Venus des ports mais aussi des Administrations de l’Afrique de l’Ouest, du Centre et de l’Est, environ vingt (20) stagiaires ont été abreuvés à la source d’experts mobilisés par l’Institut de Sécurité Maritime Interrégional (ISMI) de l’Académie régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM) à Abidjan du 16 au 20 octobre dernier. Cinq jours durant, les participants ont été formés sur le ciblage et le contrôle des vecteurs de risque.
Les ports sont le principal point d’entrée et de sortie des flux de marchandises, et à moindre échelle, des personnes. Leur importance est stratégique pour l’économie africaine. L’efficacité d’une stratégie globale de sécurisation repose donc sur les moyens opérationnels et l’adoption d’un cadre juridique adéquat, mais également sur la capacité des différents acteurs à collecter, analyser, et diffuser l’information afin de cibler les risques, définir des stratégies de lutte et orienter les interventions. Pis, l’Afrique de l’Ouest est devenue un hub du trafic de produits médicaux illégaux sur le continent. Médicaments, vaccins, tests de dépistage et autres dispositifs d’injection illicites représentent désormais entre 20 % et 60 % du marché officiel de la zone sahélienne, comme le décrypte en détail le rapport intitulé « Le trafic illicite de produits médicaux en Afrique de l’Ouest » publié en août dernier sous l’égide de la Cedeao. En se fiant aux données de Interpol, le directeur de l’ISMI dira pour sa part que « l’Inde et la Chine sont les principaux pays d’origine des produits médicaux licites et illicites que l’on trouve en Afrique de l’Ouest. La plupart de ces produits sont importés par voie maritime et acheminés vers les principaux ports de Conakry (Guinée), Tema (Ghana), Lomé (Togo), Cotonou (Bénin) et Apapa (Nigéria). Toute la zone des Accords de Yaoundé est concernée. J’ai pris l’exemple des médicaments, parce qu’il fait entre 100000 et 500000 morts par an. Mais les trafics par conteneurs concernent aussi bien évidemment la drogue ou encore les armes. Bien avant les affaires de taxation, ces trafics de produits prohibés menacent la sécurité des Etats ».
Cette formation fait partie intégrante du Projet SAFE PORT financé par le Gouvernement allemand, consacré à la sécurité et à la sûreté portuaires, dont l’exécution a été confiée à l’ISMI et le pilotage à l’Institut des Nations Unies pour l’Etude et la Recherche (UNITAR). Cette coopération saluée par l’ensemble des acteurs vise à mutualiser les ressources humaines, logistiques et capacités respectives en vue de mettre à la disposition des Etats du golfe de Guinée un cadre de renforcement des capacités plus efficace, notamment en matière de fouille des navires, de contrôle des conteneurs et de renseignements.
Cerise sur le gâteau, ce stage a enregistré pour la première fois, la participation d’un stagiaire du secteur privé, en provenance de la société Bénin Control. Une expérience concluante qui sera renouvelée.
- 14 octobre 2024