Retour des mouvements de grève dans l’enseignement au Bénin. Et c’est la Fédération des syndicats de l’éducation nationale (Fésen), affiliée à la Centrale syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) qui se jette à l’eau. Dans un communiqué, le Secrétariat Exécutif National de la FéSEN/CSTB a annoncé une grève d’avertissement de 24 heures le jeudi 07 mars 2024 pour exiger la satisfaction des revendications des enseignants et personnels administratifs des écoles et universités publics. Au nombre des points de revendication, il y a, entre autres, la diminution des taxes et impôts qui réduisent le pouvoir d’achat des enseignants, la dotation des écoles, lycées, collèges et universités publics en infrastructures adéquates, la réintégration des Ame radiés pour avoir revendiqué de meilleures conditions de vie, le redéploiement de tous les Ame de la base de données et le reversement de tous les Ame en Agents Contractuels de Droit Public de l’Etat (Acdpe), le recrutement en nombre suffisant des enseignants qualifiés et du personnel d’encadrement et de contrôle au profit des écoles et universités. Il s’agit là d’une liste non exhaustive qui pousse la Fédération à entrer en mouvement de protestation. Cette annonce faite par la Fésen se révèle être la première depuis 2018 où le gouvernement a promulgué la loi n°2018-34 du 05 octobre 2018 modifiant et complétant la loi n° 2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin. Les mouvements d’humeurs quelques fois observés dans le rang des Aspirants au métier d’enseignants (Ame) ont été très vite dissipés car, les termes du contrat de travail interdisent tout mouvement de protestation. La récente annonce de la Fésen fait donc office de mouvement d’envergure depuis 2018.
Largement critiquées pour leur faiblesse face au pouvoir en place, les organisations syndicales font ainsi face à un test grandeur nature. Après 6 ans d’inaction, il est important de se demander si les enseignants ont encore les reins solides pour rééditer les exploits d’entre-temps. L’évidence, c’est que le monde éducatif est rempli de jeunes, notamment d’Aspirants au métier d’enseignant et de très peu d’Agents permanents et contractuels de l’Etat. A partir de ces nouvelles données, il faut reconnaitre que le défi est doublement plus grand en travaillant sur l’état l’esprit résilient des enseignants afin d’obtenir des résultats. Le 7 mars n’est plus loin. Attendons de voir si le syndicalisme retrouvera ses lettres de noblesse.