Le Gouvernement a corsé les conditions d’exportation des produits agricoles. La raison avancée, c’est de fournir les industries locales en matières premières. Une bonne mesure à priori. Mais la transparence voudrait que l’on nous donne les capacités d’absorption des usines locales et la production nationale afin que chaque acteur ait tous les éléments d’appréciation d’une part et ensuite que l’on détermine des conditions d’exportation du surplus de production. Mais c’est à ce niveau que le pays pourrait perdre doublement si on n’y prend garde. En effet en imposant des conditions drastiques pour l’importation et une taxe élevée au cordon douanier, le Gouvernement a réussi à faire fuir les indopakistanais qui venaient s’approvisionner de ces produits sur le marché béninois. Or l’absence de ces indopakistanais a d’autres conséquences pour le pays.
En effet pour pouvoir disposer sur place des ressources financières pour acheter les produits tropicaux, ils amenaient des cargaisons de riz au port de Cotonou et le produit de la vente de ce riz servait à s’approvisionner en produits tropicaux. Donc l’Etat gagnait au cordon douanier par le dédouanement de ce riz et par les taxes payées au port par les navires. Aujourd’hui ces navires n’arrivent plus et les recettes douanières ne se font plus sur ces produits.
Ainsi à l’arrivée les producteurs sont mécontents, les intermédiaires le sont encore plus et les recettes douanières et fiscales s’amenuisent.
À la fin on est en droit de se demander si le Gouvernement a étudié tous les aspects économiques de la question avant de se lancer dans cette réforme qui continue de faire grincer les dents ?
- 4 octobre 2024
- 4 octobre 2024