La nuit des contes sera organisée le mercredi 14 août prochain dans 16 communes des 12 départements du Bénin. En prélude à cet événement culturel initié par l’Association Mémoire d’Afrique, une conférence de presse a été animée le vendredi dernier à l’espace culturel Le Centre afin de donner plus de détails sur le déroulement de cet événement. “Mercredi prochain, nous allons véritablement vivre au son et aux festivités des contes et légendes du Bénin et de l’Afrique. La présente édition portera l’empreinte de la célébration en différé des 25 ans d’existence de l’Association Mémoire d’Afrique”, a précisé Berthold Hinkatin, président Mémoire d’Afrique Bénin. A l’en croire, trois temps forts marqueront la nuit des contes afin d’agrémenter la soirée. “Conformément à la nouvelle dynamique impulsée depuis l’année dernière, la nuit des contes se déroulera en trois étapes : la prestation des conteurs professionnels, le passage des conteurs amateurs et le passage des personnes qui n’ont jamais récité un conte ou qui n’en connaissent pas ou encore qui aimeraient s’essayer devant l’auditoire”, a-t-il expliqué.
Pour inviter le public à se mobiliser pour la nuit des contes, le président de Mémoire d’Afrique Bénin a donné des précisions sur les lieux du déroulement de la manifestation dans chaque département et commune. “Dans le département de l’Alibori, la nuit des contes aura lieu à Malanville. Dans le département de l’Atacora, elle aura lieu dans la commune de Boucoumbé. Dans l’Atlantique, elle aura lieu dans deux différentes communes : Abomey-Calavi, précisément à l’espace culturel Le Centre. Puis dans la commune de Zè devant le palais de Zè Centre. Dans le département du Borgou, la nuit des contes aura lieu dans deux différentes communes : A Niki, précisément sur l’esplanade de la maison de la Gaani et à Parakou. Dans le département des Collines, la nuit des contes aura lieu dans la commune de Dasa-Zoumé, précisément à la place Adjo-Bocco Ignace. Dans le département du Couffo, la nuit des contes aura lieu dans la commune de Djakotomé. Dans le département de la Donga, elle aura lieu dans la commune de Ouaké, à la radio rurale de la localité. Dans le Littoral, elle aura lieu à Cotonou, plus précisément à l’espace culturel Le Parking.
Dans le département du Mono, la nuit des contes aura lieu à Comè, précisément au premier arrondissement. Dans le département de l’Ouémé, elle aura lieu à Dangbo, à la maison des jeunes de la localité. Dans le département du plateau, la nuit des contes aura lieu dans la commune de Pobè, sur l’esplanade de la radio Holokiki. Et enfin, dans le Zou, elle aura lieu dans trois différentes communes : à Bohicon, devant la mairie, à Abomey, elle aura lieu au centre culturel, et à Zakpota”, a-t-il indiqué.
Selon le programme annoncé par le président de l’Association Mémoire d’Afrique, dans la journée du mercredi 14 août, il y aura le lancement de la 14ème journée du patrimoine culturel immatériel. Ayant pour thème « Contribution de mémoire d’Afrique à la promotion du patrimoine culturel immatériel de 1998 à nos jours », cette journée qui se déroulera à l’espace culturel Le Centre, sera l’occasion de parler de mémoire d’Afrique et ses perspectives.
Ils ont dit
Père Israël Mensah, fondateur de l’Association Mémoire d’Afrique
...en nous tendant la main, le monde de demain peut être meilleur”
Si l’Afrique n’apporte pas sa spécificité, nous appauvrissons l’église universelle. Car l’église universelle, c’est celle qui vient de la Grèce, c’est celle qui vient de Jérusalem, c’est celle qui vient de l’Occident, de l’Europe, de la France, de la Martinique, un peu partout. Mais c’est aussi celle qui vient de chez nous. Le Christ veut nous rencontrer là où nous sommes. Il ne nous demande pas de nous nier pour devenir l’autre. Permettez-moi humblement de citer un grand pape. Au moment où les missions ont démarré, le pape disait à ses premiers missionnaires : “allez leur annoncer la bonne nouvelle et non votre culture. Allez leur annoncer l’évangile et non votre culture”. Le pape voyait déjà le danger qu’en cherchant à annoncer la bonne nouvelle, on enseigne sa culture et on privilégie plutôt la culture que la bonne nouvelle. Et nous sommes tentés par cela aujourd’hui.
