Alertes orange et jaune pour les communes de Bonou, Adjohoun, Zagnanado, Karimama et Malanville. Les eaux avancent et le spectre des inondations planent sur ces communes.
Dans les communes de Bonou, Adjohoun et Zangnanado, le seuil d’alerte par rapport aux inondations est déjà à la couleur orange. Ce qui veut dire que si les pluies diluviennes continuent de s’abattre sur ces différentes communes, le fleuve Ouémé sortira de son lit et inondera champs, hameaux et villages de la basse vallée du sud-est du Bénin. Ainsi, sous le regard impuissant des populations, l’eau avance et gagne progressivement du terrain. Pareil pour les populations des communes de Malanville et de Karimama qui ne sont pas épargnées par la catastrophe qui s’annonce. Si la situation n’est pas encore trop alarmante dans ces zones septentrionales car, étant encore au seuil d’alerte jaune, le danger peut ressurgir à tout moment. Des mois d’efforts dans les champs pourront ainsi se retrouver sous les eaux du fleuve Niger sorti de son lit. Pis, la vie des populations ne serait certainement pas épargnée. Et pour ne pas franchir le Rubicon, la cellule interinstitutionnelle de prévention et d’alerte du système d’alerte précoce du Bénin tire, depuis lundi 22 août dernier, la sonnette d’alarme. Mais elle semble ne pas être entendue.
En effet, tout laisse croire que nos autorités aiment jouer au médecin après la mort. Car, les inondations dans ces communes du Bénin ne sont pas nouvelles. Elles surviennent chaque année et pratiquement dans la même période. Les souvenirs sombres de 2010 et de 2019 semblent être perdus dans la mémoire collective. Pourtant, les inondations de ces années ont fait vivre le cauchemar à tout le Bénin. Elles ont causé des dégâts importants au niveau des champs, logements, écoles, centres de santé, routes, marchés, lieux de cultes, réseaux d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement… Des pertes en vies humaines et des milliers de sinistrés ont été enregistrés.
Mais, aucune solution adéquate n’est encore trouvée pour soulager la peine des populations qui doivent vivre la peur au ventre à chaque saison pluvieuse. Le problème de la maîtrise d’eau se pose ainsi avec acuité dans ces communes vulnérables. Sous d’autres cieux, des retenus d’eau sous forme de barrages à usage agropastoral auraient été créés. Ils empêcheraient non seulement les dégâts causés par la sortie d’eau fluviale, mais aussi, ils limiteraient la descente d’eau pluviale du nord vers le sud. Ainsi, au lieu d’être un frein au développement, les inondations constitueraient un levier de développement car, ces barrages à usage multiples pourraient être utilisés pour faire de l’irrigation afin de produire des cultures de contre-saison.
Malheureusement, nos décideurs semblent ne pas voir les choses sous cet angle. Au lieu de créer des infrastructures pour une résilience aux effets néfastes du changement climatique, ils préfèrent laisser les populations courir chaque année, le même danger. Or, comme le dit l’adage, il vaut mieux prévenir que guérir. D’ailleurs, la guérison coûte très chère et elle peut intervenir trop tard.
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- 6 juin 2023