Proposition d’une loi spéciale portant amnistie en faveur de Madougou, Aïvo et autres : L’opposition parlementaire joue son va-tout

Angelo DOSSOUMOU 27 mars 2023

‘‘On est mieux servi que par soi-même’’. Visiblement, l’opposition parlementaire qui depuis les législatives de janvier 2023 se résume aux 28 députés ‘‘Les Démocrates’’ a fait sien cet adage et n’a pas tardé à aller au secours de ses amis politiques qui ont maille à partir avec la justice. Ceci, à travers la proposition d’une loi spéciale d’amnistie en faveur des personnalités en détention à l’instar de Reckya Madougou et Joël Aïvo ou en exil comme Sébastien Ajavon, Léhady Soglo, Valentin Djènontin etc. En plus clair, ladite proposition d’une loi spéciale d’amnistie ou abandon de poursuites judiciaires au profit des personnalités politiques et qui couvre la période allant de 2017 à nos jours, comporte deux titres avec neuf articles. Le titre 1 est relatif à une amnistie aux personnalités politiques en prison et tous ceux qui bénéficient d’une liberté provisoire. L’objectif visé par le titre 2 est celui d’une amnistie et/ou l’abandon des poursuites judiciaires à l’encontre des personnalités politiques en exil.
Si les intentions de l’opposition parlementaire sont la réconciliation nationale qui ne saurait l’être sans la poursuite du dégel amorcé avant les dernières législatives avec la libération de certains acteurs politiques, elles ne pourront cependant pas être concrétisées sans l’appui de la majorité présidentielle fort de ses 81 députés sur les 109. Par conséquent, pour y arriver, l’opposition au vu de son infériorité numérique à l’hémicycle a besoin d’user de la stratégie adéquate. Déjà, elle passe par la communication et les appels aux différentes forces vives de la Nation. Ainsi, par la voix de Nouréini Atchadé, président du groupe parlementaire ‘‘Les Démocrates’’, l’opposition invite la classe politique surtout celle majoritaire à l’Assemblée nationale et la société civile dans sa large composante à venir en appui à l’initiative d’une loi d’amnistie. Seulement, si le pardon est divin et qu’à un moment ou un autre, il est impérieux que le peuple se réconcilie avec lui-même et soit davantage focalisé sur le développement socioéconomique, rien ne dit que la majorité parlementaire ira dans le même sens que ceux de l’opposition qui, à tort ou à raison, croient dur comme fer, que la condition sine qua non pour aller de l’avant est l’amnistie et le retour des exilés.
D’ailleurs, il serait étonnant que les agendas des différents protagonistes à la crise sociopolitique qui a marqué le Bénin depuis 2017 soient les mêmes. Cela suppose que sans être un devin, il serait difficile de savoir ce qui adviendra de la proposition d’une loi spéciale d’amnistie de ‘‘Les Démocrates’’. Peut-être bien qu’avec une énième rencontre qui se profile à l’horizon entre Patrice Talon et son prédécesseur Boni Yayi, il y aura un peu plus d’eau dans le vin. Enfin, rien ne vaut la paix et nul ne doit ignorer que le Bénin a besoin de tous ses fils pour sa reconstruction. Ainsi dit, pour le retour au pays et la libération des leurs, ‘‘Les Démocrates’’ ont trouvé l’approche qu’il fallait pour mettre un peu plus de pression au camp présidentiel. Il ne reste qu’à attendre de voir si l’heure de la paix des braves a vraiment sonné. De toute façon, à l’Assemblée nationale, ‘‘Les Démocrates’’ sont prêts, à l’Up et au Br de décider de la suite à donner à leur requête.



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