Mireille Itw. R2(29 nov 24)
Mireille Assiba Gandébagni est comédienne-écrivaine béninoise et encadreur culturel. C’est une passion qu’elle a nourrie depuis le secondaire. Sur scène, elle aime jouer le rôle d’un personnage dominant, de ses ouvrages se dégagent la souffrance, l’amour et le bonheur. Elle a un faible pour les enfants et rêve d’un monde meilleur. Dans cet entretien, elle a parlé de son parcours et aussi de ses projets.
Dites-nous comment la comédie et l’écriture ont croisé votre chemin
Je peux déjà dire que tout a commencé par l’amour des mots. Dès le primaire, j’avais cet amour pour les textes. En ce moment, je ne pouvais pas réaliser que ce serait quelque chose de grand qui se prépare. Chemin faisant, cet amour s’est intensifié et à un moment donné, j’ai commencé à écrire aussi. Je me rappelle que tout a commencé au Collège d’enseignement général (CEG) Houéyihô. J’avais suivi un spectacle de la troupe du collège quand j’étais encore en classe de quatrième. Le spectacle m’avait tellement plu que l’année qui a suivi, je suis allée voir le responsable de la troupe et je lui ai dit que je voulais intégrer la troupe du collège. C’était là le déclic pour la scène. Et j’ai commencé, je n’ai plus jamais arrêté jusqu’à ce jour.
Il y a un déclic pour la scène. Même si les deux vont ensemble, qu’en est-il de la plume ?
Quand j’ai commencé en troisième et pour ne plus m’arrêter, arrivée en première année d’université, j’ai décidé de me professionnaliser. J’ai décidé d’être comédienne. J’ai dit : « c’est ce que je vais faire ». Déjà en classe de première, j’ai commencé mes premières nouvelles. Ce qui a marqué vraiment le déclic pour l’écriture, il y a en 2008 un ami à moi, Dine Arekpa, qui est venu me voir pour me dire qu’il y a un concours ‘’Plumes dorées’’ de Koffi Attedé. Il m’a demandé de proposer l’un de mes textes. J’ai refusé et je lui ai dit que je n’étais pas intéressée. En réalité, j’écrivais juste pour la forme. Je ne voulais pas être écrivaine. Mais il a insisté et j’ai fini par déposer ma nouvelle intitulée ‘’Une pétasse pas comme les autres’’. Et après, j’ai été parmi les cinq finalistes. Cela m’a donné l’envie, je me suis dit que ce que j’écris peut intéresser. C’est ainsi que j’ai continué et les choses se sont enchaînées par la suite. Il faut signaler que j’avais déjà des nouvelles dans le tiroir. C’est ce qui a fait qu’après le concours, Koffi Attedé m’avait proposé de faire une compilation de dix nouvelles, de la lui apporter et qu’il allait éditer. Mais à ce moment, j’avais les nouvelles, mais je ne me sentais pas encore prête. Il faut le ressentir. C’est finalement en 2016 que je me suis sentie prête et je suis allée le voir avec mon recueil de nouvelles, et il l’a édité.
Vous ne vous sentiez pas prête. C’était par rapport à quoi ?
Ce n’est pas tangible, c’est intérieur. Et je crois que c’est lié au travail en terme de perfection. Je devais sentir que ce travail est abouti et je peux le sortir. Il faut saisir les opportunités, mais toutes les opportunités ne sont pas à saisir. Quand le moment est arrivé, j’ai dit : « oui, maintenant je peux sortir ces nouvelles ». Cela m’a permis, avec le temps, de les retoucher.
Comment appréciez-vous votre parcours parlant surtout de la scène ?
C’est difficile pour moi de dire où j’en suis. Parce qu’on est encore sur le chemin. Je ne suis pas encore à l’heure du bilan. C’est vrai qu’il arrive de faire des bilans à mi-parcours. Actuellement, je peux vous dire que je suis sur le chemin. Je peux dire que j’ai voyagé avec ma plume. Je peux également fait remarquer que non seulement, dans notre métier, il y a tellement d’expériences que nous vivons. Il y avait beaucoup de formations d’une semaine à l’Institut français qui débouchaient parfois sur des restitutions ou des spectacles. Par exemple en 2010, j’ai participé au chantier panafricain pour l’institut dramatique des femmes à Niamey. C’était les débuts. Je peux dire que mon premier chantier, même en écriture, c’était en 2010. Après cela, j’ai été en résidence d’écriture à La Chartreuse, en France en 2015. J’ai aussi joué dans beaucoup de spectacles. J’ai fait la pièce de théâtre ‘’La secrétaire particulière’’ et ‘’Le médecin malgré lui’’ avec Alougbine Dine. Il faut signaler que la rencontre avec Dine Arékpa fait aussi partie de mon parcours. Et j’ai aussi joué au cinéma.
