La Chine hausse le ton après la visite de la présidente taïwanaise aux États-Unis

Après avoir déployé des navires de guerre près de Taïwan jeudi et vendredi 7 avril, la Chine annonce de nouvelles sanctions contre des individus et des institutions aux États-Unis. La rencontre entre la présidente taïwanaise et Kevin McCarthy, le président de la Chambre des représentants américains passe mal.

La Chine ne décolère pas et poursuit sa riposte contre ce qui est perçu à Pékin comme un geste séditieux. Les autorités avaient averti : la simple poignée de main entre Tsai Ing-wen et Kevin McCarthy serait considérée comme une provocation, déclenchant aussitôt des représailles.

Résultat : deux institutions américaines sont dans le collimateur de ces nouvelles sanctions chinoises. L’Institut Hudson qui a remis un prix à la présidente taïwanaise le 30 mars dernier et la bibliothèque Ronald Reagan, en Californie, là où Tsai Ing-wen a rencontré le président de la Chambre des représentants américains.

Le président de la Chambre des représentants américain Kevin McCarthy, salue la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, qu’il a reçue en Californie, le 5 avril 2023.
Le président de la Chambre des représentants américain Kevin McCarthy, salue la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, qu’il a reçue en Californie, le 5 avril 2023.

Recevez toute l’actualité internationale directement dans votre boite mail. Ces sanctions s’appliquent aux personnels de ces organismes, ainsi qu’à la représentante de Taïwan aux États-Unis, Hsiao Bi-khim. Le ministère chinois des Affaires étrangères affirme ce vendredi 7 avril que les institutions comme les individus visés sont désormais interdits d’échanges, de coopération, de commerce avec des personnes ou des institutions en Chine, Hong Kong et Macao compris.

Jeudi, trois navires de guerre et un hélicoptère tueur de sous-marins ont été déployés dans la zone aérienne d’identification et de défense taïwanaise. Et ce vendredi, trois navires de guerre chinois ont sillonné les eaux entourant l’île autonome, a annoncé le ministère taïwanais de la Défense, ajoutant qu’un avion de combat et un hélicoptère anti-sous-marin avaient en outre traversé la zone d’identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan. Des mesures similaires avaient été prises suite à la visite de l’ancienne présidente de la Chambre des représentants américain, Nancy Pelosi, à l’été 2022.

Dans son premier commentaire public depuis cette rencontre californienne, le président chinois a déclaré que s’attendre à un compromis sur Taïwan était un « vœux pieux ». « Quiconque s’attend à ce que la Chine fasse des compromis sur la question de Taïwan ne fera que se tirer une balle dans le pied », a ajouté Xi Jinping selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.

Source : Rfi