A la découverte de la ferme écologique ‘‘Jardin d’Eden’’ d’Allada : l’agroécologie, une pratique porteuse d’espoir pour l’environnement

Une ferme dans la commune d’Allada offre des opportunités agricoles aux paysans du village d’Agbanou. Le ‘‘Jardin d’Eden’’ étendue sur une superficie de 3 hectares, ouvre désormais ses portes aux populations d’Allada après 6 ans d’implantation et d’incubation. Des semences paysannes, des produits agricoles bio et des formations à l’agriculture naturelle sont entre autres disponibles pour les habitants de la localité. Entièrement écologique, la ferme prône le retour à l’agriculture naturelle pour la sauvegarde des ressources environnementales et la bonne santé des populations.

Manger sain et rallonger sa durée de vie. C’est possible grâce à l’agroécologie. A la ferme ‘‘Jardin d’Eden’’, tous les produits agricoles sont naturels et dépourvus de toute substance chimique. “Ici, vous mangez ce qui est sain. Avec cette alimentation saine, si on devrait mourir dans un an, l’espérance de vie est prolongée de 10 ans au moins”, témoigne Euloge AWEDE, de la Fédération Agroécologique du Bénin qui invite les populations à adopter les pratiques agricoles. Ces pratiques sont en effet enseignés dans les locaux de la ferme. “En dehors de la formation et des sensibilisations à l’agroécologique, elle dispose de semences paysannes et des produits agricoles naturels. “Quand on parle de l’agriculture, il y a les semences, la terre et l’eau. Si vous n’avez pas de bonnes semences, alors cela ne peut pas marcher, si vous n’avez pas une semence qui peut être reproduite, c’est également un problème pour l’agriculteur. Donc les semences hybrides sont à combattre par le système agroécologique. C’est pourquoi nous voulons montrer aux agricultures qu’on peut être autonome vis-à-vis des semences hybrides, on peut aussi faire de l’économie en s’engageant dans la production de semences, la conservation, et on peut être en bonne santé en utilisant les semences appropriées”, affirme Théophile WUEMENOU, gérant de la ferme.

Le “Jardin d’Eden”, un espace à l’état de nature
Un verger de 41 fruitiers, deux forêts consacrées, un jardin de plantes médicinale, des unités d’élevage et de pisciculture, une ruche d’apiculture et des plantations composent la ferme ‘‘Jardin d’Eden’’ étendue sur une superficie de 3 hectares. Il est situé dans l’arrondissement d’Agbanou à Allada. Tout est écologique. Le choix est fait pour mieux vivre. Le retour à l’agriculture naturelle et saine est nécessaire pour la sauvegarde des ressources environnementales. C’est le combat de l’Ong Solidarité Entraide Libéralité (SEL), une organisation fondée par l’ingénieur agronome Théophile WUEMENOU. Dans le ‘‘Jardin d’Eden’’, on retrouve plusieurs unités de productions toutes naturelles sans engrais chimiques ni pesticides. “Nous avons les plantations, l’unité de productions vivrières telles que le manioc, le maïs et les petits maraichers, l’unité d’élevage des petits ruminants, de la volaille, de la pisciculture, de la porcherie, et des moutons, le verger, le jardin de plantes médicinales, les plantations de manguiers pour la production des jus, la plantation de lauriers pour produire des huiles et une plantation de corossol pour la production des huiles également”, révèle-t-il. La ferme a été aménagée suivant les principes de permaculture. “On ne place pas les unités d’une ferme n’importe comment. On a placé la forêt au sud parce que c’est là où viennent les vents dominants et nous avons placé la plantation de palmiers à huile au nord parce que les vents qui viennent du nord ne sont pas violents et c’est pour sécuriser la ferme. C’est donc une question d’aménagement”, explique-t-il.

La ferme a été implantée par l’Ong Solidarité Entraide Libéralité (SEL) pour une alternative à l’agriculture conventionnelle. C’est ce vendredi 09 août 2024 que ses portes ont été officiellement ouvertes à travers une cérémonie de coupure de ruban qui a réuni responsables de la ferme, autorités locales et populations. A l’occasion, une mini-foire a permis aux visiteurs venus de diverses contrées d’échanger et de partager les semences paysannes. “Nous avons décidé d’ouvrir les portes de la ferme pour montrer aux gens ce qui se passe ici. Ils découvrent les vertus de l’agriculture bio et vont revenir pour des formations, des visites et des achats. C’est donc une journée portes ouvertes couplée avec une mini-foire de semences paysannes. On a donc un marché de semences, les gens sont venus du Togo, de l’Atacora, de Glazoué, du Mono, l’Ouémé et de l’Atlantique pour échanger les semences paysannes”, confie le fondateur de la ferme. Au cours de ces journées portes ouvertes, les participants ont eu droit à des panels sur l’agroécologie, la permaculture, les semences paysannes, leur production, conservation et sécurisation.

L’agroéconomie, une mine d’or
La ferme nourrit son homme. Théophile WUEMENOU, ingénieur agronome en tire sa richesse. En effet, l’agroécologie peut donner de la richesse selon ses défenseurs. Pour Euloge AWEDE, elle se résume en autonomie, économie et bonne santé. “Autonomie parce que vous ne dépendez pas des industries agrochimiques qui vendent des engrais. Économie parce que vous dépensez plus. Vous mangez ce qui est sain pour être en bonne santé. Quand on prend les tomates, les ananas, les produits agricoles traités avec les produits chimiques, ils pourrissent rapidement alors que les produits naturels durent plus et sont vendus à bon prix”, a-t-il expliqué. La ferme “Jardin d’Eden’’ promeut l’agriculture écologique parce qu’elle est porteuse d’espoir pour une alimentation saine et la préservation des ressources environnementales. Elle est également porteuse d’espoir pour l’économie agricole. “Le paysan qui s’engage dans cette agriculture doit espérer avoir des ressources financières, de l’argent pour nourrir sa famille. Quand on offre une semence à un paysan, on participe à construire sa vie parce que la semence qu’on lui offre est porteuse d’espoir, d’espérance. Nous menons un bon combat pour la préservation de nos semences pour la territorialisation des semences qui s’adaptent à nos milieux”, conclut le spécialiste.
Ange M’poli M’TOAMA