Epp Adogléta et Sègbèya à Akpakpa : Des modules de classes pièges à hommes

19 août 2022

Une quarantaine d’années après leur création, certaines infrastructures scolaires publiques complètement vétustes, sont loin de garantir une bonne condition d’études aux citadins de la capitale économique. A Akpakpa, dans le troisième arrondissement par exemple, les complexes scolaires d’Adogléta et Sègbèya sont dans un état critique, partant des clôtures écroulées aux salles de classes branlantes et inhabitables. Conséquence, les écoliers étudient la peur au ventre, les enseignants sont en constante veille, et les parents dans l’inquiétude totale.

Nous sommes jeudi matin. La rue pavée qui longe l’Ecole primaire publique de Adogléta est bien animée aux sons et vapeurs des motos et autos. A l’entrée principale, rien à craindre ; les portails sont bien fermés, puisque les écoliers dans les salles de classes sont en cours de vacances. Cependant, il suffit de parcourir le périmètre de l’école pour se rendre compte qu’une partie de la clôture s’est écroulée. Le tour a permis de constater l’état dégradant de toute la clôture, avec celle de l’école maternelle. Dans l’enceinte, la qualité des infrastructures frappe à l’œil : vétusté des modules de classes ; les murs fendillés, les toitures complètement rouillées et trouées etc. Le même constat, voire pis est fait à l’Epp Sègbèya, située à un peu plus d’un kilomètre de celle-ci. Grosso modo, ces infrastructures scolaires sont inhospitalières. Pourtant, ces enfants y font cours chaque année. Rencontrés sur les lieux, quelques membres de l’association des parents d’élèves (APE) expriment leurs inquiétudes quant à la sécurité de leurs enfants aussi bien dans ces salles de classes que dans l’enceinte de l’école de Adogléta. « S’il y a pluie, les enfants ne peuvent pas étudier », confie un parent d’élève. A les croire, la partie de la clôture qui est à terre se serait effondrée depuis plus de deux ans. Les multiples sollicitations à l’endroit des autorités compétentes, et même des structures auraient été vaines. « On a écrit maintes fois pour informer les autorités ; de l’ancien Chef d’arrondissement (CA) Léopold Ahouandjinou, à la mairie, passant par le nouveau CA, sans actions concrètes. Même les structures et sociétés sollicitées n’ont jamais donné une suite favorable », déplore Dénis Todogbédji, président de l’APE. Confirmant les dires de ce dernier, le Directeur du groupe A de la même école, Florent Adanyossi témoigne avoir reçu il y a trois ou quatre mois une équipe venue inspecter les lieux, mais sans suite jusque-là. Avec un air perplexe et une lueur d’espoir, il exprime sa patience, qui est devenue une habitude depuis plus de deux ans, malgré les différentes démarches.

Du côté de Sègbèya, la situation est plus criante. En effet, près de 40 mètres de longueur (clôture) se sont effondrés samedi 13 août dernier aux environs de 13h. Fort heureusement, personne n’était aux environs. Et selon le Directeur rencontré sur les lieux, les enfants ne sont pas du tout à l’abri du danger, puisqu’à chaque coin de l’école, ou dans chaque salle de classe, il y a toujours quelque chose à craindre. « Toute la clôture est défectueuse. A tout moment, on renvoie les enfants, on fait la veille. Les parents nous demandent même de raser certaines parties des clôtures parce qu’on ne sait pas ‘‘quand est-ce que le fou viendra au marché’’. Notre prière, c’est que ça ne tombe pas sur quelqu’un », a confié avec amertume Dieu Donné Djossa. Il poursuit : « les modules de classes sont sans poteaux ; conséquence, les toits peuvent céder à tout moment et quand un orage commence, on est obligé d’évacuer les enfants pour prévenir le pire ». Il déplore même les cas de vols de robinets et de compteurs d’eau, faute de portails sans clés. Pourtant, c’est un centre de composition des examens nationaux.

Les populations crient au secours
Face à la situation de ces deux écoles, la population n’a pas cessé d’alerter les autorités à travers plusieurs grognes. Suite à l’effondrement de la clôture de l’Epp Sègbèya, le Chef quartier n’a pas manqué de faire diligence avec les Directeurs de ladite école pour se rendre jeudi dernier chez le Chef d’arrondissement. « On a dû déposer un rapport, puisqu’on l’a absenté », a notifié Apollinaire Sagbohan, Chef quartier de Sègbèya. Toutefois, il a promis faire diligence afin que les réfections soient faites avant la rentrée prochaine. C’est d’ailleurs le souhait de toute la population qui implore la réaction urgente des autorités, afin que le mal soit pallié le plus vite possible. Au-delà d’une simple réfection circonstancielle, la reprise complète des infrastructures scolaires s’impose. Car comme l’Epp Adogléta créée en 1979 et Sègbèya en 1973, maintes écoles environnantes disposent d’infrastructures vétustes, source d’insécurité aussi bien pour les enseignants que pour la couche fragile et sensible que constituent ces enfants innocents, qui ne demandent que le droit à l’éducation.
Arsène AZIZAHO (Coll)



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