Le jeudi 21 mars dernier, le Cous-AC, à travers un communiqué signé de Jaurès-Camille Degbey, Chef service hébergement et transport, a annoncé une répression contre les étudiants résidents, vendeurs de divers articles. Et selon les informations glanées çà et là, cette répression n’a plus eu lieu le lundi 25 mars 2024, date butoir comme l’annonçait le communiqué. Aux dernières nouvelles, cette répression est annoncée pour ce vendredi 29 mars 2024.
« Le locataire utilisera les lieux à usage d’habitation. Il ne pourra y exercer aucune profession artisanale, commerciale ou libérale. ». C’est l’une des recommandations contenues dans l’article 2 alinéa 1 du contrat de location qui lie les étudiants en résidence universitaire au Centre des œuvres universitaires et sociales d’Abomey Calavi (Cous-AC). Une recommandation foulée au pied par ces étudiants avec pour objectif de « gagner leur pain ». Ainsi, ils mènent des activités génératrices de revenus comme la vente de divers, de crédits et autres prestations rémunératrices. En gros, des activités lucratives.
Comme pour sonner le glas, « le Cous-AC prendra les mesures nécessaires pour le respect strict de la loi », indique le communiqué selon lequel les contrevenants encourent une expulsion des résidences universitaires sans restitution de frais. « Tôt ce matin, je suis allé chez ma fournisseuse habituelle pour prendre du sucre malheureusement cette dernière a refusé. J’ai dû rebrousser chemin pour m’en procurer au centre commercial », fait savoir une étudiante en résidence universitaire. Ce refus de vente serait dû, d’après ses confidences à la répression annoncée par le Cous-AC.
Réalité oblige, durant toute la journée du lundi 25 mars 2024, jour où la répression devrait avoir lieu, les résidences universitaires étaient clairsemées. Ainsi, des résidences BID, aux IPIP en passant par celles canadiennes, aucun constat de répression. « Je n’ai pas constaté la présence d’éléments du Cous-AC qui soient venus pour une quelconque observation », a constaté Judith D., étudiante en résidence D-PIP. Le même constat a été fait par Christian Dabo.
Plusieurs étudiants en infraction vis-à-vis de l’article 2 alinéa 1 du règlement de loyer ont passé cette journée la peur aux ventres. « J’avais quelques stocks de biscuits sur moi mais j’attendais le mercredi pour ramener ça au village à cause de cette annonce. Hier, j’avais peur de servir de cobaye », a confié parfait Dossa. Dans le même temps, quelques étudiants n’ont pas pris le risque. Ils ont effacé voire déchirer leurs annonces publicitaires et ranger leurs marchandises. « Ne voulant pas me voir expulser à cause de ces quelques miettes que je gagne, j’ai décidé d’en finir définitivement en convoyant le reste de ma marchandise chez mes parents », confie Louis Djivoh. Ces exemples, il faut l’avouer, peuvent être comptés au bout des doigts mais prouvent à suffisance que des étudiants se conforment à cette mesure du Cous-AC.
D’après nos recoupements, le casse-tête pour plusieurs étudiants dans le cas est le bref délai donné par le Cous-AC. Ils sont nombreux à souhaiter la clémence de Jaurès-Camille Degbey pour une prorogation de cette échéance. « J’invite les responsables à penser à allonger le délai de répression pour nous permettre de nous conformer à cette règle noble qui régit le contrat de location », souhaitent quelques-uns.
Alerte !
Conscient que le délai donné dans le communiqué était bref, reçu par une équipe de notre rédaction cet après-midi, le Chef service hébergement et transport du Cous-AC, Jaurès-Camille Degbey annonce officiellement la répression pour ce jour, vendredi 29 mars 2024.
Mahussé Barnabé AÏSSI (Coll.)