Un colloque international sur la gestion de l’information et de la communication des armées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme s’est ouvert hier à l’’Hôtel Golden Tulip de Cotonou. Il a réuni acteurs des médias, de la défense, des experts et sachants de 13 pays africains et dans le mode pour des réflexions en vue d’un mécanisme pour changer les relations entre les deux maillons. Ce dialogue qui va durer deux jours est engagé par le ministère délégué chargé de la défense nationale à travers l’Etat-Major Général des Armées.
La passerelle se construit peu à peu entre les médias et l’armée pour une meilleure gestion de l’information et de la communication dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Ce dialogue est engagé à l’occasion d’un colloque international organisé par l’Etat-Major des Armées dirigé par le Général Fructueux Gbaguidi. La méfiance a longtemps règné entre les deux maillons et pourtant leur collaboration est indispensable pour la quiétude des populations en ces temps d’attaques des groupes terroristes. Le ministre délégué chargé de la Défense, Fortunet Nouatin s’est réjoui de l’aboutissement d’une volonté manifeste de changer les choses. Il a souhaité que l’armée quitte le statut de grande muette pour une gestion maitrisée de la communication. « Comment concilier le devoir de réserve qui caractérise nos armées avec le droit à l’information des populations sans mettre en péril la sécurité de l’Etat et ses institutions. C’est à cette double préoccupation que devra répondre ce colloque sur la gestion de l’information et de la communication des armées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en Afrique.
Ainsi en réunissant autour d’une même table, les acteurs des médias et des spécialistes des questions de défense et de sécurité, mon département ministériel à travers l’Etat-Major Général des Armées prend le pari de changer et de faire les choses. Dorénavant, nous allons œuvrer à établir un pont solide entre les acteurs des médias et les services de communication de nos armées. Le présent colloque se veut un cadre d’échanges et de partages d’expériences entre les spécialistes en communication des armées et les professionnels des médias dans un contexte de lutte contre le terrorisme qui devrait permettre aux participants de s’approprier les outils et les éléments nécessaires de gestion efficiente de l’information et de communication des armées des pays africains en lutte contre les groupes terroristes », a-t-il déclaré.
Pendant deux jours, les experts présents ainsi que les représentants des armées et des médias vont présenter leurs expériences empiriques et celles basées sur leurs vécus pour améliorer cette collaboration. Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le Bénin et 12 Etats de l’Afrique occidentale sont fermement engagés pour atteindre cet objectif commun de la lutte efficace contre les groupes terroristes. Au cours du premier jour, un débat a eu lieu et des discussions parfois houleuses se sont tenues à travers 5 communications. La première conduite par le journaliste correspondant RFI au Mali Serge Daniel Gbogbohoundada a porté sur les enjeux de transparence, de redevabilité et de mobilisation de l’opinion publique à travers la communication publique des armées.
Au cours de ces échanges, il a été retenu que les forces armées ont le devoir d’informer pour rassurer parce que les terroristes sont en avance en matière de communication pour effrayer. Il a proposé de créer la relation de confiance avec journalistes et forces armées à travers des actions telles que des échanges, des voyages de presse afin de changer les perceptions que les uns ont des autres. Lors de la deuxième communication, l’expert consultant au média, François Awoudo a proposé des pistes pour une conciliation des attentes et des exigences des deux parties. Dans leurs spécificités, il a exposé que les journalistes cherchent à savoir et à comprendre afin d’informer alors que les armées aiment travailler dans la discrétion et la tranquillité, ce qui pose des difficultés de collaboration. Par la suite, le porte-parole du gouvernement Wilfried Houngbédji a mis un accent sur la nécessité de l’équité dans le traitement de l’information pour ne pas faire la promotion des actions des terroristes. Wenceslas Mahoussi lors de la 4ème communication a fait l’exposé sur la gestion de l’information et de la communication dans un contexte de l’éprouvante réalité de la désinformation. Enfin, il y a eu un partage d’expériences avec le Général Major Hart Guido de la Belgique.
Les travaux prennent fin ce mardi 18 avril 2023 et connaissent la participation de Hauts gradés des armées du Togo, du Tchad, du Nigeria, du Niger, du Ghana, de la France, des États-Unis, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, de la Belgique et de l’Allemagne.
Ange M’poli M’TOAMA
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