L’avènement de la Covid-19 a créé depuis 2020 une nouvelle vague de pandémie de fausses informations sur Internet et sur les réseaux sociaux qui a fait naître une psychose générale. Cette psychose s’est surtout amplifiée avec l’arrivée de la vaccination anti-Covid. Pour tirer le bon grain de l’ivraie, de nouvelles techniques journalistiques ont été mises en place.
« Au bout de 2 ans, tous ceux qui sont vaccinés vont mourir » ; « Le portable reste collé au bras des gens qui se sont vaccinés » ; « Les vaccins visent à réduire la population mondiale »….Autant d’informations qui, telles des flèches invisibles, ont foudroyé la population mondiale en général et celle béninoise en particulier. « C’était vraiment effrayant…J’ai vécu cette période comme la fin imminente du monde…Je pensais que c’est bientôt mon tour », lâche Pamphile, un sexagénaire, qui était plus sous le choc après l’annonce des réseaux sociaux en Novembre 2021 sur le décès d’un éminent syndicaliste qui a souffert de la Covid-19. « On me disait que les gens mouraient de la Covid-19. Et je n’y croyais pas. Après avoir appris le décès du syndicaliste, je me suis dit que c’est donc vrai. Mais en réalité, c’était une fausse information, car quelques heures après, certains ont démenti l’information ».
Dans leur travail de collecte et de traitement de l’information, les professionnels des médias font constamment face à l’infodémie. Si la plupart n’arrivent pas à s’en sortir, certains réussissent à donner la bonne information. Ceci, à l’image de Gisèle Zannou Sagbo, journaliste-animatrice à Radio Hosana la Voix de l’Espérance à Porto-Novo, qui a recours souvent aux canaux officiels pour informer ses auditeurs. « Dans notre organe, toutes les dispositions sont souvent prises pour vérifier ces informations. Nous avons l’habitude de consulter les données actualisées du site du gouvernement qui relaie chaque fois les informations liées à l’évolution et à la gestion de la pandémie. Et quand nous n’avons pas cette information officielle, nous nous retenons de la diffuser… », déclare-t-elle.
Le fact-checking, l’antidote de l’infox !
De nombreux médias, notamment ceux en ligne, utilisent le fact-checking pour restaurer la vraie information, étant donné qu’ils sont dans l’instantané. Banouto dispose désormais d’une rubrique dénommée ‘’Benin Check Info’’ pour déconstruire les fake-news, y compris celles liées à la Covid-19. Awanabi Idrissou, Spécialiste de la communication digitale à l’Unicef-Bénin, explique mieux ce nouveau concept. « Aujourd’hui, il y a le fact checking qui est une méthode de vérification des informations en ligne et se fait à travers plusieurs techniques. Il y a la technique de la recherche de l’image inversée à travers plusieurs plateformes. C’est pareil pour la vidéo. Il y a aussi la vérification via les moteurs de recherche tels que Google, Yahoo, Bing. Dès que la source est douteuse, il faut aller sur internet pour voir si d’autres sources crédibles en parlent pour relayer dans nos différents organes ».
Mieux, Magidath Ouro Djeri, Activiste blogueuse, estime que tout le monde est appelé à déconstruire les fausses informations, à examiner la qualité du contenu qui circule. « Généralement, ces propagateurs de fausses informations ne prennent pas le soin d’utiliser des images de bonne qualité, d’avoir une orthographe irréprochable et de pouvoir utiliser des sources d’information vraies. En outre, Awanabi a attiré l’attention des professionnels des médias sur la nécessité d’avoir à l’interne un fact checker, un point focal qui vérifie l’information. Cela permet à la rédaction d’en faire un scoop, si l’information est vraie. Au cas contraire, elle doit se garder de la publier. La réponse à l’infodémie fait appel à la prudence et à plusieurs outils et astuces pendant cette pandémie et surtout au cours de la vaccination accélérée anti-Covid. Il revient donc aux journalistes d’en user sans oublier les règles d’éthique et de déontologie pour donner la bonne information.
Rédactrice web et forfaitiste, Samuela Candy Anfanie Kossouoh est aussi (...)
- 23 mars 2023