« Défis de l’intégration des produits à base de plantes dans le système de santé ». Ainsi est intitulé le thème de la conférence inaugurale de la rencontre scientifique co-organisée par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). Ayant réuni d’éminents chercheurs dans le domaine, cette conférence a permis de catégoriser les produits, de montrer leurs avantages pour la population et surtout les difficultés de leur intégration dans le système de santé. Dans sa communication, Docteur Placide Mahoungnan Toklo a montré que la médecine traditionnelle est le premier recours des populations pour des soins. Ainsi, il existe quatre catégories de produits en médecine traditionnelle : la catégorie des médicaments à base des plantes, la catégorie des médicaments préparés par les praticiens pour un patient, la pharmacopée traditionnelle et les médicaments issus des recherches. A l’en croire, la médecine traditionnelle a l’avantage d’être transmise de génération en génération, les traitements sont moins coûteux pour ceux qui détiennent le savoir et elle œuvre entre autres pour la préservation de la biodiversité. Par contre, elle rencontre certaines difficultés telles que l’absence de traçabilité et d’autorisation de mise sur le marché. A cet effet, il a formulé des recommandations pour le développement du secteur. Il a donc souhaité des recherches pour le développement et non pour des publications. Il a aussi souhaité d’encourager les recherches sur de nouvelles pratiques thérapeutiques et de favoriser la collaboration entre les praticiens de la médecine traditionnelle et les chercheurs. A cet effet, des défis restent à relever. Entre autres, une adéquation entre la recherche, la santé et le développement, le renforcement du plateau technique et sa maintenance, la vulgarisation des règlements et des normes de qualité… « Il est possible d’avoir des solutions pour surmonter les obstacles liés à l’intégration des médicaments à base des plantes dans le système de santé », a-t-il conclu.
Café des sciences
Le panel du café des sciences ayant réuni des scientifiques et chercheurs en médecine traditionnelle est l’autre pan de ce cette rencontre scientifique. Ayant pour terme « Défis de l’introduction des phytomédicaments au système de santé », ce panel qui a réuni des participants venus des pays de l’Afrique subsaharienne, de la France et du Pérou a montré l’importance de la médecine traditionnelle. Pour le professeur Johachim Gbénou, Recteur de l’Université Nationale des Sciences, Technologie, Ingénieuries et Mathématiques (UNSTIM), la médecine traditionnelle existait avant celle conventionnelle qui est d’ailleurs née de la médecine traditionnelle. Certaines réalités échappent à la médecine moderne et la solution est trouvée dans celle traditionnelle. « La médecine traditionnelle est donc d’actualité. Il faut donc y travailler pour sa mise à jour », a-t-il ajouté. A en croire tous les participants, la médecine traditionnelle et celle moderne ne sont pas en concurrence. Elles sont complémentaires. Les praticiens de la médecine traditionnelle et ceux de la médecine moderne doivent travailler ensemble pour le bien-être des populations. Pour eux, l’efficacité de la médecine conventionnelle dépendra des relations qu’elle tissera avec la médecine traditionnelle. Il est donc nécessaire de travailler pour lever certains problèmes qui existent au niveau de la médecine traditionnelle. Ces problèmes ont pour nom, la constitution des dossiers pour l’homologation de la médecine traditionnelle et les essais clinique. La résolution de ces problèmes donnera plus de confiance et d’assurance aux praticiens de la médecine moderne pour une collaboration fiable avec leurs paris de la médecine traditionnelle.
- 14 octobre 2024
- 14 octobre 2024