant pas géographiquement proches, sont également en perpétuel contact.
Par ailleurs, la manipulation des animaux morts et la consommation de viande non bien cuite sont une cause principale de la contagion au Mpox. Face à l’imminence de l’épidémie de la variole du singe au Bénin, il y a urgence d’agir. Les autorités peuvent écourter leurs vacances et prendre des mesures sanitaires urgentes pour prévenir ou pour réduire les éventuels dégâts. Le mal est là et si rien n’est fait, le Bénin court le risque d’une épidémie incontrôlable. Il faut déjà être en alerte en activant les structures sanitaires qu’elles soient publiques ou privées, ainsi que dans les points d’entrée du pays pour garder la vigilance. Il s’agit de la surveillance rigoureuse pour détecter d’éventuels cas, la notification immédiate de tout cas suspect, l’isolement des patients suspects et leur prise en charge par des professionnels de santé vaccinés contre la variole. D’un autre côté, le gouvernement doit entamer une campagne de sensibilisation des populations aux gestes barrières pour leur permettre d’éviter la maladie. Une réaction tardive serait préjudiciable à la santé publique. En attendant les recommandations des autorités, chacun peut déjà se mettre à l’abri pour éviter la maladie.
Tout savoir sur la Variole du Singe
Le virus de la variole du singe est un orthopoxvirus qui provoque le mpox, une maladie dont les symptômes sont similaires à ceux de la variole, bien que moins graves. Bien que la variole ait été éradiquée en 1980, la variole du singe continue de sévir dans les pays d’Afrique centrale et occidentale. Depuis mai 2022, des cas ont également été signalés dans des pays sans transmission de mpox auparavant documentée en dehors de la région africaine. Deux clades distincts du virus de la variole du singe ont été identifiés : le clade I (anciennement connu sous le nom de clade du bassin du Congo (Afrique centrale) et le clade II (l’ancien clade d’Afrique de l’Ouest). La variole du singe est une zoonose, une maladie transmise des animaux aux humains. Les cas sont souvent observés à proximité des forêts tropicales humides où vivent des animaux porteurs du virus. Des preuves d’infection par le virus de la variole du singe ont été trouvées chez des animaux tels que des écureuils, des rats à poche de Gambie, des loirs, différentes espèces de singes et autres.
Transmission et détection
La maladie peut également se transmettre d’humain à humain. Elle peut se transmettre par contact avec des fluides corporels, des lésions cutanées ou des muqueuses internes, comme celles de la bouche ou de la gorge, des gouttelettes respiratoires et des objets contaminés. La détection de l’ADN viral par réaction en chaîne par polymérase (PCR) est le test de laboratoire privilégié pour le mpox. Les meilleurs échantillons diagnostiques sont prélevés directement sur l’éruption cutanée (peau, liquide ou croûtes), ou par biopsie lorsque cela est possible. Les méthodes de détection des antigènes et des anticorps peuvent ne pas être utiles car elles ne permettent pas de faire la distinction entre les orthopoxvirus.
Symptômes
La variole du singe se manifeste par de la fièvre, une éruption cutanée caractéristique étendue et des ganglions lymphatiques généralement gonflés. Il est important de la distinguer d’autres maladies telles que la varicelle, la rougeole, les infections cutanées bactériennes, la gale, la syphilis et les allergies associées aux médicaments.
La période d’incubation de la MPOX peut varier de 5 à 21 jours. La phase fébrile de la maladie dure généralement de 1 à 3 jours et se manifeste par des symptômes tels que fièvre, maux de tête intenses, lymphadénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques), maux de dos, myalgie (douleurs musculaires) et asthénie intense (manque d’énergie). La phase fébrile est suivie par la phase d’éruption cutanée, qui dure de 2 à 4 semaines. Les lésions évoluent des macules (lésions à base plate) aux papules (lésions douloureuses fermes et surélevées), aux vésicules (remplies de liquide clair) aux pustules (remplies de pus), suivies de croûtes.
La proportion de patients décédés a varié entre 0 et 11 % dans les cas documentés et a été plus élevée chez les jeunes enfants.
Traitement
Le traitement des patients atteints de variole du singe (MPOX) dépend des symptômes. Divers traitements susceptibles d’être efficaces contre la MPOX sont en cours de développement et de test.
La prévention et le contrôle du mpox reposent sur la sensibilisation des communautés et l’éducation des agents de santé pour prévenir l’infection et arrêter la transmission.
Il convient d’éviter tout contact étroit avec des personnes infectées ou des matériaux contaminés. Il convient de porter des gants et d’autres vêtements et équipements de protection individuelle lors des soins prodigués aux malades, que ce soit dans un établissement de santé ou à domicile.
Dans le cas d’infections à mpox résultant d’une transmission primaire de l’animal à l’homme, le contact avec des animaux malades ou morts doit être évité et tous les aliments contenant de la viande ou des parties d’animaux doivent être correctement cuits avant d’être consommés.
Les populations sont devenues plus sensibles au mpox en raison de l’arrêt de la vaccination antivariolique systématique, qui offrait une certaine protection croisée dans le passé. La vaccination contre la variole avec un vaccin antivariolique de première génération à base de virus de la vaccine s’est avérée efficace à 85 % pour prévenir le mpox dans le passé. Les membres de la famille et de la communauté, les agents de santé et le personnel de laboratoire qui ont été vaccinés contre la variole dans leur enfance peuvent encore bénéficier d’une certaine protection contre le mpox.
De nombreuses années de recherche ont permis de mettre au point de nouveaux vaccins plus sûrs contre la variole, qui pourraient également être utiles contre la variole. Précisons qu’il existe trois vaccins contre la variole, bien que disponibles en quantités limitées, que certains pays recommandent pour la vaccination des personnes à risque.
- 8 octobre 2024
- 7 octobre 2024
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