21 ministres méthodiquement choisis par Patrice Talon. A priori, des profils de technocrates rompus à la tâche. Mais, il n’empêche que la plupart d’entre eux ont choisi de militer au sein d’un parti politique. Curieusement, il se fait que les ministres du dernier gouvernement de Patrice Talon proviennent essentiellement des deux grands blocs de la mouvance présidentielle à savoir l’Union Progressiste le Renouveau (Upr) et le Bloc Républicain (Br). Selon la répartition, 7 ministres proviennent du parti du cheval cabré dirigé par Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat chargé du développement et de la coordination gouvernementale. Il s’agit entre autres, de Adidjatou Mathys, Ministre du Travail et de la Fonction publique, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, Ministre du Numérique et de la Digitalisation, Shadiya Alimatou Assouman, Ministre de l’Industrie et du Commerce, Samou Seidou Adambi, Ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, Modeste Tihunté Kerekou, Ministre des PME et de la Promotion de l’emploi, Karimou Salimane, Ministre des Enseignements maternel et primaire et enfin du ministre d’Etat, Abdoulaye Bio Tchané.
Du côté de l’Upr, la liste est longue et peut être justifié par le résultat obtenu lors des dernières élections législatives. En effet, l’Upr a arraché 53 sur les 109 sièges tandis que le Br en a obtenu 28. Forcément, le parti de Joseph Djogbénou s’est taillé la part du lion dans la nouvelle équipe gouvernementale. Ainsi, au moins une bonne douzaine de ministres sont d’obédience Upr. Il s’agit de Alassane Seidou, ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Aurélien Agbénonci, ministre des affaires étrangères, Benjamin Hounkpatin, ministre de la santé, Fortunet Nouatin, ministre de la défense nationale, Gaston Dossouhoui, ministre de l’agriculture de l’élevage et de la pêche, Jean Michel Abimbola, ministre du tourisme, de la culture et des arts, José Tonato, ministre du Cadre de vie, du transport et du Développement durable, Oswald Homeky, ministre des sports, Raphaël Akotégnon, ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale, Romuald Wadagni, ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances, Véronique Tognifodé, ministre des affaires sociales et de la micro finance, Yves Kouaro Chabi, ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle.
En somme, une forte prédominance Upr dans le nouveau gouvernement surtout quand on sait que deux ministres Br en sont sortis. Tout calcul fait, sur les 21 postes ministériels, l’Upr a presque le double de celui du Br. Un peu comme à l’Assemblée nationale où le ratio est de 53 Upr contre 28 Br. Aussi, avec cette caporalisation de tous les portefeuilles du gouvernement de Patrice Talon par les deux grands blocs de la mouvance présidentielle, c’est le signe que les autres partis satellites à savoir l’Udbn et Moele-Bénin n’ont pas trouvé grâce aux yeux du chef de l’Etat. D’ailleurs, n’eussent été les nécessités ayant obligé le président Talon à légèrement modifier son gouvernement, il est certain que les choses seraient restées en l’état jusqu’en 2026. Mais sait-on jamais ? Même si, au plan politique, il n’y a pas d’enjeu à l’horizon avant la présidentielle, une équipe gagnante peut, selon des contextes donnés, connaitre des changements. Enfin, tant que l’Upr et le Br seront au sommet au plan politique, les autres petits partis se réclamant de Patrice Talon peuvent toujours attendre. Ainsi va la politique. La raison des plus forts est toujours la meilleure.
Le Conseil d’administration du Fonds Monétaire International a conclu (...)
- 22 mai 2023