« Je m’appelle Chancelle D. Je suis travailleuse de sexe et je suis béninoise. En fait sans rien vous cacher, les raisons qui nous poussent ou celles qui m’ont poussée personnellement sont de divers ordres. La principale raison chez moi est la rupture de ma relation avec mon mari qui ne voulait plus de notre union et m’a demandé de plier bagages. Après ce divorce, étant donné que je suis désormais libre et sans moyens pour survivre. Ainsi, je me suis trouvé une porte de sortie qu’est la prostitution bien que je sois consciente de la mauvaise réputation que cela constitue dans notre société africaine en général et en particulier au béninoise. Je sais également que les prescriptions bibliques interdisent cette pratique, mais que faut- il faire quand on n’a aucun soutien familial, même amical ? Le travail de nuit, malgré tout, était la seule issue rapide et sans autres exigences aussi formelles comme dans les secteurs d’activité et beaucoup rentable vu mes conditions de vie. Il suffira juste de pouvoir supporter le nombre de clients qui se présentent à toi et cette nuit là est fructueuse. Je suis une fille d’une famille avec pratiquement sans moyens financiers pouvant m’aider à refaire ma vie de façon normale. Après ce divorce, les charges des enfants me pesaient assez dessus étant donné que mon désormais ex- époux s’est complètement désengagé. Alors, je me suis retrouvée « père et mère’ de mes enfants. Il y a par exemple les charges liées à la scolarisation des enfants, leur nourriture, leur santé, à leur éducation en général. L’habitation ou le couchage étant aussi des droits des enfants et ceux humains, je me retrouvais face au paiement du loyer du petit local entrée-coucher. Ajouter à ceci mes propres charges liées à ma vie de femme. Tout ceci avait tourné ma vie entièrement au rabais. Cette activité me soulage assurément et progressivement à éduquer mes enfants. Grâce au travail de nuit, j’ai assuré la scolarisation de mon fils qui est reçu au BAC l’année dernière. Même mes parents ne m’en veulent pas puisqu’ ils y trouvent aussi leur intérêt, car l’activité de sexe me permet de leur venir au secours dans leurs besoins. Par ailleurs, parlant des conséquences que pourraient engendrer cette activité, je ne suis pas sans en être consciente puisque dans toute activité sexuelle, il y a souvent les risques de maladies et veux spirituels, mais jusque là je n’en ai pas été victime ».
- 30 septembre 2024
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- 27 septembre 2024
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