La journée de l’Arbre se célèbre chaque 1er juin au Bénin. A l’occasion, des campagnes de plantations d’arbres sont menées sur toute l’étendue du territoire. Mais 39 ans après l’institution de cette journée, le bilan de la présence d’arbres dans les villes reste encore mitigé. C’est ce que confie Fulbert Adjimehossou, environnementaliste et Secrétaire Général du Réseau des Acteurs des Médias pour l’eau, l’environnement et le Climat (Ramec).
Nous sommes à la 40e édition de la journée Nationale de l’Arbre. Que comprendre de cette journée ?
La Journée Nationale de l’Arbre (JNA) a été instituée par le décret N° 85-291 du 23 juillet 1985 pour promouvoir le reboisement et sensibiliser la population sur les conséquences de la déforestation. Cette journée encourage le reboisement, la gestion durable des forêts et la promotion de l’économie verte
Quel bilan peut-on faire aujourd’hui de ces célébrations annuelles ponctuées de mise en terre d’Arbres ?
Du point de vue quantité, de 1985 à 2022, 212,215 millions de plants ont été mis en terre lors des Journées de l’Arbre et des campagnes nationales de reboisement, couvrant une superficie totale de 195 411 hectares. Ces chiffres, dévoilés l’année dernière par la Direction des Eaux, Forêts et Chasse, témoignent des efforts réalisés. Toutefois, chaque année, on a une impression d’inachevé. Malgré les plantations, nos villes ne sont pas aussi vertes qu’elles devraient l’être. Ce constat montre que, bien que la population soit consciente de la nécessité de planter des arbres, le suivi et l’entretien des plants posent problème. Beaucoup de plants meurent dès la première année. Heureusement, des mesures récentes visent à augmenter les taux de survie des plants, et une prise de conscience croissante se développe autour de l’économie durable liée à l’arbre. Je voudrais aussi souligner que tous les reboisements n’ont pas le même but. Certains visent une exploitation ultérieure des plants, d’autres cherchent à verdir les villes. Chaque acteur, des collectivités territoriales au secteur privé en passant par les citoyens, doit jouer son rôle.
Que faire pour que la journée de l’Arbre suscite plus d’intérêt ?
Pour susciter de l’intérêt, plusieurs actions sont nécessaires. Il faut valoriser les acquis, impliquer les jeunes, organiser des challenges entre villes et faire connaître l’histoire des entrepreneurs dans le secteur du bois. Il faudra intensifier le reboisement dans les écoles. Quand j’étais enfant, j’avais du plaisir à aller rechercher de la fraicheur à l’école, parce qu’il y avait beaucoup d’arbres. Il faut encourager la création de parcs et de forêts urbaines et lancer une compétition pour des villes plus vertes.
Quelle orientation faut-il faire de cette célébration pour plus d’impacts ?
Le prochain défi est l’innovation. En exploitant les travaux de nos universités, nous pouvons trouver des solutions technologiques pour mieux gérer et conserver nos forêts. Le suivi des écosystèmes forestiers doit se moderniser grâce au numérique, impliquant jeunes, chercheurs et communautés pour mobiliser un engouement général. La JNA doit devenir une affaire de tous, sans exception. Des initiatives familiales de reboisement d’espèces autochtones montrent l’exemple à suivre.
Quelle sera la responsabilité des citoyens ?
L’article 27 de la Constitution digne que toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable, et a le devoir de le défendre. Beaucoup ignorent cette responsabilité, pourtant essentielle. Il est crucial de sensibiliser les citoyens à leur devoir environnemental. Réactiver les clubs environnement et impliquer des organisations comme le scoutisme sont des mesures nécessaires. Il faut innover.
Réalisation : Régis HOUNZINME (Stag)
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