Bouleversement ! La nouvelle géopolitique en Afrique et surtout en Afrique de l’Ouest est bien partie pour enregistrer de profondes mutations et des changements qui devraient induire une actualisation des données dans l’enseignement de certaines matières dans nos écoles et collèges. Déjà, ces derniers mois, c’est à la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) que l’opinion publique nationale et internationale a eu droit. Cette nouvelle organisation qui rassemble les pays que sont le Mali, le Burkina-Faso et le Niger, ôte à la Cedeao, une grande partie de son espace territorial et redéfinit sa géographie. En effet, c’est une scission de près de 55% de cet espace et pour rappel, ces trois pays dirigés par des militaires parvenus au pouvoir par des coups d’Etat ont annoncé leur retrait de la CEDEAO suite aux multiples sanctions et menaces d’intervention armée. Avec le départ des pays du sahel, la CEDEAO ne compte désormais plus que 12 pays membres avec une superficie de 2.333.396 Km2 au lieu de 5.115.830 Km2. Il est donc clair que face à ce bouleversement, les données historiques et géographiques changent et il va falloir alors redéfinir les programmes scolaires dans les classes où sont enseignées ces matières en Afrique de l’Ouest.
Ainsi, faudra-t-il que les conseils pédagogiques d’Histoire-Géographie prennent leurs responsabilités et se penchent, au plus vite, sur le programme de ces matières afin d’adapter le contenu des cours à l’actualité sociopolitique et économique.
D’ailleurs, il serait aberrant que les enseignants de ces cours continuent de servir aux apprenants des contrevérités ou qu’ils ne soient pas en phase avec les différents bouleversements qui s’observent sur le continent africain en général et en Afrique de l’ouest en particulier. Mieux, ils doivent être en mesure d’expliquer la genèse du divorce entre ces pays du Sahel réunis au sein de l’Aes et la Cedeao. En somme, l’actualité est évolutive. Il ne peut en être autrement avec l’histoire, la géographie, l’économie, la sociologie voire la climatologie. Et si ‘‘science sans conscience n’est que ruine de l’âme’’, alors, apprenants et enseignants ont plus que jamais, intérêt à avoir les connaissances vraies et non celles biaisées et tronquées à dessein et qui, depuis des lustres, sont en partie à la base de la perte et du non développement de l’Afrique. De toutes les façons, il est temps que l’Afrique s’approprie son histoire, sa science et sa vision du monde. Autrement, ne nous plaignons plus quand d’aucuns nous serviront que « l’Afrique est un grand enfant malade qui s’ignore ». Enfin, dès lors que nous en saurons plus sur nos potentialités, nos défauts et les maux qui minent le développement des différents pays du continent, l’heure du réveil ne tardera plus à sonner ! c’est une certitude.
Ange M’poli M’TOAMA
- 8 octobre 2024
- 7 octobre 2024
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