Député Abdoul Malik Seibou, Bloc Républicain
« Le président nous a appelés à la paix et à l’amour. Le président nous a rappelés les risques que vit le monde aujourd’hui. Notre pays appartient à un ensemble. Donc nous ne pouvons pas vivre en vase clos. Nous devons tenir compte de ce qui se passe ailleurs pour que ça puisse continuer de s’améliorer chez nous. Le discours du président est le bienvenu. Ça s’adresse à tous les Béninois. Cultivons l’amour. On y gagne tout (...) Les attentes, c’est de voter les lois pour la République. Voter le budget à bonne date et ensuite les autres lois dont nous serons saisis et qui sont à l’ordre du jour de la session budgétaire. Notre rôle, c’est de remplir la mission que les populations nous ont confiée. Nous revenons au travail. Nous allons le faire. C’est pour ça que nous sommes là »
Député Eric Houndété, Les Démocrates
« Je suis déçu du discours du président. Je pense qu’il nous aurait fait une économie du temps qu’il a consacré à son essai philosophique sur la haine. Je suis même tenté de dire qu’il n’est pas propriétaire de ce message. Soit on lui a transmis le message à nous diffuser, soit quelqu’un lui a fait du copier-coller sur Google ou Wikipédia pour nous faire un essai philosophique sur la haine et sur l’amour. En vérité, personne ne sait de quoi il parle. Personne ne sait les éléments qui le motivent à évoquer une certaine haine, un besoin d’amour (...) Ce n’est pas de l’Assemblée nationale que parle le président et ce n’est pas la tribune de l’Assemblée nationale qui doit servir à faire un tel discours. Nous n’en avons pas besoin. Ce qu’il dit est contre la réalité au sein du Parlement. Si le président fait allusion à des critiques qui sont faites à l’action gouvernementale, il est passé à côté de la plaque. S’il fait allusion à des critiques qui sont faites de sa gestion de l’Assemblée nationale, là aussi il est passé à côté de la plaque. S’il parle des histoires entre le président de la République et son ami, là encore il est passé à côté de la plaque (...) On ne sait pas ce qu’il faut en retenir. Ce qui préoccupe les Béninois aujourd’hui, ce n’est pas une haine qui existerait entre députés et président de l’Assemblée nationale. Ce qui préoccupe les Béninois, c’est comment ils mangent à leur faim, c’est comment on donne des salles de classes aux enfants dans les écoles, c’est comment les enfants ont des maîtres, c’est comment les enfants ont des agents de santé pour les soigner. C’est le sens de notre présence ici au Parlement. Créer des conditions pour que les Béninois vivent bien, pour qu’il y ait la paix et pour qu’il n’y ait pas de menace sur les élections. Pour la session budgétaire, nous nous préparons comme il se doit même si le président, par son discours, tente d’affecter notre moral, mais il ne sera pas affecté »
Députée Cécile S. Ahoumènou Hounkpatin, UP le Renouveau
« Après avoir écouté le président de l’Assemblée nationale, le premier élément que j’ai retenu, qui a fait un tic dans ma tête et qui interpelle la conscience des députés que nous sommes, c’est la passion. La haine dont il a parlé ne fait jamais du bien. En tant que députés, nous sommes interpellés dans nos actions, dans nos réflexions afin que réellement, si effectivement, il y a la haine dans le cœur de chacun d’entre nous, nous essayons de l’assouplir afin que l’amour puisse prendre l’envol et pour que la mission à nous confiée par le peuple béninois soit bien accomplie. Par rapport à la session budgétaire qui connaîtra surtout l’étude du projet de loi de finances, 2025, je suis rassurée que déjà dans ce que le gouvernement prévoit dans le budget de l’Etat, les dispositions en termes des secteurs sociaux sont prises en compte et la part réservée dans le projet de budget pour le social est considérable. Cependant, en tant que député, nous avons le droit à l’amendement. Nous allons faire usage de ce droit-là au cours des travaux secteur par secteur, institution par institution... »
Députée Bio Sika Abdel Kamel Ouanssagari, Les Démocrates
« ...Mes impressions sont bonnes puisqu’au moins je sais que tous les députés qui étaient présents à la précédente session ordinaire, sont tous revenus pour la rentrée parlementaire sains et saufs. Il n’y a pas eu de mauvaises nouvelles. Cette nouvelle session est vraiment capitale parce qu’elle nous permettra de doter notre pays d’un budget pour l’année 2025. Au-delà de tout ceci, j’ai retenu dans le discours du président de l’Assemblé nationale une portion de phrase à savoir : face à la haine, je propose l’amour. C’est bien beau, mais est-ce que la personne qui le dit et le camp politique de la personne qui le dit, proposent vraiment l’amour. Nous avions voté ici un Code électoral qui est décrié par presque tout le peuple béninois, les confessions religieuses et la société civile. Est-ce que ce Code électoral peut-il favoriser l’amour ? Le président prend la fonction du député comme une profession. Nous sommes à une mission que le peuple nous a confiée (...) Au niveau de mon groupe parlementaire, Les Démocrates, comme nous l’avions fait l’année passée, nous allons nous réunir en atelier pour décortiquer le projet de loi de finances. C’est en fonction de ça que nous ferons des amendements au gouvernement... »
Député Réginal Dodji Kocou Koumagbèfidé, UP le Renouveau
« Le discours du président de l’Assemblée nationale est d’abord évocateur de ce qu’est la politique dans notre pays. Le président a essayé de peindre un peu les méandres de la politique, l’univers même de la politique, l’univers saisissable comme celui insaisissable, les coups bas et autres. Quoiqu’on dise, il a eu le courage d’en parler. C’est ce que beaucoup pensent bas que le président a essayé de dire à haute voix et je pense que c’est à son actif. Nous connaissons tous les derniers évènements dans notre pays. Ces évènements montrent certaines facettes de ce qu’est la politique dans notre pays. Par ailleurs, nous allons aborder au cours de cette session ordinaire, l’étude du projet de budget de l’Etat, exercice 2025. Ce budget est en hausse par rapport aux précédents avec 40% consacrés au volet social. Je pense que c’est à l’actif du Chef de l’Etat, le président Patrice Talon, qui ne fait que confirmer sa volonté d’éloigner le Béninois de la souffrance. Le président de l’Assemblée nationale nous a invités à la fraternité et à la convivialité lors des différents travaux qui vont meubler cette deuxième session ordinaire... »
Députée Alidjanatou Saliou-Arêkpa, Bloc Républicain
« La session budgétaire s’ouvre dans un contexte marqué par une affaire de tentative de coup d’Etat qui aurait pu changer négativement le cours normal de l’histoire de notre pays le Bénin et nous aurait empêchés de nous retrouver ici ce jour au Parlement. Nous devons donc rendre grâce à Dieu d’avoir épargné notre pays du pire. La présente session s’ouvre également après quelques semaines de vacances parlementaires où nous étions au contact de nos mandants à travers nos formations politiques, notamment le Bloc Républicain pour ce qui nous concerne et à travers le Caucus des femmes parlementaires du Bénin. A ce sujet, c’est heureux que nous nous retrouvions pour étudier le projet de loi de finances, gestion 2025 afin de doter encore une fois notre pays de moyens pour poursuivre sa marche vers le développement intégral. Au cours de cette session, nous ne manquerons donc pas de défendre les intérêts les plus urgents de nos mandants aux côtés des autres besoins »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN
- 5 novembre 2024