Université d'Abomey-Calavi : Suppression surprenante des bourses de Master à l’Ineps

4 janvier 2024

Les bourses d’études pour entrer en première année de master sont désormais supprimées à l’Institut national de l’éducation physique et sportive (Ineps). C’est ce qu’il ressort d’un communiqué datant du 26 juillet 2023 du Directeur de ce campus de l’université d’Abomey-Calavi (Uac) sis à Porto-Novo. Une information qui a pris acte cette rentrée académique 2023-2024 mettant les étudiants concernés dans une impasse.

Les étudiants boursiers classés ou sur concours de l’Ineps ne pourront plus bénéficier des bourses en continu pendant cinq (05) ans comme d’habitude. Dorénavant, les bourses s’arrêtent pour eux en licence. Ainsi en a décidé le communiqué N° 0036-23/UAC/INEPS/DA/SGE/SS/SA du 26 juillet 2023, signé par le directeur de l’Ineps Dr Basile Djessounounkon Agbodjogbé. En effet, les offres de formations du cycle de licence professionnel et celui de master professionnel de l’Ineps sont exécutées jusque-là de façon linéaire. Ce qui permettait à la Direction des bourses et aides universitaires (Dbau) d’attribuer les allocations aux étudiants de façon continue, sur cinq ans. Pourvu qu’il remplisse les conditions. Mais selon le communiqué du directeur, dès cette rentrée universitaire 2023-2024, les offres de formations du cycle de licence professionnelle seront détachées de celui du master professionnel à l’Ineps. Ce, « conformément aux réformes actuellement en cours dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur », s’est-il justifié. Malheureusement, la conséquence directe de ce détachement est la suppression des bourses d’études pour les étudiants boursiers qui terminent leur cycle de licence et veulent entrer en première année du cycle de master professionnel (s1s2). Laquelle suppression le communiqué attribue à la commission nationale d’attribution des bourses et aides universitaires. Néanmoins, les étudiants qui passent régulièrement en deuxième année de master professionnel (s3s4) cette même année pourront conserver le bénéfice de la bourse pour terminer ledit cycle. Quant aux étudiants concernés par la suppression des bourses, et tous ceux désireux de s’inscrire en première année de master, il va falloir débourser près de 600 mille FCFA.

Le cri de détresse des étudiants
Tel un tsunami, la nouvelle a violemment frappé les étudiants boursiers. Comme ses collègues, Jordan Houeto, titulaire d’une licence professionnelle en entraînement sportif, en est déçu. Comme raison, il avance qu’ils auraient pu être informés depuis le début de l’année, pour s’y préparer en conséquence. Mais les informer par surprise, pratiquement à la fin du cycle de licence et à quelques jours de leur rentrée de master, c’est « inhumain », se désole-t-il. Une autre victime qui a requis l’anonymat confie que « c’est un coup très dur ». Mieux, il estime qu’on ne change pas les règles du jeu au cours du jeu. « En première année de licence, il avait été dit lors d’une séance avec l’ancien directeur académique Dr Antoine Hounga que notre bourse est sur cinq ans », a-t-il relaté. Malheureusement, il n’a pas pu jusque-là continuer, car ne pouvant pas payer les frais de master, estimés à environ 600 mille FCFA. Des informations qui nous sont parvenues, personne parmi eux n’a pu s’inscrire jusqu’à ce jour. L’administration exige le dépôt d’un tas de dossier avec des frais connexes. Les étudiants confient que c’est sous pression et ce au plus tard début janvier. Ils implorent pour le moment l’indulgence des autorités à leur endroit, vu qu’ils ne s’y étaient pas du tout préparés. Leur doléance, c’est les laisser terminer et appliquer la réforme aux nouveaux venus. En dehors de tous ceux qui n’ont pas continué, quelques-uns parmi eux, soient moins de dix ont commencé, en attendant de connaitre leur sort en ce qui concerne les dossiers et l’inscription. Au niveau de la quasi-totalité de ces étudiants, la situation reste encore floue.

Des confusions
Des détails en ce qui concerne l’affaire laissent transparaitre un doute dans le cœur des étudiants sus doigtés. D’abord, le communiqué du directeur de l’Ineps, qui est sans ampliations aucunes précise que c’est conformément aux réformes en cours dans l’enseignement supérieur. Lesquelles réformes si elles se sont avérées n’ont pas encore été portées à la connaissance de la communauté universitaire. De plus, selon une source qui requiert l’anonymat, l’information a été portée à la connaissance des étudiants au lendemain de sa discussion avec le secrétaire général de l’entité (SGE) de l’Ineps, alors qu’il voulait vérifier les rumeurs. Ensuite, les étudiants ont confié qu’ils n’ont pas pu tirer leur fiche de préinscription à l’Ecole normale supérieure, comme d’habitude. Une fois là-bas, on les renvoie à leur service de scolarité. Lequel service est rattaché à l’école qui leur exige l’inscription payante en master dont les frais avoisinent 600 mille FCFA. Alors qu’auparavant, les entièrement payants payaient les frais de formation qui sont à 400 mille FCFA. Enfin, jusqu’à l’heure actuelle, sur le site de l’Uac (scolarite.uac.bj), ils sont toujours boursiers de la première année du cycle de master (s1s2) au titre de l’année académique 2023-2024. Un constat qui contredit la note de suppression des bourses. Quoi qu’il en soit, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le directeur de la Dbau sont appelés à la barre pour éclairer les lanternes…
Arsène AZIZAHO (Coll)



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