On a l’impression que l’écriture vous emporte plus que la scène, n’est-ce pas ?
Je peux dire que les deux vont de pair. Seulement que ces dernières années, j’ai eu plus d’opportunités en écriture que par rapport à la scène. Mais ce n’est pas un choix. Pour moi, les deux sont là et je fais avec. Je ne dissocie pas les deux. J’aime donner vie à des personnages. Donc quand j’écris, je me vois en train de jouer. Quand je joue, je me vois en train d’écrire.
Quelles sont les thématiques que vous abordez ?
La question de thématique est un débat que je fais avec moi-même chaque jour. Je pense que, pour ma part, je n’ai pas choisi. Ce sont les sujets qui nous choisissent. Quand un sujet commence à me parler, je me dis que c’est le sujet qui m’a choisi. Mais ce qui se dégage de mes ouvrages jusqu’à présent, c’est la souffrance, l’amour, le bonheur. Parce que pour moi, on ne peut pas les dissocier dans la vie. Et j’aime beaucoup travailler sur la psychologie de mes personnages. Je peux confier que c’est parce que je me suis inspirée de Socrate. Je me dis qu’il y a tellement à dire sur la psychologie de l’homme, l’homme dans son parcours, que je ne vais pas perdre mon temps à décrire les choses qui l’entourent.
Vous avez parlé de l’amour, de la souffrance et encore du bonheur. Lequel des trois a plus marqué votre vécu de façon profonde ?
Le bonheur et la souffrance.
Qu’est-ce qui vous motive dans cette aventure ?
C’est le rêve d’un monde meilleur.
Avec la plume, pensez-vous pouvoir réaliser votre rêve d’un monde meilleur ?
Oui ! On dit que le meilleur moyen de voyager, c’est lire un livre. Ce plaisir que vous ressentez quand vous êtes plongé dans votre livre, change déjà votre être et le monde autour de vous. On voit le monde différemment. C’est déjà cela le bonheur et cela n’a pas de prix. Il y a aussi ce moment où vous vous sentez seul avec vos personnages, à vivre les choses telles que vous aimeriez les vivre, à voir les choses telles que vous aimeriez les voir. Quand vous finissez de faire cela et votre livre tombe dans les mains des lecteurs, vous ne pouvez jamais imaginer la vie de qui cela peut changer. Donc pour moi, celui qui écrit et qui nourrit ce rêve de changer les choses, ne change pas peut-être tout le monde, mais change des gens. Il ne change pas peut-être tout, mais change des choses.
En termes d’écriture, combien d’ouvrages avez-vous déjà à votre actif ?
J’ai deux ouvrages déjà édités. J’ai des nouvelles inédites : ‘’Loin vers mes treize ans’’ édité en 2016 aux éditions Plurielles, mais réédité par la suite quelques années plus tard aux éditions Savanes du continent. C’est un recueil de neuf nouvelles. Il y a ma pièce de théâtre ‘’La traversée’’ éditée en 2023 aux éditions Savanes du continent.
Parlez-nous un peu de votre collaboration avec les autres du milieu
Que ce soit les comédiens, les écrivains, cela se passe bien. J’avoue que je préfère la collaboration avec mes collègues écrivains. Quand on est ensemble, on voit le monde différemment. J’apprécie beaucoup la collaboration avec mes collègues écrivains.
Dans ces collaborations, avez-vous eu à faire face à des situations de vices ?
Personnellement, non. Mais, j’en entends parler et cela me révolte tellement.
Pourquoi ?
Mais vous avez parlé des vices. Est-ce que les vices sont encouragés ? Vous savez, j’étais tellement révoltée à cause de ce que j’entendais. Par exemple, des situations dans lesquelles on entend qu’il faut coucher avec tel metteur en scène pour pouvoir jouer dans sa création ou, avant de saisir une opportunité, il faut accorder ses dernières faveurs, sont à décourager. Mais de la même manière, on ne peut pas tout le temps accuser ces metteurs en scène. Autant j’accuse les metteurs en scène, autant j’accuse les autres. Parce que, dans ce secteur, il y a des gens qui ne sont pas venus par amour du métier. Ces personnes même sont à la recherche des moyens. Elles les créent, les provoquent et les autres en profitent. Malheureusement, toi qui veux travailler sainement dans la rigueur et dans la vérité, tu te sens lésée malgré tes compétences. Mais avec le temps, j’ai compris une chose. Tant que tu marches dans la vérité, les opportunités viennent toujours.
C’est quoi la vérité pour vous ?
