Trois membres du gouvernement étaient devant la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale ce lundi 20 novembre 2023 dans le cadre de l’étude de la loi de finances, gestion 2024. Il s’agit du Ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale, Raphaël Akotègnon, qui est allé défendre un projet de budget de 51 milliards FCFA pour son département ministériel, du Ministre des sports, Benoit Dato, qui a présenté un projet de budget de 43 milliards FCFA et de la Ministre du numérique et de la digitalisation, Aurélie Adam Soulé Zoumarou qui a planché devant les membres de la Commission budgétaire du Parlement pour défendre un projet de budget de 24,3 milliards FCFA. A la fin de leur passage respectif devant les députés, ces trois membres du gouvernement ont expliqué avec détails les grands projets inscrits au titre de l’année 2024 et qui nécessitent ces dotations
(Lire ci-dessous les déclarations des Ministres Raphaël Akotègnon et Aurélie Adam Soulé Zoumarou)
Raphaël Akotègnon, Ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale
Le projet de budget du ministère de la décentralisation et de la gouvernance locale pour 2024 est de 51 397 484 761 FCFA dont les dépenses ordinaires estimées à 31.003.738.076 FCFA et les dépenses en capital estimées à 20.393.746.685 Fcfa. Il s’agit d’un budget en baisse globale de 24,63% par rapport à celui de l’année 2023. Selon le Ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale, Raphaël Akotègnon, cette baisse s’explique, primo par une réduction de 67,04% des ressources intérieures du PIP due à la suspension des travaux de réhabilitation du bâtiment central du ministère et des anciennes préfectures. Ceci, par la nécessité de rationaliser l’utilisation des ressources publiques, du fait du démarrage des travaux de construction des cités administratives et l’imminence de l’achèvement de la cité ministérielle, et par une diminution circonstancielle des transferts en capital de 50,02% du fait du niveau de maturité actuelle des engagements pour 2024, des Partenaires techniques et financiers du secteur. « En effet, plusieurs annonces probantes sont faites mais les accords de financement n’ont pas encore été signés, même si les négociations sont déjà bouclées par endroit, notamment avec la Coopération allemande pour 15 millions d’euros non intégrés au présent projet de budget. Cependant, un effort considérable est fait en ce qui concerne le FADeC ressources intérieures : un accroissement de 36,6% pour l’investissement, un accroissement de 21,36% pour le fonctionnement, passant de 18, 954 milliards en 2023 à 23,002 milliards en 2024, avec le renforcement des ressources de l’appui à la réforme et la création d’un guichet "Police municipale". Pour ce qui est des ressources extérieures, elles vont évoluer au cours de l’année 2024, dès la conclusion formelle des accords de financement… », peut-on lire dans le document présenté par le Ministre Raphaël Akotègnon. Plus précisément et par grande masse de dépense, le projet de Budget 2024 du ministère de la décentralisation et de la gouvernance locale est réparti comme suit : les dépenses ordinaires prennent en compte 23,002 milliards (74,19%) pour le FADeC fonctionnement contre 18,954 milliards en 2023 et les dépenses en capital prennent en compte 15,598 milliards (76,48%) pour le FADeC-investissement (en attendant l’apport des PTF).
Benoît Dato, ministre des sports
« Pour 2024, nous avons un budget global de 43 milliards FCFA dont 3 milliards FCFA qui constituent des fonds liés au développement du sport. Ce budget se décline en deux grands volets à savoir les dépenses ordinaires de 10.918.000.000 FCFA et des dépenses en capital 32.883.378.000 Fcfa. Les grands projets, c’est la poursuite des classes sportives afin de rendre les disciplines que nous avons ciblées comme le football, le basketball, le handball, l’athlétisme et le volley-ball plus grandes au niveau de nos départements et de nos classes sportives. Le deuxième volet, c’est l’organisation des championnats scolaires des classes sportives et des classes dites non sportives, la mise en place d’infrastructures sportives de proximité dans toutes les Communes et tous les départements notamment, la construction des aires de jeux dédiées à ces classes sportives ainsi que l’appui à la construction de l’académie de tennis et l’académie du football féminin. Au niveau du championnat national de football, il y aura forcément un appui comme nous le faisons chaque année à travers les subventions. Il y a des réflexions qui sont en cours comme notamment le renforcement des capacités et la remise dans les conditions véritablement opérationnelles de notre direction technique nationale sans oublier la promotion de l’encadrement socio-éducatif et associatif et la promotion des loisirs. Nous restons dans la droite ligne du PAG. Nous étions à 32.918.000.000 FCFA et nous passons maintenant à 43 milliards FCFA toujours pour soutenir les projets du PAG… »
Aurélie Adam Soulé Zoumarou, Ministre du numérique et de la digitalisation
« Le budget du ministère du numérique et de la digitalisation pour l’année 2024 est d’un montant de 24,3 milliards FCFA et de ce budget il faut comprendre qu’il y a à peu près 9 milliards FCFA qui seront consacrés à toutes les dépenses de fonctionnement et 15,3 milliards FCFA qui seront consacrés aux dépenses en capital. Comme c’est un ministère qui gère à la fois le secteur des médias et le secteur du numérique et de la digitalisation, il faut retenir que nous aurons des projets relatifs au numérique et à la digitalisation pour environ 12 milliards FCFA. Le volet médias va prendre un budget d’environ 9 milliards FCFA et le reste pour des activités de pilotage et de soutien du ministère. L’année dernière, notre budget était de 31 milliards FCFA, donc un écart par rapport à celui de 2024. Cet écart s’explique par le fait qu’en 2024, la partie sur les ressources extérieures est en légère diminution ; ce qui ne présage en rien d’une baisse des ambitions. Au contraire, on sait que nous sommes dans un ministère transversal ; c’est-à-dire que le budget se trouve aussi dans les autres ministères étant donné qu’ils mènent tous des projets numériques. Il faut donc voir les choses globalement. Pour l’année 2024, nous avons beaucoup de priorités. Nous avons tout ce qui va tourner autour du développement des infrastructures numériques, l’accélération du déploiement de la fibre optique plus tout ce qui tourne autour de la connectivité des cités administratives, de la couverture GSM et le volet dématérialisation et digitalisation de l’administration publique (...) On aura encore plus de e-services, encore plus de plateformes pour digitaliser les transactions et les processus administratifs auxquels nous allons annexer tous les usages liés à l’intelligence artificielle pour renforcer le service aux citoyens. Nous avons le volet relatif aux usages numériques, l’école des métiers du numérique avec le développement des compétences et tout ce qui tourne autour de la formation (...) Sur le volet des médias, nous allons continuer de soutenir la modernisation des médias publics et renforcer l’accès des citoyens aux médias de qualité notamment à travers le service de la Télévision numérique terrestre (TNT). Ça a été comme chaque année un exercice enrichissant et qui montre le grand intérêt de nos députés à ce secteur. J’ai été positivement marquée par leurs connaissances des enjeux du secteur. Il y a eu beaucoup de questions et beaucoup de contributions à l’action gouvernementale. Cela nous enrichit et nous restons à la disposition des députés pour de futurs échanges... »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN
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