Carnet noir : François-Xavier, l’étoile filante

23 juillet 2024

Il paraît que ce sont les meilleurs d’entre nous qui partent en premier. Le départ brusque et tragique de François-Xavier ce jour lundi 22 juillet 2024 me laisse pantois. Comme un film, défilent dans mes souvenirs les moments chaleureux que nous avons passés ensemble ces dernières années. A notre première rencontre sur la matinale de la télévision nationale où nous avons croisé le fer, j’ai noté, au fil de nos échanges, que ce confrère avait de la répartie et du contenu. De plateau en plateau, d’un média à un autre, il s’est tissé entre nous une belle amitié faite d’admiration et de respect mutuels. J’ai découvert, avec le temps, un confrère cultivé, passionné et méticuleux. Mais il savait aussi faire baisser la pression et se détendre comme ce soir-là à Fidjrossè (un quartier de Cotonou) non loin du calvaire, où en compagnie d’Abd’el Khader ACHIROU, un de nos confrères et amis en commun, nous avons passé la soirée jusqu’à une heure indue à refaire le monde autour d’un pot en riant de tout et rien.
Avec François-Xavier, les blagues et les sujets sérieux s’alternaient dans nos conversations. A maintes reprises, nous avons évoqué le sujet du renforcement de nos compétences par des formations de courte durée dans des instituts et écoles de grande renommée. On se filait les tuyaux et il se posait à chaque fois la question du financement. Cela nous amenait sur le terrain de la précarité du métier de journaliste et des risques auxquels nous étions constamment exposés. J’en profitais pour lui demander de se ménager afin de mieux prendre soin de lui et des siens, car il travaillait sans relâche, même les weekends. Mais il répondait invariablement avec un sourire au coin des lèvres que ses obligations dans son média lui imposaient un rythme auquel il ne pouvait se soustraire. Dimanche dernier, en quittant sa demeure, il pensait revenir sur ses pas après avoir accompli son devoir professionnel. Sur le chemin du retour, il s’est, hélas, éteint, aux premières heures de ce lundi des suites d’un accident de la circulation. Il aura vraiment tout donné à ce métier.
En ces heures difficiles, j’ai une pensée pour son épouse et sa fille qu’il chérissait tendrement. Comme une étoile filante, François-Xavier est passé dans le ciel de la profession et de nos vies, les illuminant de tout son éclat. Le cœur lourd, avec respect et déférence, je m’incline devant sa mémoire, au nom de notre beau mais difficile métier.
Moïse DOSSOUMOU



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