A deux ans de la fin du second mandat de la rupture : Les embellies de Talon

14 avril 2024

(Les trains en retard à rattraper)

A deux ans de la fin de son second mandat à la tête de notre pays, il ne se trouvera que peu de personnes pour ne pas reconnaître que Patrice Talon a fait faire au Bénin des bonds qualitatifs en matière de développement, et surtout la perception que le reste du monde a désormais de ce petit pays situé au bord du golfe de Guinée. Se mettre à signer les progrès réalisés peut se révéler un exercice fastidieux car les exemples sont légion et presque tous les domaines ont été impactés.
Pour aller à l’essentiel, on peut bomber la poitrine et évoquer la connectivité du pays . Aujourd’hui, l’acte de naissance, le certificat de mariage, le casier judiciaire, tous ces documents s’obtiennent à partir d’un clic de clavier. La plate-forme d’e-visa du Bénin est l’une des plus performantes et fluides de l’Afrique subsaharienne. Les agents de l’Etat ont oublié le lointain souvenir des queues devant les guichets du trésor. Les retraités n’attendent plus de longs mois pour avoir leur prise en charge lorsqu’arrive le moment de jouir de leurs droits à la retraite.
Devrions-nous passer sous boisseaux les coupures interminables de l’énergie électrique qui sont devenues des souvenirs lointains ? Quid des grèves intempestives de tous les corps de métier jadis ? Même ceux qui ont prêté le serment d’Hippocrate ont laissé mourir des malades dans ce pays pour raison de grève. L’école est redevenue un sanctuaire.
Les routes et autres infrastructures ont rendu notre cadre de vie attrayant et beaucoup de ressortissants d’autres pays nous envient. Cotonou est devenue une destination prisée. L’hôpital de référence en cours d’achèvement à Abomey-Calavi finira de convaincre des miracles obtenus dans le domaine sanitaire. La sécurité devenue une affaire communautaire avec l’implantation des commissariats dans presque tous nos arrondissements. Nos forces de défense qui donnent envie par l’expression de leur patriotisme et aussi la beauté de leurs camps militaires. L’aéroport de Cotonou qui a cessé d’être une honte et l’industrialisation du pays qui est amorcée avec le fleuron de Glo Djigbe. Voilà autant d’embellies qui feront que l’artisan numéro un de tous ces acquis sera porté en triomphe à la fin du mandat.
Mais pour que ce tableau ne soit obscurci dans les derniers mois, l’homme de la rupture et du nouveau départ doit éviter certains écueils et ne pas laisser prospérer des sujets qui fâchent. Et comme premier sujet, c’est celui de la cohésion et du vivre ensemble des Béninois. Il suffit juste d’arpenter nos rues et villes pour se rendre compte d’un désamour entre les Béninois et l’équipe dirigeante du pays. Si on peut dire que les réformes menées, parfois, à pas de charge ne pouvaient pas être sans conséquences fâcheuses pour le pouvoir, une étude approfondie du ressenti des populations amène à trouver des causes plus profondes au sentiment des Béninois.
Eux qui ne comprennent pas certaines prises de position publiques du premier des leurs. Ils n’arrivent toujours pas à s’expliquer pourquoi Patrice Talon a senti le besoin de dire à la face de ses compatriotes que le pardon est une faute. Même si, aujourd’hui, ils vivent différemment, ils ont conscience que c’est pour que demain leurs enfants vivent mieux. Mais ils veulent un demain dans la paix et la tranquillité pour tous les fils de ce pays.
Ils veulent aussi que tous les Béninois du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest se sentent tous fils d’un même pays et que la répartition de la richesse nationale à défaut d’être égalitaire, soit tout au moins équilibrée. Ils ne souhaitent pas que les déserts économiques d’aujourd’hui abritent demain des hors-la-loi qui mettront en péril notre vivre ensemble.
Et ces trains en retard peuvent être rattrapés, Patrice Talon ayant montré dans une autre vie qu’il peut se réclamer de partout au Bénin. Il reste deux ans à l’horloge du compte à rebours



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