L’actuel locataire du Palais de la Marina achèvera son second mandat à la fin du deuxième trimestre de l’année 2026. Légitimement, se posent les questions à propos de sa succession, du profil de son successeur, de sa vision, de sa capacité à poursuivre, à amplifier les actions entreprises depuis 8 ans, et surtout à corriger les insuffisances et lacunes en termes d’espace démocratique et de bien-être social des populations.
Si Patrice Talon a incontestablement insufflé une politique heureuse de modernisation du Benin, un assainissement des finances publiques et un code de conduite de bonne gestion de l’État, ceci nous oblige à maintenir ce cap de gouvernance tout en mettant une priorité absolue sur des politiques publiques ciblées sur le social en terme de redistribution de la croissance, de soutien massif aux plus vulnérables et un rehaussement du niveau de rémunération des salariés et des agents permanents de l’État de premier niveau des échelles indiciaires.
Tout ceci est possible en innovant et en étant plus imaginatif dans la définition d’une politique fiscale plus attractive, plus incitative tant pour les entreprises et entrepreneurs indépendants, que pour les investisseurs et les salariés ; ceci est possible tout en maintenant les grands équilibres macro économiques.
Un successeur capable d’utiliser sa tête et son intelligence comme une tour de contrôle qui observe, écoute son peuple, s’inspire des bonnes pratiques de gestion publique de l’Etat, agit et décide.
Sa jambe gauche qui maintient l’équilibre institutionnel et la vitalité démocratique et partisane, et une jambe droite qui donne la cadence, font avancer son pays de manière harmonieuse.
Le défi est immense car il faut en toute humilité reconnaître le bond spectaculaire du Bénin au cours des 8 années écoulées. À moins d’être dans une vision obscure ou vindicative à l’égard du personnage.
Le profil que je viens de décrire, ne laisse aucune place aux amateurs, aux donneurs de leçons, aux apprentis théoriciens de la vie publique et de la gestion de l’Etat perchés dans un univers imaginaire où la réthorique se limite à des « y a qu’à, faut qu’on » ; « il a promis, il a annoncé, il ne l’a pas fait… », comme si la gestion d’un État repose sur des formules mathématiques, qui au demeurant sont abstraites et consacrées par « si et seulement si… »
Voilà mes chers amis, le profil du prochain locataire du Palais de la Marina.
Arnaud GAUDINOT
Expert Fiscal
Ancien Conseiller technique des Ministres du Budget et des Finances
- 4 octobre 2024
- 4 octobre 2024