A trois jours de la Tabaski : les moutons à prix d’or

14 juin 2024

A 72 heures de la célébration de la fête de Tabaski, les moutons sont vendus à des prix élevés. A « gbossodji » au marché Dantokpa, le prix des moutons varie en fonction de la taille de l’animal et vont de 17 mil à 150 mil. Dans un contexte de morosité économique, acheteurs et vendeurs se plaignent de la situation.

Presque pas l’ombre d’un client. A « gbossodji » au marché Dantokpa, les sites de vente de moutons ressemblent à tout sauf un marché à la veille de la fête de Tabaski. Déjà, les moutons sont en quantités insuffisante par rapport aux années précédentes. « Les moutons viennent mais pas autant que d’habitude. Avant, nous n’avons pas de problème avec les autres pays et les moutons venaient en grande quantité mais, aujourd’hui avec la fermeture de la frontière bénino-nigérienne, c’est difficile de faire venir le bétail », a déclaré Vodounnon Dorothé, vice-président des vendeurs de moutons à dantokpa. Les moutons viennent généralement du Niger, du Burkina, Mali, Nigeria, etc. « Le peu de moutons présents sur le marché sont issu du trafic faite au Nigéria ; ils ont été transportés par voie fluviale. Nous avons une destination à Zè-centre. C’est là-bas que les moutons en provenance de partout sont déposés et c’est là que nous récupérons nos marchandises. Chaque vendeur a son livreur chez qui lui récupère sa marchandise ». Dans la période de la Tabaski, les moutons sont souvent chers, cette année en particulier. En dehors de cette période, les prix sont abordables. Pour trouver de mouton qualifié pour la Tabaski, c’est à partie de 30 à 150 mille selon la taille de l’animal, selon les propos du vice-président des vendeurs. Les bas prix de moutons varient entre 15 et 25 mille. Les prix moyens vont de 25 à 50 et l’échelle va de 60 à 150. Les plus vendus en cette période sont à prix bas mais seulement une dizaine de personnes est venue s’en procurer. La cherté de la vie au Bénin fait que les clients ne sont pas en mesure de se procurer un mouton pour la fête. Chacun essaie d’agir en fonction de ses capacités « Les temps sont dure, les clients ne s’intéressent qu’aux moutons à bas et moyens prix. Ainsi, on ne prend plus le risque d’acheter de moutons géants et robustes ». Il ne suffit pas de d’acheter la marchandise, il faut aussi acheter à manger aux animaux. C’est en fonction de toute cette dépense qu’il faut maintenant fixer le prix de vente de l’animal. Mais en tenant compte de la cherté de la vie, nous sommes obligés de revendre les animaux qui valent 30 mille à 25mille afin de liquider la marchandise. Là maintenant, on ne trouve pas de bénéfice. Avant on vendait jusqu’à 20 moutons par jour. Aujourd’hui par exemple, on a rien vendu. Aucun client ne s’est pointé. Je n’ai rien vendu aujourd’hui. J’ai acheté plus de 250 moutons et c’est seulement 20 moutons que j’ai vendu ; il me reste encore 230 moutons », a déclaré Igor un revendeur de mouton à « Gbossogji ». A la mosquée centrale de Dantokpa Mohamed marouf Soubérou, représentant de l’Imam, nous confie que la fête de la Tabaski nécessite de l’argent. Mais cette année, la crise entre le Niger et le Bénin a tout compliqué. « Le mouton est très cher. L’année dernière est différente de cette année. Le mouton est très cher. La frontière qu’ils ont fermée a fait que les choses se compliquent. Chacun fait avec les moyens dont il dispose. Moi, j’ai acheté le mouton et je rends grâce à Allah » a-t-il déclaré. Atout point de vue, la fête de la Tabaski de cette année s’annonce sobre à moins que la providence n’en décide autrement dans les prochaines heures.
Antoinette KOYA (stage)



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