L’artiste plasticienne Sika da Silveira révèle au grand public, l’espoir de vie grâce aux arbres en l’occurrence ceux de la forêt classée de Pahou. Lors du vernissage d’exposition ‘’N.ART.UREL’’ du samedi 6 janvier 2024 dans ladite forêt, l’œuvre de l’artiste a mis en lumière son concept.
Une plantule de Kapokier au centre d’une aire circulaire de 2 mètres environ de diamètre. C’est ce qui retient l’attention du public sur l’installation intitulée ‘’Hope’’ de l’artiste plasticienne Sika da Silveira. Le nom de l’œuvre signifie ‘’L’espoir’’. C’est en effet le résultat de ce que Sika da Silveira a vu, ressenti, écouté voire constaté dans la forêt classée de Pahou lors de la résidence de création démarrée depuis le 15 décembre 2023 dans le cadre de l’exposition ‘’N.ART.UREL’’. A la limite de l’espace circulaire recouvert de charbons, sont perçues trois toiles, enroulées autour des supports de tas de bois, sur lesquelles est imprimée la photographie de la forêt. Deux des toiles présentent un visage humain flou sur la photographie et la troisième, un arbre particulièrement découvert par l’artiste de l’autre côté sauvage de la forêt.
Une histoire racontée !
L’artiste sans langue de bois se confie. « Dans le cadre du projet ‘’N.ART.UREL’’, j’ai proposé une installation dénommée ‘’Hope’’ en Anglais. Ce qui veut dire Espoir. C’est ce que j’ai ressenti lorsque je suis venue dans ce lieu et j’ai simplement voulu raconter l’histoire du lieu de façon globale. Cette forêt est divisée en deux parties à savoir la partie sauvage qu’on ne touche pas et celle destinée à l’exploitation au profit de la population et cela permet de préserver la partie sauvage », signale-t-elle. L’histoire de la forêt, rappelle-t-elle, lui a été racontée par Simon, guide touristique des lieux. « En voulant m’imprégner de sa sensibilité par rapport à son métier, Simon m’a lâché ceci : ‘’un arbre, une vie’’. Pour lui, un arbre est comme une vie qui est sacrée, donc on ne doit pas le toucher n’importe comment. J’ai alors jugé important de rendre un hommage à ceux qui s’investissent dans la sauvegarde des forêts à travers le monde d’où le choix du titre en Anglais pour donner une dimension universelle », confie-t-elle. L’artiste ajoute que c’est pour cette raison que dans ses photographies, il y a eu l’image du visage de Simon. Mais la troisième photographie est celle d’un arbre de la forêt qui l’a marquée particulièrement. « Quand j’ai vu l’arbre dans la forêt, il m’a rappelé un peu nos divinités. Sachant que dans la forêt, il n’y a pas que les arbres, il y a aussi les génies, des esprits et des divinités. Donc j’ai voulu raconter que dans cette forêt, il y a le sacré, il y a la vie. Les bois qui ont servi de supports pour les photographies sont de la partie exploitable pour montrer que c’est grâce à elle que la partie sauvage tient encore », explique Sika da Silveira. L’usage du charbon a bien son sens chez l’artiste. « Le charbon, c’est pour rappeler le côté exploitation et le chaos qui redonne la vie. Pour moi, face au chaos, j’aime toujours aller chercher l’espoir et la renaissance. C’est pour rappeler cette vie qui renaît du chaos d’où le kapokier que moi-même, j’ai planté et j’espère qu’il aura une belle vie. Les cassures de canari pour faire référence à la sacralité et aux rituels. C’est ce que j’ai ressenti à travers le combat des forestiers », fit-elle comprendre.
Le public séduit !
Un concept qui ne manque pas de séduire le public constitué de la délégation du chef de l’Etat et du ministre en charge de la culture, des acteurs des arts et des professionnels des médias. Patrice Talon, président de la République n’a pas caché son admiration de l’histoire racontée par Sika da Silveira à travers son installation. Pour Wei Jun, directeur du centre culturel chinois, c’est une surprise de la part de l’artiste. « Ce que l’artiste Sika a fait est vraiment impressionnant. Quand elle a expliqué l’idée que transmet son installation, on réalise que c’est un sujet de grand enjeu. Un peu partout dans le monde, on parle de la destruction des forêts et de l’abattage anarchique des arbres. Elle doit être encouragée car, elle sensibilise les populations pour une prise de conscience », fait-il savoir. L’artiste plasticien Mahoussi Ahodoto se dit aussi séduit par l’œuvre de sa collègue. « C’est vraiment impressionnant. Personnellement, je me demande comment elle parvient à ressortir le visage humain dans ses photographies et c’est tout à fait original », se réjouit-il. Une admiration qui est réservée au reste du public jusqu’au 17 janvier prochain où sera bouclée l’exposition ‘’N.ART.UREL’’.
Fidégnon HOUEDOHOUN
- 1er octobre 2024
- 1er octobre 2024