L’économie Béninoise se porte bien. C’est ce qu’il convient de retenir des conclusions de la 4ème revue mixte d’une durée de 42 mois au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) et de la facilité élargie de crédit (FEC) ainsi que la première revue au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) exposée lors du point de presse organisé hier par le Bureau du Représentant Résident pour le Bénin du Fonds Monétaire International (FMI). Cette bonne notation donne une bonne crédibilité à la gouvernance au Bénin qui a réalisé un taux de croissance de 6,4% en 2023.
Le Bénin est un bon élève du FMI et cela s’est de nouveau confirmé lors d’une nouvelle réunion du Conseil d’Administration de l’institution pour le check-up de l’économie africaine. Cette performance est rendue possible grâce à deux facteurs fondamentaux exposés par Constant Longkeng, chargé de mission du FMI pour le Bénin. Il confie que la bonne santé de l’économie Béninoise est due à « l’élan des réformes engagées par le gouvernement ». Il s’agit de la diversification graduelle et de la calibration de la politique économique et budgétaire. Pour la deuxième manœuvre, le gouvernement a prévu des coussins de sauvetage pour les périodes de crise. « La forte dynamique des réformes des autorités béninoises et la gestion macroéconomique rigoureuse au cours des dernières années ont permis au Bénin de créer l’espace budgétaire nécessaire pour faire face aux chocs qui se succèdent depuis la pandérnie. Après une période de flexibilité budgétaire justifiée, les autorités ont repris l’année dernière la consolidation budgétaire au vu de reconstituer des marges budgétaires. Le programme de réformes du Bénin bénéficie de plus en plus de l’adhésion et du soutien des partenaires au développement et des investisseurs internationaux. La gestion saine des finances publiques a contribué à améliorer globalement l’accès aux services publics de base avec un taux de pauvreté à la baisse au niveau national, même si les inégalités persistent entre les régions et les tranches de revenus. Une des priorités pour l’avenir est de continuer d’assurer l’ancrage de la croissance et du développement du Bénin dans des politiques durables et inclusives au bénéfice de toutes les régions et groupes socio-économiques. Dans ce contexte, la mise en œuvre rapide et complète du registre social unique (RSU) facilitera la coordination des divers programmes d’assistance sociale, ce qui permettra d’améliorer le ciblage des ménages pauvres et vulnérables », précisent les conclusions de la réunion.
Avec cette performance, le Bénin est éligible à d’autres financements du FMI. La conclusion des revues permet le décaissement immédiat d’environ 41 millions de dollars au titre du l’accord MEDC/FEC. Le conseil d’administration a également approuvé la modification du critère de performance quantitatif sur les nouveaux emprunts extérieurs contractés ou garantis par l’État en 2024, le Bénin conservant un risque modéré de surendettement. La croissance économique pour 2023 est estimée à 6,4% et devrait rester forte dans les années à venir, soutenue par les projets d’infrastructure du gouvernement et les investissements privés, notamment en direction de la zone économique spéciale. La réforme en cours de l’éducation contribuerait à préparer une main-d’œuvre adéquate pour une économie en transformation. Cette approche pourrait contribuer à exploiter le dividende démographique et traduire la dynamique de croissance actuelle en une croissance durable et créatrice d’emplois à moyen et long termes. Toutefois, les incertitudes au plan régional pourraient s’ajouter aux perturbations mondiales et impacter les échanges commerciaux. Le Bénin demeure vulnérable aux phénomènes climatiques extrêmes. « Les besoins importants de développement du Bénin dans les secteurs sociaux de base (éducation, santé et protection sociale) et dans les domaines non traditionnels (tels que la transition numérique et le changement climatique) requièrent de mettre davantage l’accent sur la mobilisation des recettes intérieures. Le maintien de la bonne dynamique dans la collecte des recettes fiscales - ancrée dans la Stratégie des Recettes à Moyen Terme (SRMT) devrait favoriser la convergence vers la norme communautaire de déficit budgétaire global de 3% du PIB de l’Union économique et monétaire ouest-africaine d’ici 2025, tout en contribuant de manière durable, à répondre aux besoins de développement du pays », a déclaré M. Okamura, directeur général adjoint et président par intérim du CA.
Des recommandations ont été faites au gouvernement. Compte tenu des incertitudes mondiales et des perturbations géo-économiques et sécuritaires régionales, il est préconisé l’établissement d’un plan d’urgence primordial. « Dans ce contexte, les autorités devraient maintenir une certaine souplesse dans l’exécution du budget avec une priorisation des dépenses d’investissements publics en cas de matérialisation des chocs. Les autorités devraient poursuivre l’agenda des réformes structurelles en cours visant à renforcer l’État de droit et les dispositifs de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, visant à créer un cadre propice pour une croissance inclusive tirée par le secteur privé. Elles devront aussi rester vigilantes aux risques liés au secteur financier public et non public afin de préserver la stabilité macroéconomique et limiter les risques de passif éventuel », a conclu le président par intérim du Conseil d’Administration.
Ange M’poli M’TOAMA
- 1er octobre 2024
- 30 septembre 2024