Le processus ayant conduit au vote du budget général de l’Etat 2024 n’a pas été de tout repos. L’He Lambert Agongbonn, président de la Commission du plan, de l’équipement et de la production de l’Assemblée nationale qui a présidé le groupe 2 de la deuxième commission budgétaire revient dans cet entretien, sur tout un mois de stress, de réflexion, de diplomatie et de management qui ont entouré le vote dudit budget.
Quelles sont vos premières impressions après l’adoption de la loi de finances, exercice 2024 ?
En notre qualité de président de la commission du plan, de l’équipement et de la production qui a présidé le groupe 2 de la deuxième commission budgétaire de l’Assemblée nationale, je fais partie des plus satisfaits du vote de ce budget. Le gouvernement, en l’occurrence son chef, le président Patrice Talon, vient d’avoir l’approbation de la représentation nationale pour l’exécution du budget exercice 2024 afin continuer les actions inédites qu’il a commencées depuis 2016 à la tête de notre pays.
Vous aviez présidé le groupe 2 de la Commission budgétaire. Comment avez-vous vécu cette expérience avec cette kyrielle de Ministres et de présidents d’institutions qui sont passés devant vous ?
Nous avons vécu plus d’un mois de stress, de réflexion, de diplomatie et de management des hommes d’une réputation particulière. Imaginez mon état d’esprit le jour où quelqu’un comme le président de la cour suprême, le président de la CENA ou même le Ministre d’État chargé du développement et de la coordination de l’action gouvernementale de notre pays était devant ma modeste personne avec son budget à défendre. C’est à la fois stressant et passionnant. Et vous connaissez les Honorables députés. A la moindre faille, ils vous rentrent dedans avec des arguments pointus. Il me revenait d’arbitrer tout ceci, de façon technique avec comme boussole le règlement intérieur tout en veillant à ce que l’autorité qu’on accueille soit respectée. J’ai remarqué particulièrement que presque tous les Ministres et présidents d’institutions qui sont passés devant nous ont respecté le cadre général de présentation du projet de budget à savoir : la présentation de la structure, le point d’exécution du budget 2023, les difficultés rencontrées, les attentes ou les besoins, le point de satisfaction des recommandations de 2023 et la présentation du projet du budget l’exercice 2024 en mode programme. Tout s’est passé dans une ambiance conviviale à la satisfaction de nous tous.
Revenons à la loi de finances votée. Quelle disposition de cette loi vous réjouit le plus, vous qui représentez les populations au Parlement et qui défendez leurs intérêts auprès du gouvernement ?
Dans ce budget que nous venons de voter, je suis particulièrement sidéré par la constance du gouvernement pour les grandes réalisations d’infrastructures routières. Le hautement social a été renforcé avec une affectation de 41,9 % du budget au volet social à travers des projets structurants comme le projet GBESSOKE, le programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI) communément appelé les cantines scolaires, le programme d’autonomisation des femmes et de dividende démographique dans le sahel, le projet microcrédits Alafia, le projet d’accès universel à l’eau potable, la construction et la réhabilitation de 688 centres de santés pour notre population etc. Pour les mesures fiscales nouvelles en dehors des modifications apportées sur le code général des impôts, trois mesures nouvelles ont particulièrement retenu mon attention à savoir la dispense des pénalités de retard accordée aux contribuables de secteur informel qui ont délibérément et de façon spontanée procédé aux déclarations de leurs affaires antérieures en guise de conformité et de régularisation, la suppression des taxes sur l’exportation des ferrailles et des produits ferreux. Cette mesure vise à encourager l’implantation d’autres usines de fonderie en plus des deux qui travaillent déjà sur le territoire avec des difficultés au niveau de la compétitivité de leurs produits ferreux, l’extension des mesures d’exonération des droits et taxes d’entrée et de la TVA sur les matériels agricoles, aux herbicides et aux emballages destinés au conditionnement des produits agricoles et dérivés. Cette dernière vise à accroître le rendement des producteurs et à rendre beaucoup plus compétitifs les produits de leurs récoltes.
Votre mot de la fin
Mon mot de fin est que je suis satisfait de l’atmosphère collégiale dans laquelle nous avons travaillé. Je suis satisfait de la préoccupation du gouvernement à tenir compte des aspirations réelles de nos mandants en acceptant avec avis favorables sur 36 de nos amendements sur les 38 que nous les Honorables députés avons formulés.
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN
- 14 octobre 2024
- 11 octobre 2024