Hubert Klotoé au sujet du programme ‘’Femmes et environnement’’ : « Lorque les femmes sont impliquées dans la protection de la nature, cela marche très bien »

7 avril 2024

Hubert Clotoé, directeur exécutif de l’ONG Sonangnon, acteur de la société civile, a été invité lors du lancement de la deuxième édition du du programme ‘’Femmes et environnement’’ pour partager ses éxpérirences, en tant que bénéficiaire de la première édition du programme, avec les nouveaux lauréats. Dans cet entretien, il a donné plusieurs détails sur ce qui s’est passé. Il n’a pas manqué de saluer l’initiative.

Vous avez participé, à l’ambassade, au lancement de la deuxième édition du programme ‘’Femmes et environnement’’. Qu’est-ce qui justifie votre présence à l’événement ?
Ce programme, je dirai inédit au Bénin, est initié par l’ambassade de France pour la préservation de l’environnement en impliquant les femmes. Il faut souligner que lorsque les femmes sont au Coeur des activités liées à la protection de la nature, cela marche très bien. Nous avons eu la chance d’avoir l’accompagnement de l’ambassade de France en 2023 quand nous avions été bénéficiaire de la première édition du programme. Nous sommes en train de clôturer notre projet. Les bénéficiaires de 2024, avec les organisations de la société civile, sont en train de lancer le leur pour le compte de la deuxième édition. Nous avons été invités pour partager les expériences avec ceux de 2024. Donc, c’est ce qui justifie notre présence ici ce soir.

Pouvez-vous nous dire plus sur ce qu’a été votre expérience ?
Nous sommes dans une zone spécifique. C’est-à-dire plus précisément la zone lacustre de Ganvié. Là-bas, nous avons mis en place des groupements de femmes qui luttent contre les déchets plastiques dans les cours et plans d’eau de Ganvié. Ces femmes utilisent la jacinthe d’eau pour fabriquer des produits artisanaux. C’est l’exposition de leurs oeuvres qui est au niveau du stand qui est derrière vous. Ces femmes, nous les avons formées et à leur tour, elles ont formé d’autres filles déscolarisées de la commune de Sô-Ava et de Ganvié. Ces dernières s’essayent à la fabrication des produits artisanaux. Elles en ont suffisamment à vendre aujourd’hui. L’autre difficulté à laquelle elles font face, c’est qu’elles n’arrivent plus à écouler ce qu’elles ont fabriqué faute de marché local. On n’est plus dans la dynamique où il faut nécessairement attendre les occidentaux avant qu’elles ne puissent trouver quelque chose à faire. Nous devons nous-mêmes commencer à faire ce commerce. Acheter ces produits fabriqués par les femmes de Ganvié est forcément une façon de les encourager à continuer.

Dites-nous un peu comment vos initiatives ont pu séduire l’ambassade qui vous a sélectionnés pour le compte de l’édition 2023 du projet
Ce qui a séduit l”ambassade de France, ce sont nos activités qui promeuvent l’accompagnement et l’autonomisation des femmes. Il faut signaler que dans ces zones, les hommes travaillent beaucoup plus et les femmes sont presque réduites à la cuisine. Mais, nous sommes arrivés avec notre projet pour autonomiser les femmes afin qu’elles puissent participer aux charges du foyer et surtout la scolarisation des enfants. Nos actions permettent aux femmes d’accompagner leurs maris dans les charges du foyer.

Que ressentez-vous après avoir partagé vos expériences avec les bénéficiaires de la deuxième édition du projet ‘’Femme et environnement’’ ?
D’abord, je vais dire que cela s’est très bien passé. On dit qu’il faut tisser la nouvelle corde au bout de l’ancienne. Les expériences que nous avons partagées avec les nouveaux qui sont en train de démarrer leurs projets leur permettront de contourner les difficultés que nous avons rencontrées lors de notre projet. Grâce aux approches de solutions trouvées, eux à leur tour, je crois qu’ils n’auront plus ces difficultés. Nous leur avons donné beaucoup de conseils, notamment la collaboration avec les autorités locales à ne pas ignorer ou négliger. Il faut composer avec elles. Si l’ambassade descend vers la commune, elle va d’abord vers les autorités locales et cherchera à savoir comment foctionne telle ONG qui existe sur leur administration territoriale. Si les autorités disent qu’elles ne vous connaissent pas, c’est clair que la suite sera compliquée pour la structure. On n’a pas manqué de leur conseiller de travailler et de ne pas attendre le financement avant de démarrer les activités. A la fin, c’est un sentiment de fierté qui nous anime.

Nourrissez-vous encore l’espoir de bénéficier de ce programme ?
Naturellement en 2013, on avait eu le Fonds social de développement. On est revenu en 2023 pour Projets innovants des sociétés civiles des coalitions d’acteurs (PISCA). Ce n’est pas encore la fin. L’ambassade va encore lancer et chaque fois, nous allons revenir. Nous nourrissons l’espoir que nous allons revenir pour aller de l’avant.

Votre mot de la fin
Nous disons merci à l’ambassade pour cette initiative. Aux nouveaux bénéficiaires, nous leur souhaitons courage et persévérance parce que ce n’est pas facile. Ils auront à faire à des femmes et quand c’est le cas avec des femmes au foyer, ce n’est pas du tout facile. Par exemple, une réunion prévue pour 15h peut démarrer à 17h. Il faut de la patience pour arriver à bout.
Réalisation : Fidégnon HOUEDOHOUN



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