Wilfried Léandre Houngbédji sur les critiques de l’opposition contre le code électoral : « Le code électoral n’empêche personne d’aller aux élections »

18 novembre 2024

L’opposition qui a mis en place un cadre de concertation de plusieurs partis, est revenue sur la question du code électoral. Elle a de nouveau critiqué les dispositions de la loi et appelé à sa relecture en vue des élections générales de 2026. En réponse à cette sortie de l’opposition, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji a exprimé son point de vue sur l’initiative des partis de l’opposition, qui ont mis en place un cadre de concertation pour discuter de cette réforme et des enjeux électoraux.

La création de ce cadre de concertation, où plusieurs partis politiques de l’opposition se regroupent dans le but de « lutter contre le régime de Patrice Talon », n’a pas échappé aux questions des journalistes. Houngbédji a d’abord salué cette initiative, soulignant que, tant que ces partis respectent les lois et principes démocratiques, ils ont le droit de se concerter et de revendiquer des réformes. « La démocratie fonctionne, et nous les encourageons », a-t-il affirmé, avant de rappeler que la priorité du gouvernement est de « garantir le développement du Bénin, améliorer les conditions de vie de nos citoyens et répondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain. »

La question centrale portait sur le code électoral actuel, qui suscite des inquiétudes parmi les partis de l’opposition, qui estiment qu’il pourrait limiter leur capacité à participer aux élections législatives de 2026. Le porte-parole a répondu avec une certaine fermeté : « Le code électoral n’empêche personne d’aller aux élections, il n’y a aucune disposition dans cette loi qui exclut un parti, qu’il soit de l’opposition ou de la majorité », a-t-il clamé. Selon Houngbédji, les craintes exprimées par certains partis seraient basées sur des préjugés et non sur des faits concrets. Il a en effet rappelé que lors des précédentes élections, aucun des trois partis actuellement représentés à l’Assemblée nationale n’avait atteint les 20% requis dans toutes les circonscriptions électorales pour obtenir des sièges. Ce seuil, qui est désormais exigé pour la prochaine législature, est selon lui « une règle équitable pour tous ». « La balle est ronde pour tout le monde », a-t-il ajouté, soulignant que la performance électorale dépend de la capacité des partis à mobiliser leurs électeurs et à remplir les conditions requises.
Malgré les assurances du gouvernement, les inquiétudes concernant d’éventuelles violences électorales demeurent. En réponse, Wilfried Léandre Houngbédji a rejeté l’idée que la révision du code électoral puisse entraîner de telles violences. « Pourquoi y aurait-il des violences ? Le code électoral ne prive personne de son droit de participer aux élections. » Il a également critiqué ce qu’il perçoit comme un « préjugé » de la part de l’opposition, qui anticipe des résultats défavorables avant même d’avoir pris part à la compétition électorale.

Interrogé sur la possibilité d’une révision du code électoral avant les élections de 2026, le porte-parole n’a pas exclu cette hypothèse, précisant que « tout code électoral, comme toute loi, peut être révisé un jour ou l’autre ». Toutefois, il a insisté sur le fait que cette révision ne dépendra que des conditions politiques et du contexte à ce moment-là. Le gouvernement, quant à lui, n’a pas fait de la révision du code une priorité immédiate, bien qu’il reconnaisse la possibilité d’adaptations législatives futures.
Enfin, concernant l’éventuelle capacité des partis de l’opposition à se mettre d’accord pour former une coalition capable de concurrencer efficacement le pouvoir en place, il a estimé que cela reste une possibilité. « Pourquoi ces partis ne se mettraient-ils pas ensemble pour former un accord de coalition parlementaire ? » a-t-il questionné, suggérant que l’opposition pourrait, par la négociation, dépasser ses divisions internes. Il a également ajouté que, si certains partis ne parviennent pas à obtenir les 20% nécessaires dans toutes les circonscriptions, cela pourrait être dû à un manque de mobilisation sur le terrain plutôt qu’à des obstacles imposés par le code. La position du gouvernement, à travers la voix de Wilfried Léandre Houngbédji, est claire : le code électoral actuel ne constitue pas un obstacle majeur à la participation électorale des partis, et tout parti, qu’il soit de la majorité ou de l’opposition, peut participer s’il respecte les règles. Cependant, pour les partis de l’opposition qui s’inquiètent de leurs capacités à obtenir des résultats favorables, il s’agit d’un défi de mobilisation et de performance, plus que d’un problème législatif. Quant à une éventuelle révision du code, cela semble être une question pour l’avenir, mais le gouvernement n’entend pas faire de révision prématurée.



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