L’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) et l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) mettent en valeur le Niébé. C’est à travers une foire qui s’est tenue à l’hôtel Golden Tulip les 23 et 24 septembre 2024. Dénommée « Aïkounzan », cette initiative vise à faire connaitre les activités de la filière au Bénin.
Diverses variétés de transformations du Niébé sont exposées à la foire « Aïkounzan ». Dans les rayons des stands, les acteurs de la filière présentent au grand public les produits dérivés de la céréale. De la transformation bouillie à la mise en farine en passant par le décorticage, les dérivés du Niébé sont mis en valeur à la foire. « Nous avons trois produits. Les farines d’Atta, d’Adowè, le Vèyi qui est le niébé décortiqué. On peut écraser le Vèyi pour obtenir la farine qui prépare le beignet et celle d’Adowè. De même, on peut le préparer comme on le fait ordinairement en le faisant bouillir pour obtenir ce qu’on appelle Abobo », explique Candide Olivia Sobakin, exposante à la foire. Le Niébé présente une richesse culinaire qui va permettre l’autosuffisance alimentaire. « A partir du Niébé, nos populations et l’ingéniosité de nos femmes et de nos artisanes, ont mis en place une grande diversité de produits. On a plus d’une vingtaine de produits agroalimentaires faits à partir du Niébé », renchérit Yann Emeric Madode. C’est donc pour mettre en valeur la multitude de dérivés du Niébé que la foire a été organisée. « On a choisi d’organiser cette journée ouverte au grand public pour mettre en valeur tous les acteurs de la filière depuis la production jusqu’à la transformation et à la consommation de manière à faire connaitre ses métiers et les difficultés qu’ils rencontrent », a confié Youna Hemery, coordonnatrice de la foire.
A cette foire, la confusion a été levée. Le niébé, c’est bien le type de haricot très populaire au Bénin. Selon le chercheur Yann Emeric Madode, l’appellation « Haricot » ne sied pas pour cette céréale présente dans les zones tropicales. C’est le terme Niébé qui correspond à ce qui est consommé. « Ici, on parle de Niébé, couramment, on dit haricot mais en réalité, les chercheurs ont fait une différence claire entre le haricot et le Niébé. Le haricot se cultive plus dans les régions tempérées. Ce sont des graines beaucoup plus grosses mais le niébé est originaire de la zone ouest-africaine, c’est donc une culture de notre climat », a précisé l’enseignant-chercheur et un des organisateurs. L’initiative de la mise en valeur du Niébé a été prise pour sa forte présence dans le quotidien des populations. « Le Niébé est très consommé et très présent dans la culture au Bénin qui fait vivre énormément de foyer par la culture et la transformation du niébé. Donc beaucoup d’emplois dépendent de ce petit haricot et pourtant il est très peu mis en valeur, soutenu par les pouvoirs publics. La filière Niébé bénéficie assez peu de soutiens et on voulait attirer l’attention sur l’importance du Niébé pour l’économie et la culture béninoise, montrer la place importante qu’il occupe dans la culture béninoise », déclare la coordonnatrice de la foire.
A travers la foire, différents maillons de la filière Niébé se sont retrouvés pour le partage et l’exposition. Ils ont présenté au public leurs activités et les innovations mises en place. « Ils parlent des enjeux, des contraintes qu’ils rencontrent mais également des nouveaux produits qu’ils doivent mettre en œuvre pour régler des problèmes. On a donc des associations d’agriculteurs, l’association des femmes agriculteurs qui sont là pour parler des enjeux de la production, on a l’IITA qui nous parle de la lutte biologique, l’utilisation des insectes dans la lutte contre les ravageurs du Niébé de manière à avoir une technique de lutte biologique et écologique afin d’éviter l’utilisation des pesticides », explique Youna Emery. Un concours a été organisé à l’endroit des chefs de cuisine et des transformatrices. Les vainqueurs ont remporté une cuisinière mobile qui va leur permettre d’exercer les ventes en toute sécurité.
Lauréats concours de cuisine sur le niébé
Catégorie des chefs
1er : Samuel SOWU
2ème : Narcisse Yaovi DODJENON
3ème : Espédit MAHUGNONDE
Catégorie association des femmes transformatrices de niébé
Groupe ATTA Super
1ère : Charlotte HOUNKANLI
2ème : Léonie DEGAN
3ème : Aline BOSSOU
4ème : Solange AKOHOU