Le centre Artisttik Africa accueille depuis le 06 décembre l’exposition "Kosukosu" de l’artiste Tognissé Aziakou. Cette exposition qui montre les effets du temps sur l’être humain et l’environnement est un ensemble de photographies réalisées par l’artiste et dont il partage la beauté avec le grand public. A travers "Kosukosu", c’est-à-dire termites, Tognissé Aziakou explore la manière dont le temps imprime ses écritures à la fois sur les corps et la nature. L’artiste sonde la relation profonde qui unit l’humanité avec l’environnement dans lequel elle vit.
« De la même manière que les rides et les cicatrices racontent l’histoire de la vie d’une personne, les formations géologiques, les arbres millénaires et les méandres des rivières portent les marques du temps qui ont sculpté notre environnement », a-t-il ajouté.
Fruit de plusieurs voyages à Houndjonoudji (Grand-Popo), cette exposition est un hommage que l’artiste rend à sa grand-mère et à la relation singulière qu’elle entretient avec la nature, sa communauté et le Fâ.
Cette exposition tente donc de saisir à travers plusieurs séries de photographies, le regard que pose sa grand-mère sur la vie et son lien avec son environnement et particulièrement, la terre. "Kosukosu" invite donc à une réflexion sur l’harmonie et la relation entre l’existence humaine, ses créations avec l’au-delà en explorant les notions de visible et d’invisible. « Cette exposition, je la dois à la nouvelle commissaire associée à la maison en la personne de Marion Amar, ancienne Directrice de "le Centre". Elle a donc décidé de me proposer pour la nouvelle saison, quelques artistes avec qui elle va travailler. Sa première proposition est un jeune photographe qui travaille l’effet du temps à la fois sur les humains dont le corps s’érode comme une matière périssable. Ensuite, nous avons les termites ou termitières, car c’est avec le temps que les termites bâtissent leur gite. Vous voyez aussi l’effet du temps sur cette construction à partir de la terre et ce que cette terre devient lorsqu’elle subit les effets des intempéries et l’effet du temps… C’est comme un cycle », explique Ousmane Alédji, promoteur du centre Artisttik Africa.
La reconnaissance de chaque élément et entité dans cette relation complexe du monde, la puissance intrinsèque de la simplicité, dévoilent une conception singulière de la spiritualité, du sacré mis en lumière par l’artiste. Dans un même mouvement, "Kosukosu" révèle le processus de retour aux sources pour une reconnexion… « Je trouve que le travail technique est excellent. J’ai été moi-même surpris par ce projet à la fois par sa qualité et la scénographie. Marion et son artiste ont donc fait un excellent travail. C’est une salle immense. Je pensais donc qu’elle allait proposer un collectif de 5 à 10 artistes parce qu’il y a de la place pour ça. Mais elle a réussi à relever le défi avec un seul artiste. C’est un travail formidable. Artisttik Africa est donc fier d’accueillir le travail de ce jeune photographe béninois. Je suis persuadé que tous les professionnels vont aussi aimer le travail qui a été fait », a ajouté Ousmane Alédji.
"Kosukosu" va jusqu’au 17 mars 2024. Et lors du vernissage qui a eu lieu le 06 décembre dernier, plus de 350 personnes ont visualisé les œuvres y compris autorités et professionnels du secteur. « En fonction de la fréquentation, nous allons trouver un mode de réanimation de cet espace pour que ceux qui ne sont pas encore venus aient la chance de voir ces œuvres. Pour le moment, les visites sont gratuites, mais à terme, nous allons instaurer un système d’entrée payante parce qu’il faut rentabiliser les investissements », a conclu le promoteur de Artisttik Africa.
- 9 octobre 2024