Hermès, dieu de l’éloquence, qui trônait au sein du parlement du Bénin, depuis la première législature de l’ère du renouveau démocratique, doit très probablement avoir déménagé dans quelque arène plus verveux. Naguère enflammé par des envolées incisives, pertinentes et captivantes, l’hémicycle est devenu, depuis que le casting a perdu de sa rigueur sélective, le théâtre de laïus généralement barbants, dont la vacuité n’a d’égale que le clientélisme. Des attaques sans mordant, qui n’éprouvent nullement, que dis-je, qui n’entament même plus la sérénité du gouvernement dont les membres ont cessé, depuis longtemps, de trembler à la seule idée de devoir aller affronter les députés à l’Assemblée nationale. Certains cadavres doivent se retourner dans leur tombe, indignés par la démission de succeseurs plus soucieux de leurs avantages que de leurs devoirs. Et dire que pour dix malheureux petits millions mal justifiés, le feu, dans ce même hémicycle, a failli consumer tout le pays de Nicéphore Soglo…
Anicet
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