Personne ne s’y attendait. Mais depuis hier, exit le ministre de la justice, de la législation et des droits de l’homme, Sévérin Quenum du gouvernement. Sans aucun doute, avant que le président Patrice Talon n’arrive à cette extrémité, il a dû se passer quelque chose de très peu catholique dans la gouvernance d’un de ses ‘‘chevaliers’’. Si officiellement, rien n’est reproché à l’ex ministre Sévérin Quenum, l’un de ses avocats, officieusement, il aurait posé un acte qui le met en porte-à-faux avec la détermination de Patrice Talon à ne pas changer une équipe qui gagne. Malheureusement, juste après cette assurance donnée à ses ministres, il y a quelques semaines devant le président nigérien Mohamed Bazoum à Cotonou, les choses ont commencé par bouger au sein du gouvernement. D’abord, ce sont les attributions du ministre des affaires étrangères, Aurélien Agbénonci qui ont été revues à la baisse. Ensuite, c’est le coup de tonnerre avec le limogeage du ministre de la justice, Sévérin Quenum. Un fait rare sous la gouvernance de la rupture.
Forcément, ces fortes décisions amènent à de profondes réflexions. La plus évidente est que le président Patrice Talon reste et demeure le seul capitaine à bord du bateau Bénin. Mieux, à trois ans de la fin de son mandat, il ne fléchit pas devant les exigences d’un service républicain exemplaire de ses collaborateurs. Avec donc le limogeage d’un ministre du pré-carré, c’est le leitmotiv de l’intransigeance dans la bonne gouvernance qui est remis au goût du jour. Forcément, après les louanges de l’actuel locataire de la Marina à ses ministres, il y a de cela quelques semaines en arrière devant la délégation conduite par le président nigérien à Cotonou, il va sans dire que l’euphorie des uns et des autres va s’estomper. En lieu et place, ce sera incontestablement la pression de mieux faire et d’éviter de tomber dans les pièges de la facilité, de la complaisance et du laxisme.
D’ailleurs, s’il en est ainsi après le limogeage du ministre Sévérin Quenum, c’est tout bénéfique pour le bilan de fin de mandat et pour la Nation. Pour rappel, Patrice Talon a émis le vœu à sa prise du pouvoir d’être porté en triomphe au soir de son règne. Pour qu’il en soit ainsi, il est impérieux que la vision de bonne gouvernance du départ et la rigueur imprimée jusqu’ici afin qu’elle soit respectée et aide le Bénin à se développer de façon intégrale, tiennent jusqu’à la fin. Ce qui est sûr, après le désaveu infligé au ministre Quenum et avant lui, d’autres proches de la mouvance présidentielle, personne ne fera le procès à Patrice Talon d’avoir toujours couvert ses amis au détriment des opposants. Tant que le bâton du gendarme est constamment brandi et frappe sans distinction aucune, la sagesse sera toujours au rendez-vous. La gouvernance pour un Bénin prospère l’exige. Talon n’est certes pas parfait mais, l’effort est remarquable et mérite d’être salué.
La ministre du travail et de la fonction publique, à travers un (...)
- 26 mai 2023