Le sujet était sur toutes les lèvres. Depuis le décès de Mgr Marcel Honorat Léon Agboton, archevêque émérite de Cotonou le 14 septembre dernier, tous les regards étaient tournés vers la Conférence épiscopale du Bénin. A bon droit, beaucoup se demandaient comment se dérouleraient ses obsèques et où il sera inhumé. En effet, dans la tradition de l’église catholique, les évêques sont souvent inhumés dans la crypte de la cathédrale où ils ont été intronisés avant leur admission à la retraite. Mais pour Mgr Marcel Agboton, le seul prélat béninois à avoir dirigé trois diocèses, Kandi, Porto-Novo et Cotonou, il y avait un flou, non pas à cause de son parcours épiscopal, mais par le brusque coup d’arrêt que celui-ci a connu courant 2010. Cette année-là, pour des raisons encore inconnues du grand public, Mgr Marcel Agboton a été poussé à la démission par Mgr Michael Blume, alors nonce apostolique près le Bénin. S’en sont suivies dix longues années d’exil. Ce n’est qu’en novembre 2020, affaibli par le poids de l’âge, qu’il a regagné le Bénin. Depuis lors, entouré de sa famille, il s’est installé à Porto-Novo, sa ville d’origine, et n’a fait l’objet d’aucune apparition publique jusqu’à son décès. Eu égard aux conditions de son départ du siège épiscopal de Cotonou et du fait que depuis son retour, il n’a participé ni à aucune rencontre de la Conférence épiscopale du Bénin, ni célébré aucune liturgie en public, les fidèles catholiques se demandaient comment seraient organisés ses obsèques. Désormais, les réponses à ces interrogations sont connues.
Un triduum de messes sur toutes les paroisses a été ordonné. A partir de ce jour lundi 02 octobre jusqu’au mercredi 04, les intentions des messes seront en suffrage pour sa mémoire. Le mercredi à 17h, une messe sera célébrée pour la même cause à la cathédrale de Cotonou. Le lendemain, soit le jeudi 05 octobre, la messe de requiem sera dite en la cathédrale de Porto-Novo, lieu où il sera inhumé à la fin de la célébration eucharistique. De quoi réconforter les siens, les natifs de la ville et sa famille, qui ne l’ont jamais abandonné au cours de sa longue traversée du désert.
Des interrogations subsistent tout de même. Qu’est-ce qui était reproché au prélat ? Pourquoi n’a-t-il jamais fait l’objet d’un procès ? Si tant est qu’il était véritablement tombé en disgrâce, pourquoi l’Eglise consent à organiser ses funérailles et lui accorder tous les honneurs comme si de rien n’était ? Il faut croire que, comme dans l’armée, la loi de l’omerta règne en maître au sein du clergé.
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