L’Association Internationale des Femmes Juges chapitre du Bénin (AIFJ - Bénin) a clôturé ce dimanche 4 août 2024, le colloque régional initié à l’occasion de la célébration de son 20e anniversaire. Ce colloque, ouvert le vendredi 2 août à Cotonou, a réuni les femmes juges venues de six pays d’Afrique de l’Ouest, du centre et du Maghreb. Ces dernières ont, au cours des trois jours d’assises, énuméré d’importantes recommandations pour la promotion du genre dans la magistrature.
Donner un visage plus humain à l’office du juge en faisant de la promotion de l’égalité du genre, une réalité dans le secteur judiciaire. C’est le combat initié par l’Association l’Association Internationale des femmes juges chapitre du Bénin (AIFJ - Bénin), un regroupement affilié à l’association mère basée aux États-Unis, dont le but est de lutter contre l’invisibilité des femmes dans l’office du juge en faisant entendre leur voix.
Ainsi, pour donner un cachet spécial à la célébration du 20e anniversaire de leur association, les femmes juges du Bénin ont initié un colloque régional sur le thème évocateur de la " Promotion et le renforcement de l’égalité des genres : rôle et impact des femmes juges, des indépendances à nos jours". L"objectif est de faire le bilan de leur contribution à l’office du juge, d’énumérer les points à corriger et, enfin, de faire des recommandations à l’endroit des décideurs politiques.
En effet, pour la présidente de l’AIFJ - Bénin, Edibayo Dassoundo, l’inclusion et l’égalité des genres dans le secteur judiciaire ne sont pas encore effective au Bénin. D’après elle, bien que la proportion des femmes se soit accrue, la représentativité des femmes dans la magistrature n’est que de 17 % (61 femmes sur 362 magistrats). " Ensemble, nous avons le pouvoir et le devoir de façonner un avenir où la justice et l’égalité ne sont plus seulement des aspirations, mais des réalités pour toutes et pour tous ", a-t-elle déclaré.
Ainsi, au terme de ces trois jours de réflexion sur diverses thématiques, plusieurs recommandations ont été formulées pour le développement de l’égalité genre. Il s’agit entre autres de : l’investissement accru dans la formation des filles, la formation universitaire des jeunes filles, la formation préparatoire des femmes magistrats afin d’accroitre leur chance d’accession aux fonctions de magistrat à la Cour suprême d’une part, et, l’adoption d’une loi communautaire sur la corruption sexuelle, l’installation de caméras, de badge d’accès aux bureaux ainsi que la construction de bureaux transparents d’autre part.
Mieux, pour donner un coup d’accélérateur à leur combat, les femmes juges du Bénin, du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Burkina Faso, de la Tunisie et du Congo-Brazzaville, ont proposé d’aller vers un réseau francophone très élargi. Ceci, en vue d’une meilleure représentativité et de faire sauter la barrière linguistique.
Un comité de travail composé des présidentes en exercice des associations nationales des femmes juges ou leurs représentantes a été mis sur pied pour l’élaboration des statuts, du règlement intérieur et du plan d’action dudit réseau. Elles auront également pour tâche de faciliter la création de chapitres nationaux AIFJ dans les pays qui n’en ont pas encore.