Pas la peine de se faire d’illusion. La proposition de loi spéciale portant amnistie et ou abandon de poursuite judiciaires au profit des personnalités politiques pour des faits criminels et délictueux, ne prospérera pas à l’Assemblée nationale. Il y a quelques jours, le président Patrice Talon lors de l’entretien qu’il a accordé à la télévision nationale avait annoncé les couleurs. Pour le premier magistrat, techniquement, une loi d’amnistie n’est pas possible. Plein d’assurance, il avait même clamé que même si le Parlement était à 100 % ‘‘Les Démocrates’’, une telle loi ne peut pas être votée. Malheureusement, ce n’est pas le cas et déjà, la proposition de loi spéciale portant amnistie a essuyé hier, un revers au sein de la Commission des lois avec 17 voix défavorables contre 6 pour.
D’ailleurs, il ne pouvait en être autrement car, la configuration actuelle de l’Assemblée nationale n’est pas de nature à faire pencher la balance du côté des députés de l’opposition porteurs de la proposition de loi. En effet, avec 28 députés contre 81 acquis au chef de l’Etat, sans un consensus, la fameuse proposition de loi n’avait aucune chance de franchir avec succès, les différentes étapes devant conduire à son vote. Sur ce coup, peut-être bien que ‘‘Les Démocrates’’ poursuivent d’autres objectifs que l’obtention de la majorité nécessaire pour le vote de la proposition de loi spéciale portant amnistie. Autrement, depuis le début de cette législature, ils auraient pris la peine d’être sur certains votes à l’Assemblée nationale, en phase avec leurs collègues de la mouvance. Mais, le rejet systématique lors des votes de lois au parlement n’est pas de nature à s’attendre à avoir en retour, des cadeaux de l’adversaire politique.
A présent, et si tant est qu’une solution doit être trouvée pour les prisonniers dits politiques, il faudra explorer d’autres pistes. En ce qui concerne, la démarche de ‘‘Les Démocrates’’ à l’Assemblée nationale, elle est carrément mort-née. Du moins, sur une amnistie à accorder à des personnalités en prison ou en exil, Patrice Talon et sa majorité ne sont pas près de changer d’avis. Pour rappel, le président béninois lors de son dernier entretien à la télévision nationale avait clairement signifié que la demande de ‘‘Les Démocrates’’ est un demande folklorique et politicienne et qu’il n’y a pas lieu de donner une suite à une telle demande. L’avis défavorable de la Commission des lois de l’Assemblée nationale avec une écrasante majorité vient tout simplement rappeler à ceux qui en doutent que l’actuel locataire de la Marina a toujours le contrôle de sa majorité.
- 4 octobre 2024
- 4 octobre 2024