De plus en plus de jeunes face à certaines situations et/ou malcompréhensions entre partenaires, trouvent comme alternative, le suicide. Ce faisant, ils mettent à mal leur famille, proches et l’environnement immédiat dans l’émoi. Le dernier cas en date, est celui du samedi 27 juillet dernier où une jeune femme aurait choisi de se suicider simplement parce que son mari refusait de manger à la maison, fruit d’une mésentente. Dans cet article, Ariane Ahyite Assavedo, Sociologue et Juriste de la famille, Thérapeute conjugale et familiale et Conseillère de vie, Professeure d’Education affective, opine sur la question et donne des conseils utiles.
Comment peut-on dire, penser aimer, donner de l’amour, le manifester envers autrui de façon saine, sans s’aimer soi-même en premier ? Sans se dire à soi-même chaque jour et tous les jours : Je t’aime (en citant mon prénom), tu mérites d’être aimée, tu as de la valeur, tu es digne d’être aimée. Prends soin de toi, car tu es la seule personne qui sera toujours là pour toi-même. Et traites-toi bien avec amour et estime, car tu montres ainsi aux autres, la manière dont ils doivent te traiter. Fais de toi-même une priorité, ta priorité, car tu offrirais autrement l’occasion à ton entourage de te prendre comme une option
Nombreuses sont les partenaires qui subissent des violences en termes de coups et blessures physiques. Mais, derrière des apparences calmes, se cachent des formes de violences subtiles qui sont plus destructrices et dont les cicatrices sont invisibles sur les victimes sauf les conséquences ultimes de troubles psychiques, de séparation ou pire de suicide. Les insultes, humiliations, critiques incessantes, menaces verbales sont destructrices autant que les guerres intentionnelles et silencieuses. Les formes de violences passives telles que le refus de communiquer, le traitement silencieux, l’indifférence, minent la confiance en soi, l’estime de soi, le sentiment de sécurité, le sentiment d’être et l’amour dans les relations du couple, déstabilisant au plus haut point, la partie sensible qu’est la victime et qui peuvent la conduire à l’irrévocable, à la porte du non-retour.
Qu’est-ce qui peut bien justifier qu’un homme s’éloigne de sa femme, refuse de manger les repas qu’elle prépare avec amour et soin (à force, elle perd la joie de rentrer à la cuisine et le goût de mettre son cœur dans ses cuissons), et, d’opter par finir de ne plus rentrer à la maison ?
Quelle est l’idée qui sous-tend un tel comportement ? Dans la plupart des cas, l’homme (à moins qu’il soit réellement sous menace d’empoissonnement), adoptera cette attitude parce qu’il reproche des choses à son épouse qui ne se corrige pas (LES BONNES QUESTIONS : L’homme, lui, corrige-t-il ce que sa femme lui reproche pour prendre des mesures contre son épouse ? Et si c’est la femme qui prenait de telles mesures ?).
Dans un monde où la justice est prônée même dans un système patriarcal, la culture des vertus doit l’emporter sur l’égo et l’orgueil surtout masculin. Imaginons ensemble le jour où l’univers renversera la tendance de doter les hommes de moyens financiers et pourvoirait les femmes. Qu’adviendrait-il ? La femme peut-elle-même se permettre d’être ainsi, de se comporter ainsi ? Non sauf cas exceptionnels confirmant toutes règles.
Il est important de comprendre que nos actions et comportements portent un coup à la santé mentale des victimes car, si elles sont déjà de nature dépendante, alors le défaut d’attention et d’affection, de temps, de qualité et de respect de sa personne et de surcroit, le partenaire sait exactement tout ce dont son vis-à-vis a besoin mais agit comme s’il s’en moquait, les victimes choisissent de sortir de scènes les pieds devant.
En conclusion, il faut se découvrir en renforçant la relation que nous avons avec nous-mêmes. Eliminer les croyances limitantes, renforcer son amour de soi et éliminer la dépendance affective, s’occuper l’esprit par des activités saines et trouver sa joie dans son boulot ou des projets de vie ainsi que dans ses enfants quand on en a ; éviter de sacrifier ses propres objectifs, désirs et projets pour se conformer et s’adapter à ceux de son conjoint ou partenaire. Si vous recherchez la proximité avec ce dernier et lui non, trouvez vos raisons d’exister ailleurs sans lui en toute simplicité et humilité. Et, enfin, avoir en esprit que quand votre partenaire vous respecte, quand vous vous respectez, vous vous devez de vous parler ouvertement et honnêtement, poliment en comprenant et acceptant le fait que vous êtes différents l’un et l’autre et que, apprenant à vous connaître, vous devez respecter l’un et l’autre ce que chacun.e n’aime pas, autrement dit les règles de votre communauté de vie. Retenons enfin que les relations toxiques conduisent à des vies fauchées tandis que dans les relations saines, nous avons des limites qui sont clairement définies et connues de chacun, des goûts et préférences différents, des manières d’exprimer son affection qui sont différentes, des désaccords et disputent qui renforcent encore plus le couple, des moments où l’on veut être seul…
Réalisation : Mahussé Barnabé AÏSSI (Coll.)