La fondatrice de l’Ong Ayedun était l’invitée de l’émission ‘’Zone franche ‘’ de la Télévision Canal 3 ce dimanche 25 août 2024. Durant une heure d’horloge, Paule-Berthe Adjahoto a souligné l’importance de réformer la loi n° 2002-07 du 24 août 2004 portant Code des Personnes et de la Famille en République afin de garantir le bonheur et l’épanouissement au sein des familles et une société plus prospère.
Dans un pays où la famille est le socle de la société, le code des personnes et de la famille en République du Bénin dessine les contours d’une législation qui aspire à l’équité et la protection de tous. Invitée sur l’émission ‘‘Zone franche’’, Paule-Berthe Adjahoto a d’abord mis en exergue ce qu’est la femme béninoise. Pour elle, non seulement c’est un être biologique, mais une personne riche de diversité, d’expérience de luttes, incarnant des rôles multiples au sein de la société. « La femme béninoise est celle qui bataille dure, c’est aussi celle qui se cache derrière tout son vécu, ses blessures. C’est celle-là qui se montre très forte pour ses enfants. C’est celle qui a été tellement confrontée à des choses mais qui se dit quand même qu’il y a une amazone qui sommeille en elle. La femme béninoise est une femme forte tout simplement », a-t-elle déclaré.
Sur cette lancée, elle a souhaité que le code des personnes et de la famille soit un levier puissant pour promouvoir l’émancipation des femmes, en insérant des mesures concrètes qui protègent leurs droits et en renforçant leur place dans la société. « Il faut commencer par combattre cette société qui est tout le temps en train de faire les choses dans le noir. J’aurais aimé qu’on tamise, qu’on toilette notre code des personnes et de la famille. Il faut y insérer de nouveaux éléments, des voies et moyens pour faire des femmes béninoises des personnes beaucoup plus fortes, plus solides qui contribuent effectivement à l’épanouissement des hommes et qui œuvrent à une société plus prospère », a-t-elle suggéré.
Par ailleurs, au cours de son passage sur l’émission, Paule-Berthe Adjahoto a mis en avant les avancées significatives du code de la femme et de la famille. Ainsi, a-t-elle noté que le code est venu corriger des failles qui ne favorisaient pas l’émancipation de la femme béninoise. « Moi, je suis très sensible. Je n’aime pas qu’on touche anarchiquement au corps de la femme. J’étais totalement contre ça. Je suis contente que ces pratiques soient derrière nous et que la femme s’affirme de plus en plus aujourd’hui », a-t-elle assuré.
De plus, souhaite-t-elle une sensibilisation du public aux enjeux du code des personnes et de la famille et a fait appel à la jeune génération pour la lutte continue des droits des femmes. « Il faut créer des assises. Il faut entendre les femmes, écouter les hommes, créer des moments de discussions pour entendre les cris ou les coups de gueule des femmes et des hommes », a affirmé la fondatrice de l’Ong Ayedun.
Pour rappel, le Bénin s’est doté d’un Code des Personnes et de la famille en 2004 après plusieurs décennies d’application simultanée du droit civil. Cette loi traite des questions concernant, entre autres, l’état civil, le mariage, la filiation, l’adoption, les donations et des successions. De même, ledit code a introduit des innovations dans le droit béninois telles que l’abolition de la polygamie, la vocation successorale du conjoint survivant sans tenir compte, ni de la nature, ni de l’origine des biens, de l’égalité des époux, de l’égalité des droits des enfants quelles que soient les circonstances de leur naissance. Aujourd’hui, son application effective est déjà une réalité devant les Cours et Tribunaux du pays et pour Paule-Berthe ADJAHOTO, c’est une avancée qui mérite d’être saluée et approfondie.
Esdras A. BIAOU (Stag)
- 2 octobre 2024