La marche contre la cherté de la vie au Bénin prévue pour se dérouler à Cotonou, ce samedi 27 avril, n’a pu avoir lieu. Très tôt le matin, les principales artères attenantes à la Bourse du Travail ont été barricadées, rendant ainsi la circulation difficile. Les éléments de la Police Républicaine, positionnés dans tous les coins de la ville, attendaient la moindre incartade pour agir. Les organisateurs ont tenté de contourner le dispositif, ce qui a débouché sur l’arrestation de plusieurs leaders syndicaux. Dans la foulée, les Secrétaires Généraux de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), Moudassirou Bassabi, de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin), Noël Chadaré et de Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (Csa-Bénin), Anselme Amoussou et une trentaine de manifestants ont été arrêtés, puis libérés en fin de journée, après leur audition par la police judiciaire. D’autres manifestants ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène. Il faut signaler que l’arrestation des responsables syndicaux a provoqué une avalanche de réactions aussi bien à l’intérieur qu’au-delà des frontières. Cette répression se justifie par le fait que les organisations syndicales n’avaient pas reçu l’autorisation préfectorale pour la marche bien qu’ayant accompli les diligences légales à cet effet.
Visiblement, la tension semble atteindre son paroxysme. Alors que les leaders syndicaux estiment qu’une marche pourrait contraindre les pouvoirs publics à prendre des initiatives pour soulager le panier de la ménagère fortement éprouvé par la hausse drastique des coûts des denrées alimentaires, le gouvernement ne l’entendait pas de cette oreille. Evidemment, cette cherté est suffocante et a fait vite oublier la revalorisation salariale en 2023, l’amélioration des conditions de vie des Aspirants au métier d’enseignant (Ame), l’extension de l’augmentation des salaires aux agents territoriaux.
Ce qui est sûr, le gouvernement est aussi conscient de la cherté de la vie dans le pays. Du coup, puisque la marche, expression démocratique de manifestation, n’a pu avoir lieu, les responsables syndicaux haussent le ton et promettent revenir à la charge dans les tout prochains jours. La fête des travailleurs, c’est dans quelques jours. Elle se présente comme une occasion privilégiée pour que gouvernants et représentants de travailleurs discutent et arrondissent les angles. C’est la seule solution pour que les ressentiments et frustrations nés des mécontentements du samedi ne conduisent à l’escalade. Il faut parer au plus pressé. Au nom de la paix sociale.
- 14 octobre 2024
- 14 octobre 2024