Insécurité à Malanville, Karimama, Banikoara… : Une rentrée des classes la peur au ventre dans les ‘‘zones à risque’’

Adrien TCHOMAKOU 17 septembre 2024

Top, c’est parti. La rentrée scolaire 2024-2025 a bel et bien eu lieu dans les localités sous menace d’attaques terroristes dénommées « Zone à risque ». Les salles de classes à Malanville, Karimama, Banikoara, Matéri, Kérou, Kandi et autres communes à risque ont rouvert leurs portes ce lundi 16 septembre 2024. C’est la bonne nouvelle de la rentrée des classes. En revanche, c’est la peur au ventre que les enseignants et les élèves ont repris le chemin des classes à Kompa, un arrondissement de la commune de Karimama. Ce sentiment est partagé dans toute cette commune en raison de la récente attaque meurtrière qui a ôté la vie à deux policiers ce dimanche, veille de la reprise des classes. « Nous avons effectué la rentrée aujourd’hui, les apprenants sont arrivés. C’est vrai qu’il y a un peu de peur parce qu’hier seulement il y a eu une attaque où deux policiers ont été tués », confie Babylas Visso, enseignant à Karimama. Malgré les dispositions annoncées par le gouvernement, les acteurs craignent toujours pour leur sécurité. Les écoles ont été à maintes reprises prises pour cible par les terroristes dans ces régions. En 2023, plusieurs écoles avaient été attaquées et l’Etat était contraint de fermer une dizaine lors de la rentrée 2023-2024. Ces écoles ont rouvert peu à peu après maitrise de la situation sécuritaire.
Ce lundi, la reprise de l’année scolaire s’est faite timidement à Kompa et Morsey, deux localités régulièrement prises pour cibles par les terroristes. Les apprenants n’ont pas, pour la plupart, effectué massivement le déplacement des écoles publiques de la zone. Des parents préfèrent avoir à nouveau les assurances du gouvernement avant de lâcher leurs enfants. Par contre, dans les autres localités, ils préfèrent profiter de la saison pluvieuse pour faire les travaux champêtres avant de reprendre plus tard le chemin des classes. Quant aux enseignants, ils ont tous répondu présents à leur poste de travail malgré eux. Ils sont en effet, pris par deux feux. La crainte de sanctions administratives d’un côté et la menace terroriste de l’autre. Et pourtant des mesures ont été annoncées par le gouvernement pour assurer la sécurité dans les écoles de ces zones à risque. Mais au premier jour, aucun dispositif n’a été observé ni à l’intérieur, ni à proximité des installations scolaires. « Nous n’avons rien vu. En tout cas, aucun agent de sécurité ou de défense n’est en faction. Aucune note de service ne fait mention de cela. Nous sommes dedans depuis des années, c’est vrai que cela fait peur mais on n’a pas le choix », a confié Babylas Visso. Reste à savoir si le dispositif sécuritaire mis en place n’est effectivement pas apparent. En dépit de ces inquiétudes, les classes dans ces zones sous menace terroriste ont rouvert leurs portes. Il s’avère donc urgent voire impérieux d’encourager avec des primes mirobolantes les enseignants qui travaillent dans ces zones véritablement à risque et de rassurer davantage les parents d’élèves et les apprenants de ce que leur sécurité est hautement assurée, que les Forces de défense et de sécurité sont à pied d’œuvre pour mettre hors d’état de nuire les terroristes.



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