Des bruits d’affrontements, des lamentations et des complaintes font écho ces derniers jours. La ritournelle de la guéguerre entre éleveurs et agriculteurs a repris dans quelques localités avec son lot de conséquences. L’on compte déjà quelques pertes en vies humaines suite à ces affrontements. Des ripostes sont en préparation contre les assaillants. Si rien n’est fait pour éteindre le feu de la guerre, c’est le carnage qui va s’en suivre. Et comme chaque année, on viendra encore pleurer des morts. Cette haine atavique entre les deux couches socio-économiques ne fait que durer et peine à connaitre un règlement définitif. Et pourtant ce sont des communautés d’une même terre qui devraient la partager en toute fraternité et justice. Les uns sont éleveurs et ont besoin de verts pâturages pour entretenir le bétail tandis que les autres sont très protecteurs des fruits de leur labeur issu de la terre. Mais quand les animaux vont dans les champs et mangent les cultures, cela crée des réactions qui sont parfois fatales. C’est de ça qu’il s’agit sans prendre position pour l’un ou pour l’autre. Cependant, il est important de faire la médiation et trouver une solution durable.
La guéguerre entre les deux communautés est pour l’instant couvée mais cela ne saurait pas durer. Le silence n’est que l’arbre qui cache la forêt. Cependant, il y a des prémices et celles-ci doivent interpeller les autorités au plus haut niveau afin qu’elles agissent. Il faut battre le fer quand il est chaud, dit-on. C’est pourquoi, il est nécessaire de sortir les muscles pour crier haro sur le phénomène afin de guérir le mal à son commencement. Il est vrai que le gouvernement actuel a mis en place un haut-commissariat sur les questions des conflits entre éleveurs et agriculteurs. Que cette structure prenne le taureau par les cornes et au plus tôt avant que le pire n’advienne car l’on a souvent l’habitude sous nos cieux de venir en pompier après que le feu a fait son ravage. Il faut commencer par la sensibilisation au sein des communautés afin d’amener les deux parties à une entente. Il s’agit peut-être de tenir des pourparlers avec les têtes de pont ou les têtes couronnées et les tenir responsables de toutes déconvenues. Ces dernières vont en retour organiser leurs troupes pour éviter que des affrontements aient lieu. Au mieux, il faut travailler à mettre définitivement fin à cette guéguerre entre les deux couches qui ne demandent qu’à exercer tranquillement leurs activités économiques. Il y a des morts, il n’en faut pas plus avant d’agir.
Ange M’poli M’TOAMA
- 2 octobre 2024
- 1er octobre 2024