Pour moi, c’est tout ce qui est clair. Tout ce qui est honnête, tout ce qui ne comporte pas de vice. Personne n’a le monopole de la vérité, me dira-t-on. Mais on peut se battre pour. Donc quand tu décides de travailler dans l’honnêteté, on pense que cela prend du temps. Mais cela paye. Et quand cela paye, c’est beau. De même, tout ce que tu obtiens dans la dignité, personne ne peut te l’arracher. Quand je suis venue dans ce secteur et j’entendais déjà ces choses, je me suis dit que je ne ferais pas cela. Et c’est pourquoi vous pouvez constater que depuis 20 ans que j’écris petit à petit car j’ai commencé en 2004, je me demande : « je suis encore à quel niveau ? ». Mais je rends grâce à Dieu et tout est grâce. La scène aussi, c’est pareil. Dieu sait que je ne suis certainement pas médiocre dans ce que je fais. Je suis talentueuse et je le sais. Mais j’ai décidé de poser pas après pas.
A part Socrate, qui sont ceux qui vous inspirent, que ce soit pour l’écriture ou pour la scène ?
Pour l’écriture, je vous avoue que le premier écrivain qui a bouleversé mon être, c’est Victor Hugo. J’aime beaucoup les écrits de Victor Hugo. J’aime son humanité. J’aime comment il traite l’humain dans ses textes. Ce sont ces gens d’écriture qui m’ont amenée à l’écriture aussi.
Après, j’aime beaucoup Jean Pliya. Et j’aime aussi ce que son fils José écrit. Il y a aussi Emile Zola que j’aime beaucoup. J’aime la littérature de Michel Sardou. J’aime beaucoup écouter sa musique parce que la musique c’est de la littérature avant tout. Et c’est pour cela que je dis que mes pères spirituels en France, c’est Michel Sardou et ici, c’est GG Vickey.
Quels sont vos rôles favoris sur scène ?
Les rôles où je domine.
Pourquoi ?
J’aime être forte en tout temps et en tout lieu. En fait, c’est le propre des gens hypersensibles. On n’aime pas qu’on voie à quel point on est faible et sensible. C’est une façon de me protéger. Donc entre un rôle de faible de pleurnichard et un rôle fort, je prends toujours le rôle fort parce que je ne veux pas me retrouver à être faible.
Devant quoi pouvez-vous fléchir ?
Les enfants. Je ne résiste pas aux enfants. Je signale que je suis aussi encadreure culturelle. Je suis au CEG Le Lac.
Parlez-nous de votre actualité du moment
L’actualité brûlante, c’est mon recueil de nouvelles dont le titre provisoire est ‘’c’est parce qu’on est fou’’. Cela parle justement du chaos dans lequel on est aujourd’hui où la bassesse est en train de devenir légitime. Le mariage, censé être sacré, est désacralisé. Le titre m’est venu en discutant avec un ami avec qui je déplorais les vices qui se développent à l’ère actuelle et à moi de lui demander : « Mais Anicet, comment en est-on arrivé là ? ». Et à lui de me répondre : « C’est parce qu’on est fou ». Et j’ai dit : « j’ai le titre de mon recueil ». C’est un travail que je devrais boucler depuis janvier 2024 et là, on tend déjà vers 2025. Mon challenge maintenant, c’est de pouvoir le déposer sur la table de l’éditeur avant le 31 décembre 2024. A part cela, il y a une création dans laquelle je joue ‘’Fridaous’’. On l’avait jouée l’année passée et c’était soutenu par l’Institut français. On veut faire une reprise et c’est pour novembre et décembre. On va la tourner dans certains centres. Je suis en train d’entamer une pièce de théâtre sur la place de la parentalité. Voilà une maman qui prostitue sa fille parce qu’elle estime que c’est elle qui l’a engendrée et qu’elle a sacrifié sa vie pour elle. Mais l’enfant n’a pas demandé à naître. Est-ce qu’on fait venir un enfant au monde pour récupérer ce qu’on a dépensé sur lui ? C’est l’erreur que les gens commettent. Pour moi faire un enfant, c’est un sacerdoce. C’est toi qui en es responsable jusqu’à ce que tu meures. Donc, c’est de cela que je veux traiter pour dire à ces parents que : « vous avez fait le choix de nous faire naître et vous l’assumez sans rien attendre en retour. C’est un sacerdoce ». Je suis en train de l’apprêter.
Pensez-vous que l’écriture ou la scène peut nourrir son homme au Bénin ?
Je ne sais pas si cela nourrit son homme au Bénin. Mais, je sais que cela peut nourrir son homme au Bénin. C’est possible. Parce qu’il y a des périodes où on a de bons contrats, de bonnes créations et imaginez que si cela s’enchainait, on va en vivre sans problème. Les choses sont en train de se mettre en place avec le statut de l’artiste dont les gens parlent beaucoup maintenant et je pense que lorsque que ces conditions seront mises en place et que l’environnement sera plus stable, les projets viendront aisément et nous aurons plus aisément du travail. Il y a les festivals de théâtre qui vont renaître. Il y a espoir. Donc, c’est possible de vivre de son art.
