Au terme de la 4ème édition du Mois du Consommons Local, le Ministère de l’Industrie et du Commerce, en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (CCIB), a organisé un panel sur le thème : "L’exigence de la qualité dans la production locale". La salle de conférence de la CCIB a été le cadre qui a accueilli cet événement, le mardi 31 octobre 2023. L’occasion a été saisie par les entreprises industrielles, les organisations privées et les structures étatiques pour échanger sur les enjeux de la qualité des productions locales.
Qu’est-ce-que la qualité ? Cette question a, très tôt, été posée aux panélistes et est revenue plusieurs fois au cours des échanges. Si le point de convergence des éléments de réponses apportées a été la capacité d’une entreprise a répondre aux besoins de tous ses consommateurs, il est à préciser que la notion de qualité est, de ce fait même, quelque peu subjective et nécessite l’usage des normes : « La normalisation et les normes constituent le premier pilier de l’infrastructure qualité », a rappelé Abdel Madjid Adelakoun, chef du service de communication de l’Agence nationale de normalisation, de métrologie et du contrôle de la qualité (ANM). Alors, l’étalonnage des appareils, la vérification périodique, les certifications, les codes-barres pour la traçabilité sont quelques mesures qui concourent à garantir la qualité.
Quant à reconnaître un produit de qualité, l’emballage censé en donner la présomption peut aussi être un facteur limitant pour les producteurs locaux souvent tenus de l’importer très cher ; faisant ainsi grimper le prix du produit final. « L’extérieur veut protéger son propre marché et décourager le marché local », a expliqué Marc Edey, Sécrétaire Général de ATC Bois, élu consulaire de la CCIB. Par ailleurs, les procédures visant à établir la qualité des produits sont vécues comme des parcours très contraignants pour les entrepreneurs locaux. En ont témoigné, les murmures spontanés dans l’assistance lorsque Abdel Madjid Adelakoun, cité plus haut, a affirmé que la qualité n’a pas de prix. Cependant, ce dernier a insisté et exposé les gros efforts fournis par l’État pour faciliter l’accès à l’utilisation des normes en dépit de la cherté de leur élaboration.
En effet, instaurer et promouvoir la culture de la qualité au sein des unités de production a pour enjeux de faciliter l’intégration du Bénin dans le commerce régional, international, de protéger le consommateur et l’environnement et aussi de promouvoir un développement économique durable.
Les regards tournés vers l’édition 2024, plusieurs recommandations ont été faites au nombre desquelles la définition claire de la notion de qualité auprès de tous les acteurs impliqués dans la production locale car « il n’y a pas de définition standard », a déclaré la panéliste Aimée Ogoumba, conseillère d’entreprise. L’institution d’un marché mensuel du Consommons local, un meilleur accompagnement des services de contrôle qualité et la veille permanente du consommateur à la qualité de ses consommations ont aussi été suggérées. « L’avenir est local. Consommer local, c’est développer le Bénin ». C’est la déclaration forte sur laquelle l’assemblée a été conviée à l’étape de dégustation des mets locaux qui a donné libre cours aux discussions moins formelles.
Pour rappel, la 4ème édition du mois du Consommons local a eu pour thème : "Se loger, se nourrir et se vêtir".
Frédhy-Armel BOCOVO (Coll)
- 14 octobre 2024