20e anniversaire de l'AIFJ - Bénin : Un colloque sur le renforcement de l'égalité genre dans le système judiciaire ouvert à Cotonou

5 août 2024

L’Association Internationale des Femmes Juges chapitre Bénin (AIFJ - Bénin) a, à l’occasion de la célébration de son 20e anniversaire, organisé avec le soutien de l’ambassade des États-Unis, un colloque régional qui a réuni du vendredi 2 au dimanche 4 août 2024 à Cotonou, les femmes juges venues de six pays d’Afrique de l’Ouest, du centre et du Maghreb. La cérémonie de lancement du colloque a été présidée par la vice-présidente du Bénin Mariam Chabi Talata accompagnée pour la circonstance du ministre de la Justice, Yvon Détchénou, du président de la Cour suprême, Victor Dassi Adossou, parrain de l’événement et de la Cheffe de mission adjointe de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Bénin, Ellis Brinille.
Août 2004 - août 2024. 20 ans déjà que les magistrates béninoises ont porté sur les fonts baptismaux, l’Association Internationale des femmes juges chapitre du Bénin (AIFJ - Bénin), un regroupement affilié à l’association mère basé aux États-Unis, dont le but est de lutter contre l’invisibilité des femmes dans l’office du juge en faisant entendre leur voix. Ainsi, l’AIFJ - Bénin a, à l’occasion de la célébration de ses noces de porcelaine, convié les acteurs du système judiciaire du Bénin, du Togo, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali, de la Tunisie et du Congo Brazzaville, a un colloque régional de trois jours sur le thème : " 20 ans de leadership dans la promotion et le renforcement de l’égalité des genres : rôle et impact des femmes juges, des indépendances à nos jours".
Selon la présidente de l’AIFJ - Bénin, Edibayo Dassoundo, l’inclusion et l’égalité des genres dans le secteur judiciaire n’est pas encore effective au Bénin. D’après elle, bien que la proportion des femmes se soit accrue, leur représentativité dans la magistrature n’est que de 17 % (61 femme sur 362 magistrats). " Ensemble, nous avons le pouvoir et le devoir de façonner un avenir où la justice et l’égalité ne sont plus seulement des aspirations mais des réalités pour toutes et pour tous ", a-t-elle déclaré tout en signalant qu’il faut donner un visage plus humain au service de la justice en faisant la promotion des femmes. Car, précise-t-elle, des femmes juges béninoises à l’image de la première magistrate du pays, Elisabeth Pognon, ont accompli leur office dans la rigueur et ont suscité la vocation chez la jeune génération.

A sa suite, la Cheffe de mission adjointe de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Bénin, Ellis Brinille a précisé que les Nations Unies croient fortement en l’importance du rôle des femmes dans toutes les sphères de la société, y compris celle judiciaire, notamment dans la promotion de l’égalité des genres et le renforcement des institutions judiciaires partout dans le monde. Ainsi, elle a réaffirmé l’engagement des États-Unis à soutenir les efforts de l’AIFJ - Bénin par le biais des partenariats sur divers programmes de formation, d’échanges professionnels et d’initiatives visant à améliorer l’accès à la justice pour tous surtout les plus vulnérables.
Pour sa part, le ministre de la Justice Yvon Decthénou a, après avoir renouvelé sa profonde gratitude aux Partenaires techniques et financiers (PTFs) qui ont rendu possible ces assises, adressé tous ses encouragements aux femmes juges du Bénin, mais aussi, à leurs collègues de la région qui participent à cette commémoration des 20 ans de l’AIFJ - Bénin. Quant au parrain de ce colloque anniversaire, le président de la Cour Suprême, Victor Dassi Adossou, les sujets de réflexion retenus dans le cadre de ces assises, aboutiront à des plans d’actions pratiques et pragmatiques, à même de soutenir les politiques publiques et faire progresser les mentalités. « Je voudrais souhaiter à l’AIFJ-Bénin, un très bon anniversaire et un franc succès aux travaux du présent colloque », a-t-il déclaré.
A en croire la vice-présidente du Bénin, Mariam Chabi Talata, « la magistrature est un métier qui inspire à la fois crainte et fascination ». Pour elle, le juge, quelle que soit sa spécialité, impressionne socialement. Et quand ce rôle est incarné par une femme, l’effet est décuplé. « La femme, autrefois née pour être jugée par la société, devient juge. Les magistrates en sont conscientes, elles savent qu’elles sont observées, scrutées, jaugées plus que les hommes. C’est pourquoi elles se battent très souvent pour être à tout point de vue à la hauteur de leur charge », a-t-elle indiqué, ouvrant ainsi les activités au programme de ce colloque régional.



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