En dehors de la scène et la plume, que faites-vous d’autres ?
Je suis encadreur culturel. On est recrutés par l’Etat. On est salarié et cela entre d’ailleurs dans le cadre de la plume et la scène. En tant que comédienne et écrivaine, je suis là-bas pour transmettre mon savoir aux apprenants. A côté de tout cela, j’ai une boutique de friperie pour enfants et pour femmes. Et j’aime cela. Je ne fais rien sans passion. Être dans les vêtements, c’est de l’art. Vous savez que dans le théâtre, il y a des costumières et c’est comme cela que je tombe sur des vêtements en friperies et je dis : « cela peut aller au théâtre ». J’ai un sac là où je mets des vêtements pour la scène et je dis à mes collègues aussi, si vous avez des spectacles, avant de concevoir vos costumes, venez chez moi.
Quels sont les moments forts ayant marqué le parcours déjà fait ?
D’abord mon premier moment fort, c’est ma rencontre avec mon ami Dine Arekpa qui est comédien, metteur en scène et dramaturge. C’est lui qui était le responsable de la troupe du CEG Houéyiho qu’on appelait ‘’Cœur d’Afrique’’. C’est lui qui m‘a appris comment on se déplace sur la scène. C’est mon meilleur ami et tout ce que j’ai écrit, il l’a lu. Voilà un collègue et un frère que la vie m’a donné. Mon deuxième temps fort, c’était ma rencontre avec Eliane Chadas. Un jour, on était venus suivre un spectacle et Eliane Chadas était sur scène. Je ne savais même pas que c’était elle. Elle avait incarné le rôle d’une femme au foyer. J’avais tellement aimé la prestance de la comédienne, sa présence scénique et son talent. Quand on a fini, j’ai dit à mon ami Dine : « je veux jouer comme elle. Je veux jouer dans des textes comme cela ». Et c’est cette dame qui m’a donné le goût. Après, Dine est allé chercher un texte, on a joué et c’était bien. C’est une grande dame. Il y a aussi Alougbine Dine qui, pour moi, est un modèle dans ce domaine. Le nombre de comédiens qu’il a déjà formés et mis sur le marché est important. Pour moi, ce sont des moments forts, ces gens qui m‘ont donné l’envie d’aller de l’avant. L’un de mes moments forts, c’est aussi Carole Lokossou. Je ne peux pas dire que ce qui m’a unie à Carole, c’est l’art. Mais, c’était une amitié qui était née. Et ce qui m’a marquée dans mon parcours, c’est quand tu décides de marcher dans l’honnêteté pour que, tôt ou tard, les choses se mettent en place.
En 2017, une situation m’est arrivée où je devrais aller aux jeux de la francophonie avec des collègues. Nous avions été sélectionnés depuis 9 ou 10 mois et à un mois des jeux, j’apprends que j’ai été retirée de la liste avec le photographe. Pour moi, faire cela à un artiste, c’est le tuer. J’ai écrit au ministre, au directeur de la francophonie et tout semblait indiquer que c’était consommé. Mais seulement à cinq jours du départ, un matin, je me préparais à aller chez la coiffeuse quand ma sœur m’appelle pour me demander si je suis connectée. Que cela chauffe sur les réseaux. Des amis ont écrit sur la toile et ont déploré la situation. Ce pays s’est soulevé pour moi et le ministère a commencé à faire circuler des informations ayant rassuré que je devais voyager et mes amis m’ont aussi rassurée. C’était inimaginable et énorme pour ma petite personne. Ils ont tout mené à ma place, j’ai eu mon billet et je suis partie. C’était un moment marquant. Il y a aussi Janvier Nougloï, Directeur du CCRI John SMITH. Si cette génération d’auteurs dramatiques que nous sommes, avons commencé à aller en résidence en Europe, c’est grâce à ce Monsieur. C’est lui qui a fait son dispositif ‘’Texte en scènes’’. Je faisais partie de la première édition où on demande à ceux qui ont des textes de pièce théâtrale d’envoyer. Et j’ai envoyé. Et il fallait choisir une personne pour aller en résidence en France et c’était moi. Et quand tu vas, d’autres chemins s’ouvrent. Je ne peux pas oublier Cathérine Dan. Ce sont des personnes qui m’ont beaucoup portée au moment où j’étais déjà à terre. Il y une situation qui est pendante devant les juridictions avec un metteur. C’est une affaire que je traine depuis 2017. Bref, je dirais qu’il y a eu des moments forts et aussi des moments de doutes. C’est à la suite de cela que j’ai écrit ma pièce ‘’Les silencieuses’’.
Quel appel avez-vous à lancer ?
Nous devons faire le maximum pour la future génération.
Par Fidégnon HOUEDOHOUN.
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