Rentrée scolaire 2024-2025 : La course aux fournitures, la bourse en souffrance

29 août 2024

Bientôt la rentrée des classes. Les différents acteurs s’activent pour une meilleure reprise. Ainsi, chez les parents, le plus gros défi est d’apprêter leurs enfants pour la rentrée par, entre autres, l’achat des fournitures scolaires. Mais ils font face à des difficultés liées à la morosité économique.

« À l’approche de la rentrée scolaire, je me sens stressé car, il faut que je fasse tout possible pour que les enfants aillent à l’école ». Paul, un parent d’élève ne sait où donner de la tête pour faire face à ses responsabilités. Comme lui, nombre de parents d’élèves sont dans l’anxiété à l’approche de la rentrée des classes. Cependant, ils n’ont d’autres choix que de jouer leur partition. A deux semaines de la reprise, c’est la course à l’achat des fournitures. L’heure est aux prévisions et aux calculs afin de faire face aux différentes dépenses. La paye du mois d’août sera sans doute consacrée aux apprenants. Mais un problème se pose. Les poches sont en souffrance. « Il n’y a pas d’argent dans le pays. Le salaire d’un seul mois ne me permet pas de payer les fournitures de mes 4 enfants », confie Paul qui se plaint de sa bourse. Il travaille dans une structure de la place et gagne 75.000 FCFA. Il a 4 enfants dont 3 sont au collège et le dernier est un futur candidat au Certificat d’Etudes Primaires (CEP). Avec son salaire, qu’il a déjà retiré, il se démêle pour contracter des prêts afin de couvrir toutes les dépenses. « Chaque année, je fais des prêts auprès d’une banque pour me permettre de payer les fournitures et la scolarité par la suite. J’avoue que cela me pompe assez durant des mois puisqu’on me fait un prélèvement du tiers sur mon salaire chaque mois et cela est un autre casse-tête dans la suite », a-t-il confié.
Ailleurs, l’on se plaint plutôt du coût des fournitures scolaires quand bien même les prix n’ont pas varié depuis un an. « Le coût des fournitures scolaires augmente de façon constante, ce qui pèse lourdement sur les budgets familiaux », dénonce Pascal Monladé, un père de famille. A la pré-rentrée, chaque école dévoilera la liste des fournitures et manuels spécifiques suivant les classes. En attendant les listes, les parents pourront déjà s’approvisionner en outils standards tels que les cahiers, les stylos, les sacs à dos et autres. Les uniformes également sont une préoccupation pour les parents dont les enfants sont inscrits dans les écoles privées. Or, les vêtements scolaires varient d’un établissement à un autre. Les stands et les boutiques de vente sont ouverts et proposent les articles scolaires. « Notre stand de vente de fournitures est ouvert il y a quelques jours. Bientôt, les parents vont commencer à chercher où acheter les cahiers et autres outils pour les enfants. Pour l’instant, ils ne viennent pas encore », a confié Cyrille, un tenancier de stand à Cotonou.
Pour les familles modestes, cette pression entraîne des sacrifices dans d’autres domaines essentiels comme la réduction des loisirs. Quant aux familles à faibles revenus, ils se retrouvent dans l’incapacité de faire face aux exigences des listes des fournitures scolaires. Ce qui peut créer un sentiment d’exclusion chez les enfants et une pression accrue sur les parents. De plus, certaines écoles imposent des marques spécifiques ou des articles qui ne sont pas toujours les plus abordables. « L’année dernière, il a été imposé à mon garçon de Cp d’acheter des chemises dossiers et cartable dans les fournitures scolaires », déclare Carine, une mère de famille. Tout ceci constitue une difficulté supplémentaire pour les familles. Sans oublier que, « les enfants sont influencés par la publicité ou les préférences de leurs camarades de classe », poursuit monsieur Pascal. À l’en croire, ce comportement des enfants bouleverse le planning des parents et les amène à dépenser plus que prévu.
Ange M’poli M’TOAMA



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