Un petit clic sur google sur l’importance du dialogue et la réponse est très édifiante. D’après ce moteur de recherche, c’est non seulement l’une des armes les plus puissantes mais aussi, il paraît en lui-même constituer une renonciation à l’agressivité. Evidement, dans le contexte sociopolitique de la rencontre entre le président de la République Patrice Talon et le probable futur chef de file de l’opposition, Eric Houndété, il se trouve que le dialogue, à défaut d’être la formule magique, est le pas le plus important à poser dans la recherche de la paix et de la réconciliation. Car, nul ne peut nier que depuis les élections exclusives de 2019 au Bénin, l’atmosphère sociopolitique a été abondamment polluée par des crises pré et postélectorales ponctuées par des arrestations et des départs pour l’exil de certaines personnalités de renom.
Certes, depuis lors, l’eau a coulé sous le pont et l’opposition a pu prendre part au scrutin du 8 janvier 2023 avec désormais à son actif, à travers le parti ‘‘Les Démocrates’’, 28 des 109 sièges au Palais des gouverneurs. Il n’en faut pas plus pour que les esprits s’élèvent et comprennent que si le bras de fer entre gouvernants et opposants a été toujours préjudiciable à la stabilité et à la paix dans un pays, le dialogue est le premier médicament à prendre par les camps opposés. Conscient sans doute de l’enjeu qui est de laisser aux générations futures, un Bénin de paix et prospère ce qui, au préalable, suppose la nécessité de résoudre les nombreux problèmes latents, Patrice Talon et Eric Houndété ont donc décidé de s’engager sur le chemin de l’écoute de l’autre. Et comme “Tout l’art du dialogue politique consiste à parler tout seul à tour de rôle”, de la rencontre d’hier à la Marina, des avancées ont été enregistrées.
Exit la confrontation !
Ainsi, en dépit des quelques insatisfactions de Eric Houndété, il faut déjà se réjouir du contact noué, des échanges et insister que le dialogue entre gouvernants et opposants soit perpétuel. Autrement, une première rencontre du genre à la Marina mais qui reste sans suite, serait un théâtre de mauvais goût. Ce qui est sûr, Eric Houndété, probable futur chef de file de l’opposition n’est pas dans cette logique. Contrairement à son prédécesseur qui, pour une raison ou une autre, a plutôt brillé par son inexistence à porter la voix du bas peuple, l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale veut, pour la postérité, visiblement instaurer une ambiance plus fraternelle dans la gestion des problèmes de la République. De son côté, Patrice Talon qui tient à être porté en triomphe à la fin de son mandat en 2026, ne peut plus se permettre d’être dans une dynamique de confrontation. Au contraire, autant il a besoin de Eric Houndété pour la paix, la détente et l’ouverture aux forces de l’opposition, autant Eric Houndété a besoin du chef de l’Exécutif pour atteindre ses objectifs en vue d’un dégel en profondeur et la prise en compte des préoccupations à la base. Et s’il peut vraiment en être ainsi, tant mieux pour la démocratie béninoise qui, après la traversée du désert, en a actuellement cruellement besoin !
- 11 novembre 2024
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- 8 novembre 2024