Exposition aux vagues de chaleur : la fertilité masculine menacée

16 août 2024

Vous avez probablement déjà entendu parler à maintes reprises des conséquences négatives du changement climatique, telles que la hausse des températures mondiales qui entraîne la fonte des glaciers et l’élévation du niveau des mers.

Vous avez peut-être même fait l’expérience d’une autre de ses caractéristiques, à savoir les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur et les sécheresses, les ouragans et les inondations, qui ont dévasté des villes entières et poussé de nombreuses personnes à migrer.
Mais aujourd’hui, certains scientifiques mettent en garde contre une autre conséquence, beaucoup moins évidente, de ces phénomènes : leur impact négatif sur la reproduction humaine. Plus précisément, sur la fertilité masculine.
Une étude menée par l’université nationale de Singapour en avril, qui a analysé le sperme de 818 hommes, a révélé que les chaleurs extrêmes doublaient presque - augmentant de 46 % - les risques d’avoir un faible nombre de spermatozoïdes, ce qui entrave la procréation.
Ce résultat est similaire à celui d’une autre étude réalisée par des experts chinois en 2023, basée sur près de 2 200 échantillons, qui concluait que "l’exposition aux vagues de chaleur était significativement associée à une réduction de la qualité du sperme".
Aujourd’hui, une étude beaucoup plus vaste et plus détaillée, menée en Argentine, est parvenue à quantifier le phénomène avec plus de précision, fournissant des informations essentielles aux personnes souhaitant avoir des enfants et aux experts en fertilité.
Des chercheurs de l’Institut de biologie et de médecine expérimentale (Ibyme), qui fait partie du prestigieux Conseil national de la recherche scientifique et technique (Conicet) d’Argentine, ont analysé des échantillons de sperme de 54 907 hommes âgés de 18 à 60 ans, collectés par un laboratoire privé de la ville de Buenos Aires sur une période de 19 ans.
Ces données ont été croisées avec les informations climatiques fournies par le service météorologique national pour la même période, entre 2005 et 2023.
Ils ont pu déterminer que l’exposition aux vagues de chaleur réduit de 10 % le nombre de spermatozoïdes mobiles (ceux qui sont capables de se déplacer et qui sont considérés comme fertiles).
Ils ont également constaté que la proportion de spermatozoïdes ayant une forme normale était plus faible.
Ces travaux ont été publiés dans la revue Science of the Total Environnent.



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