Lolo Andoche : Charlo a le cuir dur

19 octobre 2023

Au fil des années, Lolo Andoche s’est dévoilé : Il est un vivant curieux voire étrange. Il a une vue d’aigle, des pattes de fourmi et une mémoire d’éléphant. Avant l’heure, il avait fait le choix fou du prêt-à-porter béninois. 30 ans plus tard, pari gagné ! Son récent joyau, le kanvo est un tissu local prisé. De Ma passion (sa 1ère boutique) à Lolo Andoche (sa marque telle que connue aujourd’hui), le Fashion Manager n’a rien perdu de sa passion : parer ceux qui viennent à lui d’une finesse singulière, identitaire et brodée à la main. Un véritable travail de bénédictins et d’équipe qui lui réussit ! Son truc, c’est d’ouvrir les yeux et les oreilles mais aussi de ranger les poings. Lorsqu’on part de son atelier improvisé dans la demeure de ses parents au rayonnement international que s’est bâti Lolo Andoche, on ne peut que reconnaitre combien haut il est monté. Derrière le calme olympien de son visage, pétille un esprit fin, alerte et qui a le sens des affaires. A l’affut des opportunités, le jeune créateur d’alors n’avait pas hésité à donner de la visibilité à ses oeuvres. C’est vrai qu’il est positif et est toujours resté focus.
Depuis Balo, sa première collection en 1994, le feu du business n’a cessé de brûler le fonceur. Depuis longtemps, il préfère le cercle de feu, cette série qui le rapproche de ces modèles Georgio Armani et Pathé’O. Amina a d’ailleurs bien fait de les lui présenter car Lolo Andoche a vu, a cru, s’est battu et à son tour, est vu. Oui ! Qui ne connait pas Lolo Andoche ? Des créateurs nationaux aux internationaux en passant par le célébrissime Alphadi, de Mathieu Kérékou jusqu’à Nelson Mandela, Charlo comme l’appellent ses proches, a rencontré et est connu du monde. Cela ne l’empêche pas de mentionner son tailleur, celui-là même qui l’a formé à la couture. Il y a aussi Célébration 2000 en Novembre 1999 au Bénin, qui a scellé sa reconnaissance à l’égard de Pépita D, créatrice de mode béninoise qui lui avait ouvert les portes de l’international en l’y faisant participer. Collaborations et distinctions s’étaient succédé. Andoche a plutôt bonne mémoire du bien qui lui est fait. Pour lui, tout a l’air d’avoir été facile. Nombreux seront ceux qui pourraient se demander si ce sont eux qui ne sont pas habiles à gravir les marches du succès qui semblent avoir été dociles pour lui. Cependant la vérité est qu’ils n’ont pas remonté son parcours pour voir se jouer le film de la résilience dans sa vie.
De l’année blanche qui l’a conduit à suivre sa passion, à l’accident de circulation qui lui a fait adopter la canne sans omettre la CoVID-19, l’occasion a été chaque fois bonne pour aller plus haut, encore plus loin. Avec le titre Les gagnants du groupe Afafa à l’esprit,
il a toujours pu transcender les difficultés et chaque fois, se relever. Sa volonté en est sortie toujours blanche comme le coton qui l’inspire tant. Du pas serein qui est le sien, appuyé sur la canne que la vie a cru lui imposer, Lolo a pris sa revanche. Il s’est forgé une allure stylée dans le sillage qu’il s’est tracé, qu’il a assumé et qui toujours l’a passionné : la mode. Collections, festivals et projets à la chaine, son énergie semble inépuisable.
Quoique, quand il veut se prendre pour une cigale, casual chic au corps ; Grand-Popo devient son décor. Tatillon sur les détails, Lolo ne laisse nulle place où la main ne passe et repasse. Il ne faut surtout pas s’y tromper. Même s’il a l’habitude de claquer des doigts lorsqu’il tient une idée lumineuse, la marque Lolo Andoche ne s’est pas faite en un claquement de doigt. Travail acharné et soigné – persévérance - patience - méthode ont constitué le prix qu’il a payé. Sûrement, son ami, le Grand Barbu se dira qu’il n’a pas eu tort, de lui enseigner très tôt que le travail.
Fredhy-Armel BOCOVO (Coll)



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