Alors, à travers Mémoire d’Afrique et à travers ce que nous revisitons de notre patrimoine qui nous donne encore une fierté, nous avons simplement besoin d’être nous-mêmes. Il ne s’agit pas d’être fiers par opposition. Non, il s’agit d’être soi-même. Et c’est en cela que nous nous enrichissons. Le faire par opposition ça n’apporte rien. Mais en étant nous-mêmes, et en nous tendant la main, en nous regardant dans les yeux avec beaucoup de bienveillance, le monde de demain peut être meilleur.
Alors, ma grande préoccupation, c’est d’outiller les jeunes d’aujourd’hui, les jeunes africains pour qu’ils évitent les erreurs que nous avons commises par le passé. Susciter en eux des intelligences neuves pour permettre une nouvelle rencontre des peuples, des cultures, sans distinction de religion, mais des personnes humaines capables du bien, du beau et du vrai.
Flore Gangbo, sympathisante de Mémoire d’Afrique
“Mémoire d’Afrique a quelque chose de très beau...”
L’ambition, la vision de mémoire d’Afrique m’a beaucoup touchée. S’il y a eu des erreurs qui ont été commises, je dis bien si, par ceux et celles qui nous ont évangélisés, c’est certainement dans la démarche, mais pas dans le fond. Parce que ce qui nous a été apporté, je crois qu’il faut corriger ça. L’essentiel, c’est cette bonne nouvelle-là. Et si nous avons l’opportunité de corriger, nous pouvons corriger la démarche, mais le fond qui est la bonne nouvelle, ce fond est indispensable.
Nous pouvons leur dire merci. C’est un peu comme nos parents qui nous ont donné l’éducation. Est-ce qu’il y a un livre où on apprend à savoir ce qu’un parent doit faire ? On avance avec les erreurs. Et avec le temps, on acquiert une certaine sagesse et on peut enseigner après cette sagesse à des parents plus jeunes, après justement avoir tâtonné. Donc, Mémoire d’Afrique a quelque chose de très beau. C’est dire, dans notre culture, comment communiquer qu’il y a cette délicatesse, il y a cette profondeur de notre culture que nous allons apprendre à rattraper.
Mais cette beauté aussi, c’est une certaine élégance que de ne pas dire les choses parfois de façon brute, de façon brutale que nous sommes en train de redécouvrir à travers les contes et les légendes. La jalousie, s’appelle jalousie, mais c’est à travers un conte qu’on doit apprendre à tirer les leçons de la jalousie et dans tous les peuples, il y a certainement une manière d’indiquer que la jalousie a des conséquences plus néfastes que des conséquences positives. Et on peut citer beaucoup d’autres choses comme ça.
Nous avons été emportés, balancés par la vitesse des moyens de communication et je crois qu’il est temps de revenir et de dire comment on peut faire pour ne pas se laisser happer. Et revenir à la profondeur, surtout dans la communication, dans le discours, dans la façon de faire passer un message. C’est pour cela que j’ai beaucoup aimé Mémoire d’Afrique, la vision de Mémoire d’Afrique et je ne me suis pas trompée en me disant que les jeunes ont plus d’atouts que nous, surtout pour faire avancer Mémoire d’Afrique.
Osons confier Mémoire d’Afrique béni aux jeunes qui ont plus de talent, plus de temps, plus de courage que nous autres qui avons déjà un certain parcours et on n’est pas déçus.
- 9 octobre 2024